Doses minimales entraînant une réaction allergique chez des patients allergiques à la noisette, déterminées par un test de provocation en double aveugle contre placebo. : Wensing M, Penninks AH, Hefle SL, Akkerdaas JH, van Ree R, Koppelman SJ, Bruijnzeel-Koomen CA, Knulst AC. Department of Dermatology/Allergology, University Medical Centre Utrecht, The Netherlands. m.wensing@azu.nl dans Clin Exp Allergy 2002 Dec ;32(12):1757-62
Les risques d’une réaction allergique dépendent de la sensibilité des patients et de la quantité d’aliments responsables ingérés.
Cette sensibilité est variable selon les individus, de même que la dose seuil d’allergène alimentaire qui peut induire une réaction allergique.
– L’objectif de cette étude a été de déterminer la distribution de la dose minimale qui entraîne une réaction allergique dans une population de patients ayant une allergie à la noisette.
– Méthodologie :
* 38 patients ayant des antécédents d’allergie à la noisette avec un diagnostic reposant sur l’histoire clinique, un test cutané positif et/ou un dosage d’IgE spécifique positif, ont été inclus.
* Une épreuve de provocation alimentaire en double aveugle contre placebo (DACP) a été réalisée en augmentant progressivement les doses avec 7 doses croissantes de noisette sèches (de 1mg à 1g) avec une randomisation entremêlant 7 doses placebo.
– Résultats :
* 21 patients ont un test de provocation positif.
* Le prurit de la cavité buccale et/ou des lèvres est le premier symptôme pour tous les patients.
* Des troubles digestifs sont de plus rapportés par 5 patients, avec une difficulté pour avaler pour 1 patient.
* L’œdème des lèvres a été observé chez 2 patients, suivi dans un cas par une poussée d’urticaire généralisée.
* La dose seuil pour obtenir une réaction subjective varie de 1 mg à 100 mg de protéines de noisette (ce qui équivaut en terme d’aliment frais à des doses de 6,4 mg à 640 mg).
* L’extrapolation de la courbe dose/réponse montre que 50% de la population allergique à la noisette aura une réaction allergique après l’ingestion de 6 mg de noisette (IC 95% : 2-11 mg).
* Les symptômes objectifs sont observés chez 2 patients respectivement après 1 et 1000 mg.
– Conclusion :
* Le test de provocation en DACP montre que les doses seuils chez la moitié des patients allergiques aux noisettes correspondent aux doses précédemment décrites comme pouvant entraîner des manifestations allergiques par ingestion de produits industriels.
* Il faut donc très correctement étiqueter les produits et développer une stratégie de prévention et de détection des contaminations alimentaires par des résidus de noisette dans les aliments.