L’allergique à la noisette peut-il fréquenter la caisse d’épargne ou y a-t-il trop de traces de noisette ?

mardi 8 avril 2003 par Dr Stéphane Guez6520 visites

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L’allergique à la noisette peut-il fréquenter la caisse d’épargne ou y a-t-il trop de traces de noisette ?

L’allergique à la noisette peut-il fréquenter la caisse d’épargne ou y a-t-il trop de traces de noisette ?

mardi 8 avril 2003, par Dr Stéphane Guez

La réaction allergique chez un patient sensibilisé, lors de l’ingestion accidentelle d’un aliment, est variable selon les individus et les allergènes. Mais qu’elle est la dose seuil déclenchante chez les allergiques à la noisette ?

Doses minimales entraînant une réaction allergique chez des patients allergiques à la noisette, déterminées par un test de provocation en double aveugle contre placebo. : Wensing M, Penninks AH, Hefle SL, Akkerdaas JH, van Ree R, Koppelman SJ, Bruijnzeel-Koomen CA, Knulst AC. Department of Dermatology/Allergology, University Medical Centre Utrecht, The Netherlands. m.wensing@azu.nl dans Clin Exp Allergy 2002 Dec ;32(12):1757-62

Les risques d’une réaction allergique dépendent de la sensibilité des patients et de la quantité d’aliments responsables ingérés.

Cette sensibilité est variable selon les individus, de même que la dose seuil d’allergène alimentaire qui peut induire une réaction allergique.

 L’objectif de cette étude a été de déterminer la distribution de la dose minimale qui entraîne une réaction allergique dans une population de patients ayant une allergie à la noisette.

 Méthodologie :
* 38 patients ayant des antécédents d’allergie à la noisette avec un diagnostic reposant sur l’histoire clinique, un test cutané positif et/ou un dosage d’IgE spécifique positif, ont été inclus.
* Une épreuve de provocation alimentaire en double aveugle contre placebo (DACP) a été réalisée en augmentant progressivement les doses avec 7 doses croissantes de noisette sèches (de 1mg à 1g) avec une randomisation entremêlant 7 doses placebo.

 Résultats :
* 21 patients ont un test de provocation positif.
* Le prurit de la cavité buccale et/ou des lèvres est le premier symptôme pour tous les patients.
* Des troubles digestifs sont de plus rapportés par 5 patients, avec une difficulté pour avaler pour 1 patient.
* L’œdème des lèvres a été observé chez 2 patients, suivi dans un cas par une poussée d’urticaire généralisée.
* La dose seuil pour obtenir une réaction subjective varie de 1 mg à 100 mg de protéines de noisette (ce qui équivaut en terme d’aliment frais à des doses de 6,4 mg à 640 mg).
* L’extrapolation de la courbe dose/réponse montre que 50% de la population allergique à la noisette aura une réaction allergique après l’ingestion de 6 mg de noisette (IC 95% : 2-11 mg).
* Les symptômes objectifs sont observés chez 2 patients respectivement après 1 et 1000 mg.

 Conclusion  :
* Le test de provocation en DACP montre que les doses seuils chez la moitié des patients allergiques aux noisettes correspondent aux doses précédemment décrites comme pouvant entraîner des manifestations allergiques par ingestion de produits industriels.
* Il faut donc très correctement étiqueter les produits et développer une stratégie de prévention et de détection des contaminations alimentaires par des résidus de noisette dans les aliments.


Les auteurs ont déterminés la dose seuil qui entraîne des manifestations allergiques chez des patients sensibilisés à la noisette.

Pour la moitié, la dose de 6 mg correspond aux traces de noisettes fréquemment retrouvées dans l’alimentation, ce qui nécessite un étiquetage très précis de la composition des aliments.

Cet article est intéressant car il précise plusieurs points.
* On constate que le test de provocation est négatif pour 2 patients sur 31 malgré des tests cutanés et des IgE spécifiques positives. Au moindre doute sur l’histoire clinique il faut donc faire un test de provocation.
* Cette étude montre également que le seuil est de 6 mg pour la moitié des patients, ce qui permet de guider ce test de provocation en évitant l’ingestion d’une dose trop forte qui pourrait entraîner une réaction anaphylactique.
* Ce travail confirme enfin que l’allergène noisette est puissant, avec développement de réactions allergiques pour des doses très faibles.

L’éviction reste le traitement le plus adapté, et il faut aider l’allergique consommateur par un étiquetage très précis de la composition des produits, car 6 mg correspond à la dénomination de « trace » qui est donc insuffisante pour renseigner efficacement l’allergique.

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