L’eczéma de l’adulte ne doit pas faire oublier la dermatite atopique.

mercredi 16 avril 2003 par Dr Isabelle Bossé10204 visites

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L’eczéma de l’adulte ne doit pas faire oublier la dermatite atopique.

L’eczéma de l’adulte ne doit pas faire oublier la dermatite atopique.

mercredi 16 avril 2003, par Dr Isabelle Bossé

Les auteurs ont dans cette étude pratiqué des batteries de tests systématiques ( patchs, prick tests aéroallergènes et alimentaires et des patchs aux acariens) chez des adultes présentant un eczéma, séparés en deux groupes , soit apparition précoce avant 18 ans, soit apparition tardive après 18 ans, et on recherché la possibilité d’une dermatite atopique dans les deux groupes.

Apparition d’une dermatite atopique chez des adultes dans une population soumise à des patch tests. : Ingordo V, D’Andria G, D’Andria C. Department of Dermatology, Italian Navy Main Hospital ’M.O. Giulio Venticinque’, Taranto, Italy dans Dermatology 2003 ;206(3):197-203

 sujet : les études épidémiologiques sur la dermatite atopique ( DA) sont presque exclusivement réalisées chez des enfants, avec quelques cas mentionnés de début de la maladie à l’âge adulte. Dans la pratique clinique, cependant, on voit parfois des patients qui ont une DA et chez qui le début de la maladie est intervenu à l’âge adulte.

 Objectif : en raison de patch tests très fréquemment réalisés chez des adultes porteurs d’un eczéma chronique et récidivant, le but de cette étude était d’évaluer la prévalence d’une dermatite atopique à début tardif dans une population testée par patch, et les différences existant entre les DA à début précoce et à début tardif.

 Méthodes :
* cette analyse rétrospective a été réalisée chez 502 adultes ( 458 hommes et 44 femmes) atteints d’une dermatose eczémateuse, et examinés dans le département de dermatologie de l’Italian Navy Hospital à Tarente.
* Dans ce service tous les sujets eczémateux sont en routine soumis aux tests suivants :
** batteries standard ( GIRDCA ou SIDAPA avec les haptènes ),
** des prick tests avec les aéroallergènes environnementaux et les allergènes alimentaires les plus courants,
** ainsi qu’à un dosage d’Ig E totales sériques.
** Si cela s’avère nécessaire, des batteries complémentaires de patch tests sont également réalisées.
** De nombreux patients sont aussi testés par des « patch tests atopiques » (ATP), avec des acariens à la concentration de 20%.
* Chez les patients qui ont une DA , le diagnostic étant posé sur les critères de Hanifin et Rajka, les âges de début de la maladie ont été divisés en plusieurs catégories :
** Petite enfance ( 0-3 ans )
** Enfance ( 4-11 ans )
** Adolescence ( > /= 12 ans ).
* Les auteurs ont arbitrairement situé à 18 ans l’âge limite pour classer les patients dans le groupe de DA ayant débuté à l’âge adulte ( groupe AOG ) en mettant dans l’autre groupe de DA à début précoce ( groupe EOG) tous les autres patients.

 Résultats :
* 8.8% de tous les eczémas avaient débuté à l’âge adulte. 28 ( 5.6% de tous les eczémas) d’entre eux étaient des DA isolées, alors que 22 patients ( 3.2% de tous les eczémas) étaient des DA avec une sensibilisation de contact surajoutée.
* Les principaux index du SCORAD, en relation avec les groupes d’âges, décroissaient inversement à l’âge de début.
* Il n’y a pas de différence statistique entre les deux groupes en ce qui concerne une vraie sensibilisation de contact, une sensibilisation de contact cliniquement pertinente ou non, la prévalence d’une DA pure ou mixte, et les résultats des « patch tests atopiques ».
* la localisation préférentielle était aux mains dans le groupe adulte.


Il s’avère donc qu’une partie de ces patients dont l’eczéma n’a débuté qu’à l’âge adulte, présentent une vraie dermatite atopique isolée ou mixte avec un eczéma de contact surajouté.

Nous explorons de façon rigoureuse les DA de l’enfant, avec toutes ces batteries de tests, évidemment adaptées à leur âge, mais il est vrai que nous ne sommes peut-être pas aussi exhaustifs dans l’exploration des eczémas de l ’adulte, qui sont souvent d’emblée rattachés à une allergie de contact.

Le démarche doit donc être la même, que ce soit chez l’enfant , chez l’adulte, et quel que soit l’âge d’apparition de la DA, et même si souvent cela peut paraître fastidieux de pratiquer ces tests de façon systématique.

Mais on ne trouve que ce que l’on cherche, cette étude a, entre autres, le mérite de nous rappeler que la rigueur doit être omniprésente dans nos consultations.

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