L’enfant affamé à l’estomac dans les talons, et le petit asthmatique dans les bronches !!

mercredi 16 avril 2003 par Dr Stéphane Guez3571 visites

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L’enfant affamé à l’estomac dans les talons, et le petit asthmatique dans les bronches !!

L’enfant affamé à l’estomac dans les talons, et le petit asthmatique dans les bronches !!

mercredi 16 avril 2003, par Dr Stéphane Guez

Le reflux gastro-oesophagien est souvent recherché comme facteur aggravant d’un asthme chez l’enfant petit, mais existe-t-il chez le grand enfant ? et s’il existe est-ce que sa prise en charge améliore réellement la maladie asthmatique ?

Rôle du reflux gastro-oesophagien chez les grands enfants ayant un asthme persistant. : Vikram Khoshoo, MD, PhD ; Thao Le ; Robert M. Haydel, Jr, MD ; Lisa Landry, LPN and Carl Nelson, MS, RRT * From the West Jefferson Medical Center, New Orleans, LA. dans Chest. 2003 ;123:1008-1013

Les auteurs ont évalué le devenir de l’asthme avant et après un traitement pour le reflux gastro-oesophagien chez des enfants grands (age moyen de 5 à 10.5 ans) ayant un asthme persistant modéré et qui ont été traités par des broncho-dilatateurs de courte et longue durée d’action, corticoïdes inhalés et antileucotriènes.

46 enfants consécutifs ont eu une étude PH métrique oesophagienne, 18 ont eu un traitement médical (régime, inhibiteurs de la pompe à proton, et prokinétiques) et 9 patients ont eu un traitement chirurgical (intervention de Nissen) du reflux gastro-oesophagien.

Parmi les 19 patients ayant une PHmétrie normale, 8 ont eu un traitement médical empirique par des thérapeutiques anti-reflux, et les autres 11 patients ont servis de témoins.

Les données de tous les patients ont été réunies sur une durée de 6 mois avant la réalisation de l’étude par PHmétrie et pendant les 12 mois après la mise en route du traitement anti-reflux.

La fréquence d’utilisation des corticoïdes oraux et inhalés, des broncho-dilatateurs de courte et longue durée d’action, des antagonistes des leucotriènes a été noté de façon prospective.

 Résultats :
* Il y a une diminution significative de l’utilisation des broncho-dilatateurs de courte et longue durée d’action ainsi que des corticoïdes inhalés après la mise en route du traitement anti-reflux chez les patients ayant une reflux (p<0.05).
* 2 patients (25%) sans reflux évident ont une diminution des traitements de l’asthme après la mise en place d’un traitement anti-reflux, mais aucun des patients sans reflux et sans traitement anti-reflux n’ont de diminution du recours thérapeutique de l’asthme.

 Conclusions  : Le traitement anti-reflux des patients ayant un reflux gastro-oesophagien et un asthme entraîne une réduction significative du recours au traitement vis-à-vis de l’asthme.


Dans cette étude les auteurs démontrent que le traitement d’un reflux oesogastrique prouvé améliore l’asthme, mais également le traitement d’un reflux suspecté.

Cette étude montre que chez l’enfant asthmatique le reflux n’est pas une chose rare même chez le grand enfant et que la prise en charge de cette affection entraîne une amélioration de la maladie asthmatique.

Il est donc indispensable de réaliser une exploration qui seule permettra d’instituer un traitement énergique et maintenu suffisamment longtemps pour en apprécier l’intérêt.

Le traitement qu’il soit médical ou chirurgical améliore de la même façon, ce qui prouve qu’il ne s’agit pas d’un effet indirect des traitements médicaux anti-reflux sur le système neurovégétatif dont celui des bronches, mais bien d’un effet direct en bloquant le reflux acide.

La baisse significative des prises aussi bien de corticoïdes que de broncho-dilatateurs justifie une exploration qui pourrait paraître un peu agressive au premier abord, mais qui s’avère très rentable pour les enfants dont la symptomatologie est très évocatrice d’un reflux.

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