Faut-il jeter le chlore de l’eau du bain avant d’y mettre le bébé eczémateux ?

mercredi 30 avril 2003 par Dr Alain Thillay5046 visites

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Faut-il jeter le chlore de l’eau du bain avant d’y mettre le bébé eczémateux ?

Faut-il jeter le chlore de l’eau du bain avant d’y mettre le bébé eczémateux ?

mercredi 30 avril 2003, par Dr Alain Thillay

Voici encore une publication intéressante car elle répond à une question régulièrement posée par les parents d’enfants souffrant d’eczéma atopique. Le chlore de l’eau du robinet, que l’on utilise pour le bain, joue-t-il un rôle sur l’évolution de la dermatite atopique ?

Le chlore libre résiduel de l’eau du bain réduit la capacité d’hydratation de la couche cornée de la peau atopique. : Seki T, Morimatsu S, Nagahori H, Morohashi M. Department of Dermatology, Faculty of Medicine, Toyama Medical and Pharmaceutical University, Toyama, Japan. dans J Dermatol 2003 Mar ;30(3):196-202

Certains patients atteints de dermatite atopique (DA) développent une xérose cutanée ou bien des exacerbations inflammatoires cutanées en cas de pratique fréquente de la natation en piscine publique ou après les bains.

Nous avons voulu vérifier les effets du chlore résiduel de l’eau de bain sur la fonction de la couche cornée (CC) chez des patients atteints de DA et déterminer la concentration la plus faible capable d’entraîner un effet.

De plus, nous avons étudié la relation entre la concentration du chlore libre résiduel dans l’eau du bain et la capacité d’hydratation de la CC des patients ayant une DA.

Vingt patients atteints de DA et 10 sujets normaux constituant le groupe de contrôle ont été inclus dans l’étude.

L’hydratation de la CC était mesurée au niveau de la face antérieure de l’avant-bras à l’aide d’un « corneometer » qui mesure les constantes dialectriques (eau = 81 les autres substances inférieures à 7) avant et après que le sujet ait plongé son bras dans de l’eau chaude à 40° Celsius contenant un résidu chloré aux concentrations de 0,05, 1 et 2 mg/l durant 10 minutes dans une pièce maintenue à la température de 24° Celsius et à une humidité relative de 55%.

L’hydratation de la CC après immersion était calculée par intégration des résultats des mesures pratiquées toutes les 30 secondes sur une période de 10 minutes.

 Chez les patients atteints de DA, la moyenne du statut d’hydratation après immersion dans l’eau chaude contenant une concentration résiduelle de 1 et de 2 mg/l était significativement plus faible qu’après immersion dans une eau à concentration négligeable de chlore, moins de 0,03 mg/l (p<0,05).
 Dans le groupe de contrôle de sujets normaux, des différences significatives étaient observées seulement entre la concentration de 2 mg/l et la concentration négligeable (p<0,05).
 L’hydratation de la CC était significativement diminuée à une concentration résiduelle de chlore de 0,5 mg/l ou augmentée pour les patients atteints de DA (p<0,01).
 Cependant, dans le groupe de contrôle, une diminution significative de l’hydratation de la CC était observée uniquement pour une concentration résiduelle de 2 mg/l (p<0,01).

Ces résultats montrent que, premièrement, la capacité d’hydratation de la CC des patients souffrant de DA est plus sensible à l’exposition de résidu libre de chlore que des patients normaux sans DA.

Deuxièmement, ces résultats suggèrent que l’exposition à des résidus libres de chlore chez des patients atteints de DA peut jouer un rôle dans le développement et l’exacerbation de la dermatite atopique.


Indéniablement, cette étude montre que les résidus chlorés libres de l’eau utilisée pour le bain des patients avec DA contribuent à dessécher la peau. La xérose est un facteur d’inconfort cutané, favorise le prurit et probablement les aggravations eczémateuses.

Il faut donc trouver le moyen d’éliminer ce chlore résiduel de l’eau du robinet. La solution d’une petite station d’épuration installée à l’arrivée d’eau de l’habitation apparaît être une bonne solution.

Cette étude ne va certes pas révolutionner l’Allergologie, mais elle contribue à améliorer la prise en charge thérapeutique de la dermatite atopique, qui reste difficile.

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