Avec ou sans nez rouge, l’enfant qui doit siffler sifflera !!

mardi 13 mai 2003 par Dr Stéphane Guez3274 visites

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Avec ou sans nez rouge, l’enfant qui doit siffler sifflera !!

Avec ou sans nez rouge, l’enfant qui doit siffler sifflera !!

mardi 13 mai 2003, par Dr Stéphane Guez

Puisque le nez est souvent responsable d’une aggravation de l’asthme, peut-on imaginer que traiter rapidement un rhume par des corticoïdes locaux pourrait éviter la survenue ultérieure de sifflements bronchiques chez des enfants à risque d’age préscolaire ?

Le wheezing d’origine virale chez les enfants en âge préscolaire : effets des corticoïdes locaux par voie nasale en traitement prophylactique. : M Silverman1, M Wang1, G Hunter2 and N Taub2
1 Department of Child Health, Institute for Lung Health, Leicester University, Leicester, UK
2 Department of Epidemiology, Institute for Lung Health, Leicester University
dans Thorax 2003 ;58:431-434

Les effets d’une prophylaxie des épisodes de wheezing associés à des rhumes par les topiques corticoïdes nasaux ont été étudiés chez des enfants en âge préscolaire, avec 2 groupes en parallèle dans une étude en double aveugle randomisée.

 Méthodes :
* Les données ont été recueillies chez 50 enfants âgés de 12 à 54 mois, ayant des antécédents d’au moins 3 épisodes de wheezing associés à des rhumes pendant la période hivernale, mais n’ayant aucun ou peu de symptômes entre les épisodes.
* 24 ont reçu de la fluticasone une dose dans chaque narine (50 µg) 2 fois par jour, et 26 ont reçu un placebo d’aspect identique.
* Les épisodes d’infections des voies aériennes basses dans les 2 jours qui ont suivi le rhume ont été étudiés par un carnet de suivi quotidien.
* L’objectif principal était le score symptomatique nocturne pendant les 7 premiers jours après le début de l’épisode infectieux.

 Résultats :
* Les groupes étaient bien équilibrés en dehors d’antécédents d’épisodes plus prolongés dans le groupe traité.
* Pendant l’essai, il n’a y a pas eu de différence significative sur le nombre des épisodes dans le groupe traité et dans le groupe non traité (27 et 37 respectivement) , ni sur la sévérité des symptômes nocturnes (score moyen : 1.33 et 1.22 respectivement avec IC95% : -0.24 à +0.47) ni sur le score diurne, l’activité ou les scores totaux durant les épisodes.
* La compliance a été estimé autour de 50% chez les 43 enfants.

 Conclusion : Les corticoïdes locaux par voie nasale ne préviennent pas les épisodes aigus de sifflements bronchiques associés à un épisode infectieux des voies aériennes supérieures (rhume banal) chez les enfants en age préscolaire.


Dans ce travail très pratique les auteurs démontrent que les corticoïdes locaux par voie nasale ne permettent pas de diminuer la survenue d’épisodes de wheezing chez les enfants enrhumés d’age préscolaire.

On aurait pu penser de façon simple, puisqu’il y a un lien certain entre le nez et les bronches, qu’en agissant au niveau de l’inflammation nasale lors du début d’un rhume il aurait été possible d’éviter des sifflements bronchiques chez des enfants à risque. Mais cela ne s’est pas vérifié dans cette étude.

On ne peut donc pas assimiler une infection virale et un asthme allergique : le lien entre nez et bronche n’est certainement pas qu’inflammatoire ou du moins sans doute mais par l’intermédiaire d’un agent infectieux qui atteint d’abord le nez puis les bronches.

Ce travail va permettre de restreindre l’utilisation des corticoïdes locaux par voie nasale aux rhinites allergiques et inflammatoires et non à toutes les rhinites infectieuses.

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