Innovation thérapeutique : traiter le boyau pour prévenir l’allergie alimentaire.

lundi 19 mai 2003 par Dr Stéphane Guez2612 visites

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Innovation thérapeutique : traiter le boyau pour prévenir l’allergie alimentaire.

Innovation thérapeutique : traiter le boyau pour prévenir l’allergie alimentaire.

lundi 19 mai 2003, par Dr Stéphane Guez

La réaction allergique alimentaire se caractérise par une réaction locale au niveau intestinale qui est responsable d’une pénétration de l’antigène au niveau de la paroi intestinale. En bloquant ce passage on pourrait bloquer l’ensemble de la réaction allergique d’origine alimentaire. Est-ce possible expérimentalement ?

Un peptide analogue du glucagon qui augmente la fonction barrière de l’intestin, réduit les réactions allergiques physiopathologiques dans un modèle d’allergie alimentaire. : Cameron HL, Yang PC, Perdue MH. Intestinal Disease Research Programme, McMaster University, Hamilton, Ontario, Canada L8N 3Z5 dans Am J Physiol Gastrointest Liver Physiol 2003 Jun ;284(6):G905-G912

Le passage au travers de l’épithélium de la paroi intestinale de l’antigène est nécessaire pour entraîner une réponse physiopathologique médiée par le système immunologique dans l’allergie alimentaire.

 Objectif : Les auteurs ont étudié si un peptide analogue au glucagon (GLP-2) pouvait affecter l’hypersensibilité immédiate et la phase retardée de l’inflammation allergique dans un modèle murin.

 Méthodologie :
* Des souris ont été sensibilisées à une peroxydase du raifort (PR).
* Les études ont été effectuées 14 jours après.
* Les souris ont été traitées avec du GLP-2 en sous cutané 4 h avant le test de provocation allergénique.
* Pour l’hypersensibilité immédiate, les segments de jéjunum ont été placés dans des chambres particulières avec stimulation par des allergènes dans la lumière intestinale.

 Résultats :
* Le GLP-2 réduit l’absorption du raifort, et réduit la sécrétion induite par l’antigène au niveau de la lumière intestinale.
* Le GLP-2 a la capacité de réduire la pénétration des macromolécules de façon indépendante de l’augmentation de la voie de pénétration de l’antigène médiée par le CD23.
* Pour la phase retardée, les souris ont été gavées avec l’antigène et 48h après, la fonction et l’histologie du jéjunum a été étudiée.
* Le GPL-2 prévient le défaut prolongé de la perméabilité intestinale et réduit le nombre de cellules inflammatoires de la muqueuse.

 Conclusion : Cette étude démontre qu’un traitement unique de souris sensibilisées avec du GLP diminue de façon simultanée les réactions immédiates et retardées caractéristiques de l’allergie alimentaire, en inhibant la pénétration trans-épithéliale de l’antigène.
Un dérivé du glucagon, le GPL2 peut, lors d’une injection unique chez une souris sensibilisée, bloquer à la fois la réaction immédiate et la réaction retardée dans un modèle d’allergie alimentaire.


Un dérivé du glucagon, le GPL2 peut, lors d’une injection unique chez une souris sensibilisée, bloquer à la fois la réaction immédiate et la réaction retardée dans un modèle d’allergie alimentaire.

Il s’agit d’une étude préliminaire qui semble à priori très intéressante, puisqu’un traitement simple peut bloquer les effets d’une allergie alimentaire.

Il faut bien entendu savoir pendant combien de temps se prolonge cet effet, s’il s’applique à tous les antigènes alimentaires, et s’il est indépendant de la quantité d’allergènes ingérés.

Par ailleurs, on sait que le glucagon est proposé comme thérapeutique de substitution du traitement du choc anaphylactique lorsqu’un patient est sous bêtabloquant et ne répond pas au traitement par adrénaline. Cet article permet de comprendre le mode d’action de ce médicament.

Reste à savoir si une application est possible chez l’homme.

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