Allergie alimentaire, un facteur de gravité de l’asthme ?

mardi 15 juillet 2003 par Dr Alain Thillay2381 visites

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Allergie alimentaire, un facteur de gravité de l’asthme ?

Allergie alimentaire, un facteur de gravité de l’asthme ?

mardi 15 juillet 2003, par Dr Alain Thillay

Sur le plan du pronostic vital de l’asthme de l’enfant, il n’existe pas de facteur clinique objectif connu. Dans cette étude cas-contrôle, les auteurs ont cherché à mettre en évidence les paramètres cliniques pouvant avoir un lien avec l’asthme aigu grave. Et si l’allergie alimentaire jouait un rôle ?

L’allergie alimentaire en tant que facteur de risque vital de l’asthme infantile : une étude cas-contrôle. : Graham Roberts, MSc ,MRCPCHa Neeta Patel, MRCPCHa
Francesca Levi-Schaffer, PhDb Parviz Habibi, PhD ,FRCPCHa
Gideon Lack, FRCPCHa From the Department of aPaediatric Allergy and Clinical Immunology, St Mary’s Hospital, London ; and the Department of bPharmacology, The Hebrew University of Jerusalem. dans JACI July 2003 • Volume 112 • Number 1

 CONTEXTE. Il n’existe pas de facteur clinique objectif de risque du pronostic vital de l’asthme infantile.

 OBJECTIFS. Dans cette étude, nous avons cherché à déterminer si la persistance d’allergie alimentaire et d’un certain degré d’atopie sont des facteurs de risque du pronostic vital de l’asthme.

 METHODES.
* Au moyen d’une étude cas-contrôle, des enfants (âgés de 1 à 16 ans) ayant du être ventilés pour exacerbation de leur asthme ont été enrôlés.
* Chaque cas était apparié en fonction du sexe, de l’âge, de l’appartenance ethnique, avec 2 contrôles qui avaient été soignés pour une exacerbation de l’asthme ne mettant pas en jeu le pronostic vital.
* Tous les sujets étaient évalués au moyen d’un questionnaire, d’une spirométrie et des tests cutanés à lecture immédiate ou de RAST.
* Les données étaient analysées dans les cadres de la régression logistique.

 RESULTATS.
* Dix-neuf cas et 38 contrôles ont été enrôlés. Comparés aux contrôles, les cas sélectionnés avaient les facteurs de risque significatifs suivants :
** l’allergie alimentaire,
** le diagnostic d’allergie multiple,
** apparition précoce de l’asthme,
** admission fréquente en urgence.
* Après analyse de régression, seules l’admission pour asthme et l’allergie alimentaire étaient indépendamment associées au pronostic vital de l’asthme.
* La moitié des cas sélectionnés avaient une allergie alimentaire en comparaison aux cas contrôles qui n’en comportaient que 10%.

 CONCLUSION. Cette étude démontre qu’un mauvais contrôle de l’asthme et l’allergie alimentaire sont des facteurs de risque significatifs du pronostic vital. Un « management » plus intensif de ce groupe d’enfants à haut risque devrait permettre de réduire à l’avenir morbidité et mortalité de l’asthme.


Cette étude a été motivée par le souci de rechercher les facteurs de risque cliniques du pronostic vital de l’asthme de l’enfant.

La méthodologie est astucieuse elle compare un groupe d’enfants asthmatiques ayant du être ventilés à un groupe d’enfants asthmatiques ayant souffert d’exacerbations ne mettant pas en jeu le pronostic vital, dans la proportion de 1 cas pour 2 contrôles.

Certes, il faut émettre la réserve habituelle du relatif faible nombre de cas enrôlés, dix-neuf. Il faudra donc confirmer par d’autres études sur des échantillons plus importants.

Toutefois, les résultats sont clairs 50% des cas ont une allergie alimentaire contre 10% pour les contrôles.

Alors, est-ce que cela signifie que l’allergie alimentaire joue un rôle direct pour déclencher l’asthme aigu grave ou bien n’est-il que le témoignage de l’importance du terrain atopique ? Là est toute la question.

Il faudrait chez ces enfants faire une étude approfondie sur les circonstances qui les ont conduits en réanimation respiratoire.

De plus, à signaler qu’il semblerait, à la lecture du résumé, que le diagnostic de l’allergie alimentaire était posé sur la seule positivité d’un test cutané positif (extraits commerciaux ou natifs ?) ou un RAST positif. Sur une étude aussi importante, il paraît nécessaire d’authentifier l’allergie alimentaire à l’aide d’un test de provocation oral contrôlé en double-aveugle contre placebo.

En conclusion, étude vraiment intéressante mais qui demande confirmation.

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