Les médecins devraient ausculter moins longtemps les Suédoises asthmatiques, et mieux les interroger...

lundi 11 août 2003 par Dr Stéphane Guez2069 visites

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Les médecins devraient ausculter moins longtemps les Suédoises asthmatiques, et mieux les interroger...

Les médecins devraient ausculter moins longtemps les Suédoises asthmatiques, et mieux les interroger...

lundi 11 août 2003, par Dr Stéphane Guez

L’asthmatique vit sa maladie, et le médecin l’évalue. Lequel est le mieux placé pour juger de la sévérité de l’asthme ainsi que de son retentissement sur les activités quotidiennes ? Une enquête Suédoise, d’asthmatiques Suédois et de médecins Suédois.

Vivre avec un asthme en Suède - L’étude ALMA : Stallberg B, Nystrom Kronander U, Olsson P, Gottberg L, Ronmark E, Lundback B. Trosa Health Care Centre, 619 33 Trosa, Sweden. b.stallberg@salem.mail.telia.com
dans Respir Med. 2003 Jul ;97(7):835-43.

Des études récentes ont montré que les asthmatiques avaient une vie quotidienne altérée, avec une différence importante entre la perception des patients et celle des professionnels de santé à propos de l’asthme

 Objectif de l’étude :
* Comment est vécu l’asthme par les patients Suédois, quels médicaments utilisent-ils ? suivent ils les prescriptions ?
* Un objectif complémentaire a été de comparer la façon dont l’asthme est perçu ainsi que sa prise en charge, par les asthmatiques et par les médecins généralistes Suédois.

 Méthodologie :
* Une étude par téléphone d’un échantillon randomisé de 10350 sujets âgés de 18 à 45 ans, a été réalisée.
* 240 patients ont été sélectionnés pour un interrogatoire plus poussé à propos de leur asthme.
* Un questionnaire identique a été envoyé par la poste à 600 médecins généralistes, et 139 ont été totalement remplis.

 Résultats :
* 16% des asthmatiques rapportent des manifestations d’asthme tous les jours durant le mois qui précède l’enquête.
* Des symptômes nocturnes au moins 2 fois par semaine sont rapportés par 19% d’entre eux.
* Ces manifestations sont rapportées par un nombre beaucoup plus élevé d’asthmatiques que ne le pensent les médecins.
* Une grande majorité classe l’asthme en léger voir très léger, alors qu’une forte majorité d’asthmatiques ont des symptômes fréquents.
* Les activités ou les situations qui entraînent des symptômes d’asthme souvent ou de temps en temps sont :
** l’exercice physique pour 67%,
** le mauvais temps pour 59%,
** un contact avec un animal pour 58%,
** une sortie au café ou au restaurant pour 36%,
** et de nombreux asthmatiques évitent ces activités en raison de leur asthme.

 Conclusion  : Une grande majorité d’asthmatiques ont des symptômes fréquents et ont une limitation de leurs activités quotidiennes dans des proportions qui sont sous estimées par les médecins généralistes.


Dans ce travail, les auteurs montrent que les asthmatiques évaluent d’une façon différente leur asthme par rapport à leurs médecins, avec beaucoup plus de symptômes et une gêne plus importante dans leur vie quotidienne par rapport à ce que pense le corps médical.

Le problème de ce type d’article est de savoir qui a raison, les patients ou les médecins ?

Cette question n’est pas une provocation. En effet, les interrogatoires par téléphone ne sont certainement pas aussi précis que ceux effectués lors d’une consultation médicale. Il n’est pas certain que les patients aient la « patience » de répondre correctement aux questions posées. D’ailleurs 1 médecin sur 6 seulement a répondu à l’ensemble des questions de cette étude.

On peut bien entendu penser également que les médecins ne savent pas poser les bonnes questions, ou ne prennent pas le temps de savoir si les asthmatiques sont gênés dans leur vie quotidienne.

On peut penser que la vérité se trouve entre ces 2 extrêmes : les termes utilisés par les médecins sont certainement trop précis pour les patients ; il est ainsi classique qu’à la question : avez-vous un asthme d’effort ? un asthmatique réponde non, et si on lui demande s’il est gêné pour courir, il répond oui.

L’utilisation d’un questionnaire standardisé qui est rempli par le patient, tranquillement dans la salle d’attente avant la consultation pourrait être une bonne façon d’appréhender le vécu de l’asthme de chaque patient, sans que cela ne prenne trop de temps.

Enfin, il n’est pas mentionné dans ces résultats le problème de l’observance. Le médecin pense souvent à tort que le malade prend correctement son traitement, et celui-ci pense souvent à tort que le prendre de temps en temps est nettement suffisant.

Pour conclure, mieux les patients asthmatiques seront informés sur leur affection, mieux ils se traiteront.

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