VRS et bronchiolite : la mauvaise association.

mercredi 17 septembre 2003 par Dr Alain Thillay3652 visites

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VRS et bronchiolite : la mauvaise association.

VRS et bronchiolite : la mauvaise association.

mercredi 17 septembre 2003, par Dr Alain Thillay

La bronchiolite est la forme clinique de l’asthme du nourrisson. Dans la plupart des cas l’étiologie est infectieuse, le virus syncitial respiratoire représentant une large partie. Ici, les auteurs ont distingué les bronchiolites en rapport ou non avec le VRS afin de déterminer les facteurs de risque de récidive dans les 12 mois à venir.

Facteurs de risque des sifflements thoraciques récurrents post-bronchiolite : un suivi sur 12 mois. : Lorena Cifuentes, MD 1 *, Solange Caussade, MD 2, Claudia Villagrán, MD 1, Paula Darrigrande, MD 1, Paula Bedregal, MD 3, Gonzalo Valdivia, MD 3, Ignacio Sánchez, MD 2 1Ambulatory Service, Department of Pediatrics, School of Medicine, Catholic University of Chile, Santiago, Chile
2Pulmonology Section, Department of Pediatrics, School of Medicine, Catholic University of Chile, Santiago, Chile
3Department of Health, School of Medicine, Catholic University of Chile, Santiago, Chile
dans Pediatric Pulmonology Volume 36, Issue 4 , Pages 316 - 321

 OBJECTIF. L’objectif de cette étude était d’identifier les récurrences de sifflements thoraciques et de mettre en évidence les facteurs de risque dans deux groupes de nourrissons souffrant de bronchiolite : un groupe virus syncitial respiratoire, VRS (+), et, un groupe VRS (-), déterminés par technique immuno-enzymatique.

 METHODES.
* Nous avons conduit une étude de cohorte prospective d’un an sur des enfants âgés de moins de 2 ans.
* Le suivi était pratiqué chaque mois, par un examen clinique et/ou par téléphone, contrôlant le nombre d’épisodes de sifflements thoraciques par mois et en relevant les facteurs de risque possibles.

 RESULTATS.
* 96 sujets ont été enrôlés, dont 77 ont été suivis durant toute l’étude :
** 36 étaient VRS (+) (46,8%) et
** 41 étaient VRS (-) (53,2%).
* Dans le groupe VRS (+), on décomptait 17 enfants de sexe mâle (47%), alors que dans le groupe VRS (-) il y avait 30 enfants mâles (73%) (P<0,05) ; 22 enfants (61%) VRS (+) ont été admis à l’hôpital contre 14 VRS (-) (34%) (P<0,05).
* L’âge moyen n’était pas différent de façon significative entre les deux groupes.
* Le nombre moyen de récurrences était de 3,36 épisodes/nourrisson/année chez les VRS (+) et 2,34 chez les VRS (-) (P=0,06).
* Le risque relatif (RR) brut d’une nouvelle récurrence d’un épisode obstructif était de 1,33. Après ajustement de plusieurs facteurs de confusion potentiels, le RR était de 1,41.
* Les hospitalisation étaient plus longues dans le groupe VRS (+) que dans le groupe VRS (-) (P<0,05).
* Dans le groupe VRS (+), les patients qui avaient été hospitalisés montraient plus de récurrences (4,18) que ceux qui avaient reçu un traitement ambulatoire (2,07) (P<0,05) ; cette différence n’était pas observée dans le groupe VRS (-).
* Les facteurs de risque de récurrence retrouvés dans le groupe VRS (-) était le sexe mâle, le nombre de membres de la fratrie et le fait que l’enfant aille en crèche (P<0,05).
* Dans le groupe VRS (+), le risque de récurrence de sifflements thoraciques était seulement augmenté par l’admission à l’hôpital durant l’épisode aigu de la bronchiolite (P<0,05).
* Nous envisageons qu’il puisse y avoir un haut taux d’augmentation de la réactivité des voies respiratoires et/ou une diminution préexistante de la fonction respiratoire chez les nourrissons VRS (+) nécessitant une hospitalisation lors de leur première manifestation.

 CONCLUSION. Les bronchiolites dues au VRS, particulièrement chez les nourrissons qui ont été hospitalisés, sont associées à plus haute récurrence des épisodes de sifflements thoraciques dans les 12 mois ultérieurs. Les autres facteurs paraissent à mettre sur le compte des récurrences des sifflements thoraciques du groupe VRS (-).


Cette étude, comme bien d’autres, montre encore une fois que le VRS est vraiment un cas à part dans la pathogénie de la bronchiolite.

Étude intéressante puisque prospective avec un suivi sur 12 mois.

Que montre cette étude ? En fait, un aspect assez simple, le facteur de risque essentiel de voir une récidive de sifflements thoraciques chez le nourrisson initialement atteint du VRS est la gravité de cet épisode initial correspondant ici à l’hospitalisation.

Plus la bronchiolite à VRS est sévère plus le risque de voir l’enfant rechuter est grand.

Pour les VRS (-) les facteurs de risque sont au nombre de trois : le sexe mâle, la taille de la fratrie, la vie en crèche. Ce qui semble représenter les facteurs de risque banals des infections ORL et respiratoires chez le nourrissons.

Cette étude nous rappelle le soin que nous devons mettre dans la prise en charge de toute bronchiolite et d’adapter le traitement de façon minutieuse en fonction de la gravité.

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