Position dorsale versus ventrale chez le prématuré : les enseignements de l’exploration fonctionnelle respiratoire

mardi 7 octobre 2003 par Dr Dominique Marchand3978 visites

Accueil du site > Maladies > Diagnostic > Position dorsale versus ventrale chez le prématuré : les enseignements de (...)

 Position dorsale versus ventrale chez le prématuré : les enseignements de l’exploration fonctionnelle respiratoire

Position dorsale versus ventrale chez le prématuré : les enseignements de l’exploration fonctionnelle respiratoire

mardi 7 octobre 2003, par Dr Dominique Marchand

Les recommandations visant à réduire le risque d’accident par mort subite inexpliquée du nourrisson pendant le sommeil des bébés non prématurés (position dorsale) sont elles applicables à l’enfant prématuré avant qu’il ne quitte l’unité néonatale de soins intensifs ? Cette étude menée en laboratoire d’exploration fonctionnelle respiratoire va nous répondre

Retentissement postural sur la fonction et le contrôle respiratoire chez les enfants prématurés avant la fin de la prise en charge : J.A. Leipälä, MD, PhD, R. Y. Bhat, MD, G.F. Rafferty, PhD, S. Hannam, MRCP, A. Greenough, MD

Children Nationwide Regional Neonatal Intensive Care Centre, King’s College Hospital, London, UK

dans Pediatric Pulmonology Volume 36, Issue 4 , Pages 295 - 300

 Notre objectif a été de déterminer l’effet de la posture sur la fonction et le contrôle respiratoire chez des prématurés immédiatement avant la fin de leur prise en charge.

 Population, méthodes  :
* 20 enfants (dont 6 oxygéno-dépendants), d’une médiane de 29 semaines d’age gestationnel (écart , 25-32) furent étudiés à un age post conceptionnel moyen ( APC) de 36 semaines (écart,33-39).
* Les enfants ont été étudiés sur 2 jours consécutifs, tant en position dorsale que ventrale, chaque posture étant maintenue pendant 3 heures.
* L’ordre suivant lequel chaque posture était étudiée sur une journée fut randomisé.
* A la fin de chaque période de 3 heures, le volume courant (Vt), le temps inspiratoire (Ti) et le temps expiratoire (Te), le rythme respiratoire, et la ventilation minute furent mesurés.
* De plus, le contrôle de la fonction respiratoire a été assuré en mesurant la pression générée dans les 100 premières msec suivant une occlusion imposée des voies aériennes (Po.1) ainsi que la force d’étirement du muscle respiratoire déterminée par un enregistrement de la pression inspiratoire maximum (Pi max) générée par une occlusion qui fut maintenue pendant au moins 5 cycles respiratoires.

  Au total,
* le volume courant était plus grand (p< 0.05), mais le rythme respiratoire (p<0.05), la P0.1 (p<0.05) et la Pi max étaient plus basses en position ventrale comparé à la position dorsale.
* Il n’y avait pas de différence significative tant pour Ti que Te entre les 2 postures.
* Chez les enfants oxygéno-dépendants uniquement, le volume minute était plus grand en position ventrale (p<0.05).

  En conclusion, des différences liées à la posture de la fonction respiratoire sont présentes chez les enfants prématurés étudiés avant la fin de la prise en charge en unité néonatale.


Avant d’analyser les résultats, rendons hommage aux parents qui ont donné leur consentement pour la réalisation d’une telle étude, aux médecins du service néonatal de soins intensifs dédié aux prématurés du King’s College Hospital de Londres.

Les conclusions ne sont pas univoques puisque la position ventrale favorise le volume courant, le débit / minute chez le prématuré oxygéno-dépendant, tandis que la position dorsale favorise la fréquence respiratoire et l’adaptation et le contrôle à des évènements imposés tels que occlusion pendant 100 msec (Po.1) ou 5 cycles respiratoires (Pi max).

L’objectif qui sous-tend l’étude est in fine la prévention de la MSIN (mort subite inexpliquée du nourrisson) : le contrôle respiratoire et l’adaptabilité de la fonction respiratoire étant meilleure en position dorsale, c’est la solution qui s’impose y compris aux prématurés.

Rappelons la chute drastique des accidents liés à la MSIN depuis que la position dorsale est recommandée et largement diffusée auprès des parents de nourrissons.

Il aurait été également possible et intéressant de coupler l’exploration fonctionnelle respiratoire à un enregistrement de la saturation du sang capillaire (Sao2) et à un enregistrement polysomnographique afin de quantifier en fonction de la position l’importance et la gravité des apnées centrales ou obstructives au cours des différentes phases de sommeil (profond, superficiel, indéterminé) sachant qu’il n’existe quasiment pas de sommeil paradoxal chez l’enfant prématuré.

Rechercher

En bref

categories

  Allergenes

  Maladies

  Fonctionnel