Allô, Allô.. ici le cerveau j’appelle la peau, m’entendez-vous ? je répète, allô, allô...

lundi 15 juillet 2002 par Dr Stéphane Guez3273 visites

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Allô, Allô.. ici le cerveau j’appelle la peau, m’entendez-vous ? je répète, allô, allô...

Allô, Allô.. ici le cerveau j’appelle la peau, m’entendez-vous ? je répète, allô, allô...

lundi 15 juillet 2002, par Dr Stéphane Guez

L’homme est un tout et à ce titre ne peut indéfiniment s’étudier uniquement découpé en morceaux de plus en plus petits, observés par des super spécialistes de plus en plus « super » et n’ayant plus qu’une vison très parcellaire de l’individu ! Les neuro-biologistes viennent ainsi régulièrement nous rappeler que l’homme est un roseau pensant et qu’il est difficile de faire abstraction, même pour une affection cutanée, de l’influence possible, et hautement probable du système nerveux central. Dans cette étude les auteurs se demandent si le cerveau peut contrôler l’inflammation cutanée ?

Le cerveau peut-il inhiber l’inflammation générée au niveau de la peau ? Les leçons de l’hormone de stimulation des mélanocytes. : Torello Lotti, MD, Beatrice Bianchi, PhD, Ilaria Ghersetich, MD, Benedetta Brazzini, MD, and Jana Hercogova, MD dans International Journal of Dermatology Volume 41 Issue 6 Page 311 - June 2002

Le réseau neuro-immuno-cutanéo-endocrine n’est pas une simple construction caractérisant les organes intimement impliqués dans le pont entre le corps et l’esprit. Les influences cerveau-corps sont bi-directionnels, et la peau doit être considérée comme une interface neuro-immuno-endocrine active, où des molécules neuropeptidiques effectrices agissent comme des mots dans un dialogue dynamique entre le cerveau, le système immunitaire et la peau. L’hormone de stimulation alpha des mélanocytes (MSH), l’un des principaux neuropeptides immunomodulateurs, semble exercer un contrôle sur le processus inflammatoire, en agissant par le biais d’une action centrale médiée par des voies anti-inflammatoires descendantes neurologiques, et via une action locale directe sur les cellules de l’inflammation comme les monocytes, les macrophages et les neutrophiles. Cette neuro-hormone exerce un rétro contrôle sur la production des cytokines pro-inflammatoires, alors que la production de la cytokine anti-inflammatoire IL10 est stimulée par la MSH.

Finalement, la MSH semblent réguler l’expression des molécules d’adhésion de surface des cellules immuno-compétentes. A l’avenir, de nouvelles études devraient permettre de caractériser la MSH comme un important agent anti-inflammatoire en dermatologie.


Cette étude est compliquée mais ouvre des perspectives très intéressantes, car les allergologues, en particulier dans l’urticaire, ont déjà noté les liens étroits de relation entre manifestations urticariennes et état neuropsychique, avec d’ailleurs des publications faisant état d’amélioration par des séances d’hypnose. Malheureusement en ce domaine les connaissances sont encore très fragmentaires pour en obtenir des applications thérapeutiques concrètes. Mais c’est certainement une des voies de recherche les plus prometteuses des années à venir dans le domaine de l’allergologie, mais surtout dans le domaine plus vaste de l’immunologie.

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