Toute la vérité sur les antibiotiques et le risque allergique !

dimanche 7 décembre 2003 par Dr Alain Thillay1889 visites

Accueil du site > Maladies > Atopie > Toute la vérité sur les antibiotiques et le risque allergique !

Toute la vérité sur les antibiotiques et le risque allergique !

Toute la vérité sur les antibiotiques et le risque allergique !

dimanche 7 décembre 2003, par Dr Alain Thillay

D’après certaines études, l’antibiothérapie administrée tôt dans la vie pourrait être lié au risque de sensibilisation allergique, en l’augmentant du fait d’un déséquilibre de la flore intestinale, en le diminuant, car cela serait le marqueur du nombre d’infections qui auraient un effet protecteur. Ici, les auteurs, dans une vaste étude, tirent les choses au clair. Les antibiotiques sont ils responsables de l’augmentation de l’allergie ?

Exposition précoce aux antibiotiques et développement ultérieur du rhume des foins dans l’enfance au Royaume-Uni : études cas-contrôle ayant recours aux données de « The General Practice Database » et du « Doctors’ Independant Nework ». : Bremner SA, Carey IM, DeWilde S, Richards N, Maier WC, Hilton SR, Strachan DP, Cook DG.

Department of Community Health Sciences, St George’s Hospital Medical School, London, UK

dans Clin Exp Allergy. 2003 Nov ;33(11):1518-25.

 CONTEXTE.
* Théoriquement, les antibiotiques administrés tôt dans la vie peuvent influencer la sensibilisation allergique dans deux directions :
** comme indicateur des maladies infectieuses qui sont censées protéger à l’encontre des maladies allergiques ;
** inversement, ils peuvent augmenter le risque de déséquilibre de la flore intestinale.
* Les éléments épidémiologiques pertinents reliant la prescription précoce des antibiotiques et les conséquences sur le développement du rhume des foins sont contradictoires.

 OBJECTIF.
Établir définitivement si une association existe entre l’exposition précoce à l’antibiothérapie et le diagnostic de rhume des foins dans l’enfance.

 MÉTHODES.
* Des études de cohorte à groupe témoin étaient basées sur des cohortes de naissance d’enfants identifiés à partir des données de deux grandes bases de données provenant du Royaume-Uni.
* Cent seize mille quatre cent quatre-vingt treize enfants (116 493) provenant de 605 médecins généralistes étaient identifiés comme étant suivis en continu de la naissance à au moins l’âge de 5 ans.
* Sept mille quatre-vingt dix-huit (7098) cas avaient un diagnostic de rhume des foins après l’âge de 2 ans.
* Un contrôle par cas était apparié pour la pratique, le mois de naissance, le sexe et toujours suivi lors de la date du diagnostic.
* Le rapport de cotes (odds ratios) était dérivé de la régression logistique conditionnelle entre chaque bases de données suivies par une mise en commun utilisant un modèle d’effet fixe.

 RESULTATS
* Le rapport de cotes d’ensemble pour le rhume des foins était de 1,11, 95%, intervalle de confiance (1,03-1,20) en cas d’exposition à l’antibiothérapie dans la première année de vie, 1,35 (1,25-1,46) dans la deuxième année et 1,47 (1,37-1,59) dans la troisième année.
* En ajustant en fonction de la fréquence des consultations, ces rapports de cotes se réduisaient respectivement à 0,92, 1,05 et 1,10.
* Il n’y avait pas d’élément pour soutenir que les antibiotiques à large spectre et l’exposition à l’antibiothérapie dans un quelconque mois spécifique de la première année de vie ou la saison pollinique influençaient le risque de rhume des foins.

 CONCLUSION.
* Ces données excluent un effet important de l’exposition aux antibiotiques dans les premières années de la vie sur le risque de rhume des foins.
* Les associations rapportées dans des études précédentes ont été sans doute exagérées du fait de biais des études et par un manque de contrôle de la tendance de certaines familles à consulter fréquemment dans diverses situations.


Voici une grande étude pratiquée avec énormément de précautions statistiques qui colligent 7098 cas sélectionnés à partir de cohortes regroupant au total 116 493 enfants.

Les deux bases de données utilisées sont très sérieuses.

L’objectif de cette étude est excellemment bien posé, le recours dans les premiers mois et premières années de la vie aux antibiotiques pourrait influencer la sensibilisation allergique future.

Des études suggéraient que l’utilisation de l’antibiothérapie est un marqueur de la fréquence des infections qui sont censées protéger de l’atopie, ainsi plus les antibiotiques sont prescrits moins il y aurait de risque d’allergie.

A contrario, l’antibiothérapie déséquilibrant la flore intestinale, facteur de maturation de l’immunité, celle-ci deviendrait un marqueur de l’augmentation du risque de l’allergie.

On voit là toute la contradiction qui s’est développée ces dernières années concernant le recours à l’antibiothérapie chez les tous petits.

Sans revenir en détails sur les principaux résultats donnés dans ce résumé d’article, il est clair qu’il n’y a pas d’effet de l’antibiothérapie sur le risque allergique.

Les rédacteurs de notre site www.allergique.org, lorsqu’ils traduisaient des résumés de ces études, attiraient toujours l’attention sur les biais possibles.

Rechercher

En bref

categories

  Allergenes

  Maladies

  Fonctionnel