Exposition précoce aux antibiotiques et développement ultérieur du rhume des foins dans l’enfance au Royaume-Uni : études cas-contrôle ayant recours aux données de « The General Practice Database » et du « Doctors’ Independant Nework ». : Bremner SA, Carey IM, DeWilde S, Richards N, Maier WC, Hilton SR, Strachan DP, Cook DG.
Department of Community Health Sciences, St George’s Hospital Medical School, London, UK
dans Clin Exp Allergy. 2003 Nov ;33(11):1518-25.
– CONTEXTE.
* Théoriquement, les antibiotiques administrés tôt dans la vie peuvent influencer la sensibilisation allergique dans deux directions :
** comme indicateur des maladies infectieuses qui sont censées protéger à l’encontre des maladies allergiques ;
** inversement, ils peuvent augmenter le risque de déséquilibre de la flore intestinale.
* Les éléments épidémiologiques pertinents reliant la prescription précoce des antibiotiques et les conséquences sur le développement du rhume des foins sont contradictoires.
– OBJECTIF.
Établir définitivement si une association existe entre l’exposition précoce à l’antibiothérapie et le diagnostic de rhume des foins dans l’enfance.
– MÉTHODES.
* Des études de cohorte à groupe témoin étaient basées sur des cohortes de naissance d’enfants identifiés à partir des données de deux grandes bases de données provenant du Royaume-Uni.
* Cent seize mille quatre cent quatre-vingt treize enfants (116 493) provenant de 605 médecins généralistes étaient identifiés comme étant suivis en continu de la naissance à au moins l’âge de 5 ans.
* Sept mille quatre-vingt dix-huit (7098) cas avaient un diagnostic de rhume des foins après l’âge de 2 ans.
* Un contrôle par cas était apparié pour la pratique, le mois de naissance, le sexe et toujours suivi lors de la date du diagnostic.
* Le rapport de cotes (odds ratios) était dérivé de la régression logistique conditionnelle entre chaque bases de données suivies par une mise en commun utilisant un modèle d’effet fixe.
– RESULTATS
* Le rapport de cotes d’ensemble pour le rhume des foins était de 1,11, 95%, intervalle de confiance (1,03-1,20) en cas d’exposition à l’antibiothérapie dans la première année de vie, 1,35 (1,25-1,46) dans la deuxième année et 1,47 (1,37-1,59) dans la troisième année.
* En ajustant en fonction de la fréquence des consultations, ces rapports de cotes se réduisaient respectivement à 0,92, 1,05 et 1,10.
* Il n’y avait pas d’élément pour soutenir que les antibiotiques à large spectre et l’exposition à l’antibiothérapie dans un quelconque mois spécifique de la première année de vie ou la saison pollinique influençaient le risque de rhume des foins.
– CONCLUSION.
* Ces données excluent un effet important de l’exposition aux antibiotiques dans les premières années de la vie sur le risque de rhume des foins.
* Les associations rapportées dans des études précédentes ont été sans doute exagérées du fait de biais des études et par un manque de contrôle de la tendance de certaines familles à consulter fréquemment dans diverses situations.