La rhino, c’est rosse pour l’allergique !

dimanche 14 décembre 2003 par Dr Alain Thillay1665 visites

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La rhino, c’est rosse pour l’allergique !

La rhino, c’est rosse pour l’allergique !

dimanche 14 décembre 2003, par Dr Alain Thillay

Il s’agit d’une nouvelle étude sur un sujet fréquemment traité, celui du lien entre rhinosinusite et la rhinite allergique. Les auteurs se sont attachés à préciser la fréquence et la sévérité de cette atteinte. La conclusion ne pourra qu’enchanter les allergologues.

Rhinosinusite chez les patients atteints de rhinite allergique saisonnière ou perannuelle. : Yariktas M, Doner F, Demirci M.

Department of Otorhinolaryngology, Suleyman Demirel University, School of Medicine, Isparta, Turkey

dans Asian Pac J Allergy Immunol. 2003 Jun ;21(2):75-8.

 CONTEXTE.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’une hypothèse universellement acceptée, la rhinite allergique (RA) peut jouer un rôle important dans l’apparition de la rhinosinusite.

 OBJECTIFS.
Cette étude a été mise en œuvre afin de rechercher la fréquence et la sévérité de la rhinosinusite chez des patients souffrant de rhinite allergique saisonnière ou perannuelle.

 METHODES.
* L’étude a inclus 73 patients souffrant de RA.
* La mise en évidence de la rhinosinusite a été faite à l’aide d’un scanner des sinus de la face.

 RESULTATS.
* Cinquante-deux patients parmi ces 73 (71,2%) avaient une rhinosinusite.
* Parmi ces 52 patients, vingt-quatre (77,4%) avaient une rhinite allergique pérenne et 28 (66,7%) une rhinite allergique saisonnière.
* La moyenne du score du scanner pour la rhinosinusite était de 4,2 +/-3,2 chez la patients souffrant de RA pérenne et de 2,6 +/-1,3 chez les patients atteints de RA saisonnière.
* Bien que la fréquence de la rhinosinusite parmi les patients avec RA pérenne soit plus importante que dans le groupe RA saisonnière, ce résultat n’était pas statistiquement significatif (p=0,32).
* Mais le score pour la rhinosinusite parmi les patients avec RA perannuelle était significativement plus élevé que dans le groupe RA saisonnière (p=0,014).
* Bien qu’il n’y ait pas de différence significative de la fréquence de la rhinosinusite entre le groupe RA pérenne et le groupe RA saisonnière, la rhinosinusite était plus sévère en cas de RA pérenne.

 CONCLUSION.
La prise en charge précoce de la maladie allergique est essentielle afin de prévenir ou de diminuer ses conséquences à long terme.


Il faut être clair dans cette étude, les auteurs ont cherché des signes de rhinosinusite par scanner sans pour autant chercher à préciser la fréquence des surinfections nasosinusiennes.
Ainsi, ils se bornent à faire le constat de l’ampleur de l’inflammation allergique au niveau nasal et sinusien.

La rhinosinusite est plus fréquente en cas de rhinite allergique pérenne qu’en cas de rhinite allergique saisonnière ; toutefois ce résultat n’est pas significatif.

La sévérité est nettement plus importante et statistiquement significative dans le groupe pérenne que dans le groupe saisonnière.

Tout cela est assez logique dans la mesure où une muqueuse allergique à un allergène pérenne comme l’acarien domestique est exposée en permanence.

Toutefois, on peut être critique à propos de cette étude, tout d’abord devant le relatif petit nombre de patients, ensuite, sur le fait que les auteurs ne précisent pas les traitements médicamenteux en cours, et, enfin, sur le moment choisi pour pratiquer le scanner.

En effet, pour le groupe rhinite allergique saisonnière, il faut espérer que le scanner a été pratiqué dans une période de neutralité.

Il manque aussi la notion d’ancienneté de la maladie allergique.

La conclusion confirme ce que tous les allergologues savent pertinemment, la rhinite allergique doit être prise en charge le plus précocement possible afin d’éviter une atteinte sévère rhinosinusienne.

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