Le chrome responsable majeur d’allergie de contact dans le bâtiment.

vendredi 23 janvier 2004 par Dr Isabelle Bossé4516 visites

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Le chrome responsable majeur d’allergie de contact dans le bâtiment.

Le chrome responsable majeur d’allergie de contact dans le bâtiment.

vendredi 23 janvier 2004, par Dr Isabelle Bossé

Les auteurs ont étudié sur une très large population d’ouvriers du bâtiment les allergènes provocateurs de dermites de contact : le chrome arrive en tête de liste.
Ils préconisent des solutions pour diminuer l’incidence de cette allergie en Allemagne.

Allergie de contact chez les ouvriers du bâtiment : résultats d’une analyse multifactorielle. : Uter W, Ruhl R, Pfahlberg A, Geier J, Schnuch A, Gefeller O.

Department of Medical Informatics, Biometry and Epidemiology, Friedrich-Alexander-University Erlangen-Nurnberg, Waldstrasse 6, 91054 Erlangen.

dans Ann Occup Hyg. 2004 Jan ; 48(1) : 21-27

 Objectifs  : quantifier le risque d’allergie de contact ( CA) aux nombreux allergènes ubiquitaires associés à certaines professions, en particulier dans l’industrie de la construction, et identifier de possibles orientations.

 Méthodes : une analyse de données d’interrogatoire et de patch tests, standardisée, incluant 82561 patients étudiés dans 33 centres de dermatologie de contact en Autriche et en Allemagne, entre 1992 et 2000.

 Résultats :

  • l’allergie de contact à 5 sur 18 groupes d’allergènes étudiés ici a été observée plus fréquemment et de façon significative chez les ouvriers du bâtiment :
    • le bichromate,
    • la résine époxy,
    • le cobalt,
    • les thiurams
    • et l’IPPD.
  • L’étude multifactorielle confirme un risque accru d’allergie de contact à ces allergènes chez les ouvriers du bâtiment, comparativement à d’autres professions.
  • Une association fréquente a été retrouvée entre l’allergie au cobalt et au chrome (OR 39.1, CI 21.1-79.6).

 Conclusions  :

  • le chrome est un allergène prédominant chez les ouvriers du bâtiment ; jusqu’à présent, il y avait peu de certitudes d’une diminution de cet allergène en Allemagne.
  • De plus, l’addition de sulfate de fer dans le ciment, qui a été une entreprise à succès dans d’autres pays, sera peut-être appliquée plus tard.
  • Bien que l’allergie de contact à d’autres allergènes professionnels , comme les thiurams, l’IPPD , la résine époxy ou le cobalt ( très souvent associé à l’allergie de contact au chrome), soit moins fréquente, la prévention doit aussi concerner ces allergènes.
  • L’utilisation de gants de protection même avec un risque intrinsèque minimum d’allergie de contact, liée à la présence de thiurams dans le caoutchouc synthétique ou de chrome dans les gants de cuir, doit être encouragée.

Le chrome est l’allergène de contact majoritaire dans les métiers de la construction, ce qui semble assez logique vu la composition du ciment. L’allergie croisée avec le cobalt est retenue également par ces auteurs, de même que les caoutchoucs, l’IPPD et la résine époxy.

Une solution simple et individuelle, même si elle comporte des risques de sensibilisation mineurs : le port de gants.

Une solution plus globale : l’addition de sulfate de fer dans le ciment, qui, dans un pays plutôt réputé industriellement avancé, est à la traîne par rapport à ses voisins européens.

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