Etre un beau bébé « ça se paye » : maigre ou siffleur, il faut choisir !!

dimanche 25 janvier 2004 par Dr Stéphane Guez2391 visites

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Etre un beau bébé « ça se paye » : maigre ou siffleur, il faut choisir !!

Etre un beau bébé « ça se paye » : maigre ou siffleur, il faut choisir !!

dimanche 25 janvier 2004, par Dr Stéphane Guez

Il ne fait pas bon avoir un surpoids de nos jours. Non seulement on a un risque élevé de maladies cardiovasculaires, mais en plus on respire mal. Les enfants ont une surcharge pondérable de plus en plus souvent et même dés la naissance. Cela a-t-il une influence sur l’apparition d’un asthme ?

Les relations entre le poids de naissance et l’asthme de l’enfant : étude d’une cohorte de population. : Sin DD, Spier S, Svenson LW, Schopflocher DP, Senthilselvan A, Cowie RL, Man SF.

Pulmonary Division, the Department of Medicine, University of Alberta, Edmonton, Canada. don.sin@ualberta.ca

dans Arch Pediatr Adolesc Med. 2004 Jan ; 158(1) : 60-4

Parce que l’obésité entraîne une inflammation et impose des mécanismes de contraintes au niveau des voies aériennes respiratoires, un poids de naissance élevé peut être un facteur de risque de développer un asthme dans l’enfance. Cependant, il y a peu d’études qui ont examiné les relations possibles entre poids de naissance et asthme.

 Objectif de l’étude : Déterminer les relations entre un poids de naissance élevé et le risque d’avoir recours au service d’urgences pour asthme durant l’enfance.

 Méthodologie :

  • Il s’agit d’une étude de cohorte de population réalisée à Alberta au Canada.
  • Tous les nouveaux nés avec une naissance à terme (égale ou supérieure à 37 semaines) entre le 1 avril 1985 et le 31 mars 1988 à Alberta (n = 83595) ont été inclus.
  • La cohorte a été divisée en catégories selon le poids de naissance :
    • bas (<2.5 kg),
    • normal (2.5 - 4.5 kg)
    • et élevé (> 4.5 kg).
  • La cohorte a été suivie pendant 10 ans, et le principal paramètre étudié a été la comparaison du risque de consulter les urgences pour asthme en fonction du poids de naissance.

 Résultats  :

  • Les nouveaux nés ayant un poids de naissance élevé ont un risque augmenté de consulter les urgences pour asthme durant l’enfance, par rapport aux nouveaux nés ayant un poids normal (risque relatif (RR) : 1.16, IC95% : 1.04-1.29).
  • La relation entre le poids de naissance et les visites aux urgences pour asthme au dessus d’un poids supérieur à 4.5 kg est linéaire, avec, pour une augmentation de poids de 0.10 kg, un risque supplémentaire d’asthme de 10% (IC95% : 2-19%).
  • D’autres facteurs sont associés à un risque élevé de consultations aux urgences pour asthme durant l’enfance et sont :
    • le fait d’être un garçon (RR 1.26, IC95% : 1.22-1.3),
    • être un aborigène (RR 1 ?2, IC95% : 1.11-1.29)
    • et être issu d’un milieu défavorisé (RR 1.11, IC95% : 1.06-1.16).

 Conclusions : Un poids de naissance élevé, et non abaissé est un facteur de risque de recours aux urgences pour asthme durant l’enfance. Le risque augmente de façon linéaire au dessus de 4.5 kg.


Dans cet article les auteurs démontrent qu’il existe un lien entre le poids de naissance et le risque de développer des crises de dyspnée sifflantes dans l’enfance avec une relation linéaire entre la surcharge pondérale et la fréquence du recours au service d’urgences pour wheezing.

Ce travail porte sur un grand nombre de naissances et donc propose des chiffres qui semblent sans discussion.

Cependant on remarque peut-être des facteurs confondants car il y a des liens d’origine génétique associés ainsi qu’un environnement particulier.

Il est curieux cependant de constater que malgré tout il y a un lien direct entre crises de dyspnée et surcharge du poids de naissance alors qu’à priori ces enfants devraient être plus solides que d’autres.

Il aurait fallu vérifier si les parents eux-mêmes avaient une surcharge pondérale et était également allergiques ou asthmatiques.

D’autres part il faudrait savoir si réellement ces enfants développeront plus d’asthme que ceux qui ont un poids de naissance normal ou inférieur à la norme. Car il y a peut-être chez ces enfants plus gros des phénomènes de reflux plus fréquents, une moindre facilité à supporter une obstruction bronchique même minime sans que l’on puisse parler réellement d’asthme.

Il faudrait donc reprendre ce travail dans 10 ans.

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