Etre allergique sous les tropiques, ça existe aussi !

lundi 26 janvier 2004 par Dr Hervé Couteaux3088 visites

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Etre allergique sous les tropiques, ça existe aussi !

Etre allergique sous les tropiques, ça existe aussi !

lundi 26 janvier 2004, par Dr Hervé Couteaux

La plupart des études épidémiologiques sur l’allergie concernent les pays industrialisés et ont plutôt négligé jusqu’à ce jour les autres parties du monde. Cet article comble (pour partie) cette lacune et nous apporte des informations précieuses sur les zones tropicales qui ne sont pas qu’une destination de vacances.

Prévalence comparative de la sensibilisation aux animaux communs, aux allergènes de plante et de moisissures chez les sujets asthmatiques ou atteints de dermatite atopique et/ou de rhinite allergique vivant dans un environnement tropical. : Montealegre F, Meyer B, Chardon D, Vargas W, Zavala D, Hart B, Bayona M.

Department of Microbiology, Ponce School of Medicine, Ponce, Puerto Rico Center for Human Genomics, Wake Forest University School of Medicine, Winston-Salem, NC, USA Royal Agricultural College, Cirencester, England Department of Statistics and Epidemiology, School of Public Health, University of North Texas, Fort Worth, TX, USA.

dans Clin Exp Allergy. 2004 Jan ; 34(1) : 51-58

 Contexte et objectifs :

  • les données actuelles suggèrent que l’expression des maladies allergiques est déterminée par l’exposition et la nature des allergènes.
  • Les objectifs de la présente étude étaient de déterminer si la nature de l’exposition aux allergènes animaux, végétaux ou fongiques influençait les manifestations cliniques de dermatite atopique (DA), de rhinite allergique (RA) ou d’asthme (AS) chez les patients vivants dans un environnement tropical.
  • La prévalence et le degré de sensibilisation à ces allergènes ont été analysées selon l’âge et le sexe.

 Sujets et méthodes  :

  • un total de 1496 patients atopiques, recrutés selon un diagnostic prédominant de DA ou RA ou AS, ont eu des tests cutanés avec un panel d’allergènes standardisés.
  • Les participants ont été regroupés en catégorie d’âge.
  • L’index d’atopie (IA) et le diamètre moyen de la papule (DMP) aussi bien que la prévalence de tests cutanés positifs ont été déterminés pour chacun des groupes de patients et comparés selon les groupes d’âges.

 Résultats  :

  • la prévalence de atopie aussi bien que les IA et les DMP ont montré un pic entre 6 et 15 ans d’âge et ont diminués par la suite.
  • Pour l’ensemble des patients testés, la prévalence de sensibilisation a été, par ordre décroissant :
    • acariens 94,3 %,
    • blattes 41,5 %,
    • animaux de compagnie 31,5 %,
    • allergènes végétaux 31,1 %
    • et fongiques 19,4 %.
  • 893 patients atopiques ont été monosensibilisés aux allergènes animaux. Parmi eux, 38,4 % avaient une DA, 31,3 % avaient une RA et 30,5 % un AS.

 Conclusion  :

  • ces données démontrent que, pour des patients avec DA, RA et AS qui vive en milieu tropical, la prévalence de tests cutanés positifs aux allergènes animaux est la plus forte, suivi par les plantes et les allergènes fongiques.
  • Nous n’avons pas observé de corrélation entre le type d’allergènes et les manifestations cliniques.
  • L’index d’atopie a été le même pour les deux sexes.
  • La prévalence et le degré de sensibilisation ont montré un pic chez les adultes jeunes, indépendant de l’allergène, chez les patients atteints de DA et de RA.

De cette étude américaine menée à Porto Rico, deux informations me paraissent particulièrement interessantes :

  • D’une part, une répartition différentes de l’importance des allergènes par rapport aux pays à climat tempéré, avec relativement peu de pollinose, et la confirmation de l’importance de la prévalence de la sensibilisation aux blattes (2ème rang des allergènes étudiés)
  • D’autre part, le rôle particulier de la sensibilisation aux animaux avec un pourcentage spectaculaire de monosensibilisations ( 893 sur 1496, soit 59,69 % des patients atopiques ...)

Sans oublier que l’exposition aux allergènes n’est pas tout (comme le laisserait penser l’introduction de cette étude) mais que l’allergie est la résultante d’une interaction souvent complexe entre des allergènes, divers facteurs adjuvants (polluants, facteurs alimentaires, infectieux,...) et une génétique particulière .

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