L’allergologue avec son spiromètre fait aussi bien que le radiologue avec son scanner en haute résolution (dans l’asthme !)

lundi 5 août 2002 par Dr Stéphane Guez3348 visites

Accueil du site > Maladies > Diagnostic > L’allergologue avec son spiromètre fait aussi bien que le radiologue avec (...)

L’allergologue avec son spiromètre fait aussi bien que le radiologue avec son scanner  en haute résolution (dans l’asthme !)

L’allergologue avec son spiromètre fait aussi bien que le radiologue avec son scanner en haute résolution (dans l’asthme !)

lundi 5 août 2002, par Dr Stéphane Guez

Les radiologues s’intéressent à un aspect particulier du parenchyme pulmonaire observé chez les asthmatiques à type de plages hypo-denses, qui traduiraient un dilatation emphysémateuse localisée secondaire à la persistance d’une inflammation bronchique. Ces aspects peuvent s’observer alors même que le patient semble avoir un asthme bien contrôlé, et cela peut conduire à traiter une inflammation chronique persistante. Mais il n’est pas possible de proposer une irradiation systématique de tous les asthmatiques en particulier jeunes, sous forme d’un scanner systématique, à la recherche de cette inflammation. Les auteurs de ce travail ont étudié la signification de ces plages hypo-denses, et mis en évidence un marqueur simple pour identifier les patients présentant ces aspects scannographiques.

Plages hypo-denses au scanner en haute résolution dans l’asthme chronique en pédiatrie. : Pifferi M, Caramella D, Ragazzo V, Pietrobelli A, Boner AL dans J Pediatr 2002 Jul ;141(1):104-8

Chez des enfants présentant un asthme chronique, les auteurs ont évalué si la présence d’une augmentation du volume résiduel (VR) après traitement anti-inflammatoire, était corrélée avec la détection de plages hypo-denses au scanner en haute résolution, comme dans l’emphysème.
 Méthodes : des enfants avec un diagnostic confirmé d’asthme (n=32) ont été inclus dans une étude prospective. Tous les enfants avaient une réduction du débit dans les petites voies aériennes, une augmentation du VR et une augmentation de l’ECP sérique confirmant l’inflammation bronchique. Tous les enfants étaient traités par du salmeterol (50 g fois 2 par jour) et de la fluticasone (250 g fois 2 par jour) pendant une période de 3 mois.
 Résultats : A la fin du traitement, le comptage des éosinophiles périphériques, le taux d’ECP sérique, le VEMS en 1 seconde, le DEMM 25-75, le VR et la capacité pulmonaire totale ont été amélioré chez tous les patients. Le scanner était normal chez 22 enfants soit 68,8%. Pour les 10 enfants restant, des plages hypo-denses ont été mises en évidence malgré la normalisation du VEMS1, du DEMM 25-75 et la diminution significative de l’ECP. Une corrélation significative a été noté entre la persistance d’un VR > 150% de la valeur prédite et la présence de ces plages hypo-denses au scanner en haute résolution (r=0.84, p<0.0001).
 Conclusions : Des modifications structurales similaires à l’emphysème sont aussi présentes chez les enfants asthmatiques. Ces résultats suggèrent que la persistance d’un volume résiduel augmenté peut être utilisé pour identifier les patients ayant des plages hypo-denses au scanner en haute résolution.


Difficile de dire réellement si cet article apporte quelque chose de nouveau. Il explique la signification de ces plages hypo-denses, confirme la notion d’emphysème persistant chez les enfants asthmatiques. Mais surtout, plus que la réalisation d’un scanner dont on sait maintenant qu’il irradie d’un façon non anodine, il semble important de réaliser une mesure systématique du volume résiduel chez les asthmatiques même apparemment bien équilibré.

Rechercher

En bref

categories

  Allergenes

  Maladies

  Fonctionnel