Une nouvelle thérapeutique d’avenir dans l’asthme : l’allergologue !!

jeudi 25 mars 2004 par Dr Stéphane Guez3254 visites

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Une nouvelle thérapeutique d’avenir dans l’asthme : l’allergologue !!

Une nouvelle thérapeutique d’avenir dans l’asthme : l’allergologue !!

jeudi 25 mars 2004, par Dr Stéphane Guez

L’association rhinite et asthme est maintenant bien connue, encore que souvent négligée. La question, en réalité, est de savoir si le traitement de la rhinite allergique associée à un asthme permet réellement ou non de diminuer la fréquence des crises d’asthme. Et bien ce travail apporte une réponse claire et précise !!

Thérapeutique de la rhinite et prévention de l’hospitalisation aux urgences pour crise d’asthme : un étude cas contrôle. : Jonathan Corren, MDa * Beatrice E. Manning, PhDb Stephen F. Thompson, MSc
Sean Hennessy, PharmD, PhDd Brian L. Strom, MD, MPHd

aAllergy Research Foundation, Los Angeles, Calif, and the Department of Medicine, University of California, Los Angeles, calif, USA
bAndover Newton Theological School, Newton Centre, Mass, USA
cSchering-Plough, Kenilworth, NJ, USA
dDepartment of Biostatistics and Epidemiology and Center for Clinical Epidemiology and Biostatistics, University of Pennsylvania School of Medicine, Philadelphia, Pa, USA

dans JACI March 2004 • Volume 113 • Number 3

Bien que des études cliniques aient démontré que le traitement de la rhinite améliore les manifestations subjectives et objectives d’asthme, il n’est pas certain que le traitement de la rhinite allergique améliore de façon significative la fréquence des crises d’asthme.

 Objectif de l’étude  : Ce travail a cherché à déterminer si un traitement par voie nasale par des topiques corticoïdes et/ou des antihistaminiques de deuxième génération s’associe à une modification de la fréquence des crises d’asthme entraînant un recours aux services d’urgences et ou une hospitalisation chez des patients ayant un asthme avec une rhinite allergique.

 Méthodologie : Il s’agit d’une étude cas contrôle.

 Résultats :

  • Le traitement, avec soit un corticoïde par voie nasale et/ou par un antihistaminique de deuxième génération, est associé à une diminution du risque d’avoir recours aux services d’urgences pour asthme ou à une hospitalisation (OR ajusté : 0.51 , IC95% : 0.34-0.77 et O.34, 0.18-0.62 respectivement).
  • Les patients qui utilisent des corticoïdes locaux ont une diminution significative du risque à la fois d’avoir des crises d’asthme nécessitant un traitement aux urgences et une hospitalisation (OR ajusté : 0.75, IC95% : O.62-0.91 et 0.56, O.42-0.76) ; alors qu’il y a une tendance à la diminution des crises par l’utilisation des antihistaminiques (OR ajusté 0.88, IC95% : 0.62-1.26, et 0.68, 0.4-1.14 respectivement).
  • Les traitements combinés s’associent à une diminution plus importante du recours aux services d’urgences pour crise d’asthme et à une hospitalisation (OR : 0.37, IC95% : 0.19-0.73 et 0.22, IC95% : 0.07-0.63).

 Conclusions  : Chez les patients ayant un asthme, le traitement de la rhinite associée entraîne une réduction significative du recours aux urgences et à une hospitalisation pour crise d’asthme.


Les auteurs démontrent que lorsqu’il y a à la fois une rhinite allergique et un asthme, le traitement de la rhinite par des corticoïdes locaux ou par l’association de corticoïdes et d’un antihistaminique diminue de façon significative le nombre des crises d’asthme nécessitant un recours aux urgences et/ou une hospitalisation.

Ce travail confirme donc l’intérêt de la prise en charge multifactorielle de l’asthme.

Indirectement il démontre la relation étroite entre la muqueuse nasale et le versant bronchique d’une maladie atopique qui est globale.

Il est important de démontrer que la diminution de l’inflammation nasale diminue le nombre de crises d’asthme. Cela prouve que dans bien des asthmes mal équilibrés, le problème ne vient pas d’un sous traitement à visée bronchique mais de la non correction d’une rhinite associée.

Il est dommage que ce travail n’ait pas étudié la prise en charge allergique de la rhinite avec la désensibilisation. Cependant des études déjà publiées ont montré que celle-ci diminue la fréquence des crises d’asthme et permet une diminution significative des corticoïdes inhalés par voie bronchique.

Il faut donc rechercher une rhinite allergique derrière tout asthme instable ou mal équilibré.

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