Hypersensibilité à l’aspirine : modifications commune des eicosanoïdes dans l’urticaire et l’asthme. : Mastalerz L, Setkowicz M, Sanak M, Szczeklik A.
Departments of Medicine and Dermatology, Jagiellonian University School of Medicine, ul. Skawinska 8, 31-066 Krakow, Poland
dans J Allergy Clin Immunol. 2004 Apr ;113(4):771-5
L’aspirine et d’autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (NSAIDs) peuvent entraîner des réactions indésirables dans 2 situations cliniques apparemment très différentes : l’asthme bronchique et l’urticaire chronique idiopathique.
Des études récentes montrent que les réactions sont activées par les médicaments qui inhibent la cyclooxygénase 1 mais pas la cyclooxygénase 2.
– Objectif de l’étude : Evaluer si les patients ayant une urticaire chronique (UIC) avec une intolérance à l’aspirine partagent des modifications communes des eicosanoïdes avec des patients ayant un asthme à l’aspirine.
– Méthodologie :
- 74 patients ayant une UCI et des antécédents d’intolérance à l’aspirine et aux AINS ont eu des tests de provocation per os à l’aspirine en double aveugle avec placebo.
- Les concentrations urinaires des leucotriènes E4 ont été mesurées par test ELISA, et le métabolite plasmatique stable de prostaglandine D2, la 9alpha,11beta prostaglandine F(2) a été mesuré par GC/MS.
- Toutes les mesures ont été réalisées à l’état de base puis après une dose d’aspirine.
- Les patients ont eu un génotype du polymorphisme simple du promoteur de la leucotriène C4 synthétase (LTC4S).
– Résultats :
- Chez 30 des 74 patients, le test de provocation à l’aspirine est positif entraînant une urticaire et un angio-oedème.
- Chez ces 30 patients, à l’état de base, les taux urinaires de LTE4 sont plus élevés de façon significative après le début de la réaction clinique. Une telle augmentation n’est pas observée chez les patients qui ont un test de provocation à l’aspirine négatif.
- Les taux urinaires de LTE4 sont corrélés à la sévérité des réactions cutanées.
- Les taux de la prostaglandine 9alpha,11beta prostaglandine F(2) augmentent de façon significative à la fois chez les répondeurs et les non répondeurs, bien que dans ce dernier groupe l’augmentation surviennent plus tardivement que dans le premier.
- Chez les patients qui réagissent à l’aspirine, la fréquence de l’allèle 444C du LTC4S est significativement plus élevée que chez les patients qui ne réagissent pas.
– Conclusions : L’urticaire chronique avec intolérance à l’aspirine est caractérisée par des modifications des eicosanoïdes qui sont identiques à celles rencontrées dans l’asthme avec intolérance à l’aspirine.