Étude sur onze ans concernant les réactions fatales dues aux injections d’allergènes et aux tests cutanés : 1990-2001. : David I. Bernstein, MD a * Mark Wanner, BS a Larry Borish, MD b Gary M. Liss, MD c,d the Immunotherapy Committee of the American Academy of Allergy, Asthma and Immunology
From athe Division of Immunology-Allergy, University of Cincinnati College of Medicine ; bthe Division of Allergy and Clinical Immunology, University of Virginia ; cGage Occupational and Environmental Health Unit ; and dthe Department of Public Health Sciences, Faculty of Medicine, University of Toronto, Toronto Canada
dans JACI June 2004 • Volume 113 • Number 6
– CONTEXTE
- Les réactions fatales en rapport avec les injections d’immunothérapie spécifique et les tests cutanés n’ont pas été évaluées en Amérique du Nord depuis 1989.
– OBJECTIF
- Une surveillance des réactions fatales et des réactions sévères mettant en danger la vie en relation avec les tests cutanés et l’immunothérapie survenues entre 1990 et 2001 a été conduite parmi les membres de l’American Academy of Allergy, Asthma and Immunology (AAAAI).
– METHODES
- Un petit questionnaire sur les réactions fatales a été adressé à tous les praticiens allergologues de l’AAAAI,
- un questionnaire détaillé comptant 87 items a été envoyé ensuite à ceux rapportant des réactions fatales.
– RESULTATS
- Des 2404 membres, 646 (25%) ont répondu au petit questionnaire initial.
- Il a été dénombré 20 réactions fatales dues à l’immunothérapie directement rapportées et 21 cas rapportés indirectement par des médecins généralistes.
- Il a été relevé 273 réactions sévères mettant en danger la vie (43% de l’échantillon de praticiens ayant répondu).
- Les réactions fatales correspondent à une pour 2,5 millions d’injections, soit une moyenne de 3,4 décès par an.
- Une réaction fatale a été confirmée en rapport avec des tests cutanés comportant de multiples trophallergènes.
- Parmi les 17 décès décrits dans le questionnaire long, 15 étaient des patients asthmatiques, la majorité de ces patients n’étaient pas parfaitement contrôlés quant à la symptomatologie asthmatique.
- Trois réactions ont eu lieu dans le cadre d’une structure non médicalisée.
- Aucun des patients ne recevaient de Bêta-Bloqueur et un seul était sous inhibiteur de l’enzyme de conversion.
- La plupart des réactions fatales (59%) sont apparues alors qu’il s’agissait d’une dose d’entretien de l’immunothérapie spécifique.
- La survenue de 3 réactions a débuté plus de 30 minutes après les injections, avec un délai significatif du recours à l’adrénaline.
- L’adrénaline n’a pas été administrée dans 3 autres réactions fatales.
– CONCLUSIONS
- Les réactions fatales dues aux injections d’immunothérapie spécifique apparaissent à des taux similaires que dans les précédentes études.
- Certaines pratiques se sont améliorées : par exemple, exclusion des Bêta-bloqueurs, et, les erreurs de dosage qui sont peu fréquentes.
- Les réactions fatales dues à l’immunothérapie spécifique ont lieu souvent dans un contexte non médicalisé inapproprié pour la prise en charge d’une réaction anaphylactique.
- Une stricte adhésion aux guides de pratique devrait permettre de prévenir ou minimiser les réactions fatales futures.