Prévention de l’asthme de l’enfant : faire coucher le nouveau-né sur un dalle de béton !

mardi 17 août 2004 par Dr Stéphane Guez2061 visites

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Prévention de l’asthme de l’enfant : faire coucher le nouveau-né sur un dalle de béton !

Prévention de l’asthme de l’enfant : faire coucher le nouveau-né sur un dalle de béton !

mardi 17 août 2004, par Dr Stéphane Guez

Comment prévenir l’apparition d’un asthme chez les enfants ? De nombreuses études établissent un lien entre environnement et risque d’asthme, en particulier au niveau de la literie. Que faut-il proposer au nouveau-né ? Ce travail épidémiologique prospectif tente de répondre à cette question.

Etude prospective entre l’utilisation d’un berceau dans la petite enfance et l’apparition d’un asthme. : Trevillian LF, Ponsonby AL, Dwyer T, Lim LL, Kemp A, Cochrane J, Carmichael A.

National Centre for Epidemiology and Population Health, The Australian National University, Canberra, Australia. leigh.trevillian@anu.edu.au

dans Paediatr Perinat Epidemiol. 2004 Jul ;18(4):281-9.

 Introduction :

  • Il y a des preuves concernant l’implication de la literie dans l’apparition de l’asthme.
  • L’utilisation de certaines matières synthétiques de couchage, comme les matelas et les oreillers en mousse, est associée à une augmentation significative de l’asthme dans l’enfance.

 Objectif de l’étude :

  • Etudier de façon prospective si l’utilisation d’un berceau en matière synthétique chez le nouveau-né est associée au développement de sifflement bronchique dans l’enfance.

 Méthodologie :

  • Des données ont été recueillies à partir d’une étude réalisée en 1988 (Tasmanian Infant Health Survey), et ces données ont été croisées à une étude transversale menée en Tasmanie en 1995 (Childhood Asthma Survey, in Tasmania Australia).
  • Il a été possible d’apparier 863 dossiers sur les 1111 de l’étude de 1988. Les informations recueillies ont concerné : les parents, les soins de l’enfant, l’environnement du couchage, à partir de données recueillies au domicile en 1988 lorsque l’enfant avait 1 mois.
  • L’environnement du couchage et les symptômes d’asthme ont été recueillis pour chaque enfant jusqu’à l’age de 7 ans.
  • Un modèle statistique linéaire ajusté a permis de calculer le risque relatif (RR) des symptômes de sifflements bronchiques et de l’utilisation d’un berceau.

 Résultats :

  • Pour les enfants qui ont été placés dans un berceau dans l’enfance, il y a un risque accru de présenter des sifflements bronchiques récents (RR ajusté = 4.33, 95% CI = 2.08, 9.02) et des sifflements nocturnes à l’age de 7 ans (RR ajusté = 3.35, 95% CI = 1.52, 7.39).

 Conclusion :

  • En raison de l’augmentation de la prévalence de l’asthme de l’enfant, identifier des facteurs d’environnement qui ont le potentiel d’augmenter cette prévalence et qui sont modifiables est très important.
  • Cette étude démontre que le choix de la literie est un facteur significatif, et des études complémentaires sont nécessaires pour définir le meilleur environnement pour protéger les enfants de l’asthme.

Dans ce travail mené en Australie, les auteurs démontrent qu’il existe un lien chez le nouveau-né entre le mode de couchage et le risque d’apparition d’un asthme.

L’utilisation d’un berceau fermé en matière synthétique augmente de façon significative le risque d’apparition d’un asthme persistant à l’age de 7 ans.

Il s’agit d’un travail épidémiologique dont les données sont sans doute difficiles à transposer dans nos pays. En effet il n’est pas possible dans l’environnement de ne pas prendre en compte les données climatiques, la flore et le mode de vie ainsi que l’alimentation.

On sait que l’Australie est le pays dans le monde qui a la plus forte prévalence d’asthme et de décès par asthme. Il y a donc des facteurs locaux très particuliers. Il est impératif de définir pour ce pays ces facteurs de risque de développement d’un asthme pour avoir une action préventive.

Actuellement, il faut bien reconnaître qu’il est difficile de proposer une attitude cohérente à nos patients. En effet, si des études épidémiologiques ont identifié des facteurs de risque dans l’environnement, les études qui ont cherché à contrôler ces mesures d’éviction définies à partir de ces travaux n’ont pas confirmé l’amélioration attendue.

Il y a certainement l’implication synergique de plusieurs facteurs dans l’apparition d’un asthme, et ce n’est que la correction de l’ensemble de ces facteurs qui permettra de diminuer la prévalence de l’asthme, et non la correction d’un seul facteur.

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