Les mystères du « rube » chez l’allergique !!

vendredi 3 septembre 2004 par Dr Stéphane Guez2076 visites

Accueil du site > Maladies > Rhinites > Les mystères du « rube » chez l’allergique !!

Les mystères du « rube » chez l’allergique !!

Les mystères du « rube » chez l’allergique !!

vendredi 3 septembre 2004, par Dr Stéphane Guez

Pourquoi certains patients font-ils systématiquement une sinusite lors de rhumes banaux ? Est-ce que les allergiques ont une réponse immunitaire différente de celle des patients sains ? Bref, le rhume, pathologie bénigne s’il en est, vous intéresse ? Alors cet article est pour vous.

Muqueuse nasale dans les rhumes banaux : effets d’une rhinite allergique et facteurs de risque d’une sinusite récidivante. : Alho OP, Karttunen R, Karttunen TJ.

Department of Otorhinolaryngology, University of Oulu, Finland. opalho@cc.oulu.fi

dans Clin Exp Immunol. 2004 Aug ;137(2):366-72

 Introduction :

  • Les mécanismes de l’hyperréactivité induite au niveau des voies respiratoires par les virus dans l’asthme et l’allergie, ainsi que ceux de la faillite des défenses du patient qui présente une surinfection secondaire des voies respiratoires, sont largement méconnus.

 Objectif de l’étude :

  • L’objectif de ce travail a été de déterminer si l’existence d’une rhinite allergique, ou la susceptibilité à présenter des sinusites récidivantes, entraînent des modifications cellulaires et structurales de la muqueuse nasale lors des rhumes et à leur guérison.

 Méthodologie :

  • Les auteurs ont comparé les modifications des muqueuses nasales observées sur des biopsies prélevées durant le rhume (2° au 4° jour de l’affection) et à la guérison (3 semaines plus tard) chez des patients ayant une rhinite allergique (n=9), des patients ayant des sinusites (n=19) et chez des témoins sains (n=20).

 Résultats :

  • Il y a autant d’augmentation du nombre des lymphocytes T et B ainsi que des mastocytes avec une augmentation de la densité vasculaire pendant la phase aigue des rhumes par rapport au moment de la guérison dans les 3 groupes.
  • Les patients allergiques ont un taux élevé d’éosinophiles durant la phase aigue (p=0.03), et les patients ayant une allergie ou des sinusites récidivantes ont un taux élevé de cellules T épithéliales (p=0.04) avec un taux bas de mastocytes (p=0.005 lors de la guérison par rapport aux témoins.
  • Les patients sujets aux sinusites manquent de cellules cytotoxiques intra épithéliales lors de la convalescence.

 Conclusions :

  • Ces résultats suggèrent que de nombreux types cellulaires des voies respiratoires, incluant les cellules inflammatoires et les cellules structurales, sont impliquées lors des infections virales respiratoires chez les patients ayant une rhinite allergique.
  • Le petit nombre de mastocytes et de lymphocytes cytotoxiques chez les patients enclins aux sinusites pourrait expliquer leur susceptibilité aux complications bactériennes.

Les auteurs démontrent dans ce travail que les infections virales respiratoires stimulent toutes les cellules immunitaires avec une augmentation significative des éosinophiles chez les patients ayant une rhinite allergique. Il existe un déficit en cellules cytotoxiques chez les patients ayant des sinusites récidivantes bactériennes.

Il y a très peu d’études sur les pathologies comme les rhumes et les sinusites banales, alors même que ces pathologies sont très fréquentes avec un coût élevé pour la société aussi bien en terme de consommation médicamenteuse que d’arrêts de travail.

Il est donc important que des équipes se consacrent à ces pathologies.

Ce travail s’est penché sur la compréhension des modifications induites par les affections virales au niveau de la muqueuse nasale.

En comparant 3 groupes de patients, allergiques, enclins aux sinusites et sains, les auteurs ont cherché à déterminer si les infections virales entraînent des modifications spécifiques sur ces 3 terrains différents.

Les auteurs observent dans les 3 groupes une stimulation identique et intense du système immunitaire, avec augmentation des lymphocytes T et B ainsi que des mastocytes.

De façon logique il est observé un plus grand nombre d’éosinophiles chez les patients allergiques, ce qui est la caractéristique de la maladie atopique.

Il est démontré que les patients ayant des sinusites récidivantes ont effectivement un défaut local des défenses immunitaires, avec un déficit portant sur les cellules T cytotoxiques.

Ainsi, il y a bien une anomalie de la réponse immunologique chez ces patients présentant des surinfections bactériennes fréquentes.

Il faut maintenant déterminer comment améliorer cette situation muqueuse chez les patients ayant ces anomalies, pour les aider à combattre plus efficacement ces rhumes et autres infections virales qui peuvent entraîner des gênes respiratoires majeures.

Rechercher

En bref

categories

  Allergenes

  Maladies

  Fonctionnel