Pas si simple de jouer la « provoc » dans l’allergie alimentaire !

mardi 31 août 2004 par Dr Alain Thillay4160 visites

Accueil du site > Maladies > Diagnostic > Pas si simple de jouer la « provoc » dans l’allergie alimentaire !

Pas si simple de jouer la « provoc » dans l’allergie alimentaire !

Pas si simple de jouer la « provoc » dans l’allergie alimentaire !

mardi 31 août 2004, par Dr Alain Thillay

Si certes le test de provocation orale alimentaire est l’étalon-or du diagnostic de l’allergie, il reste un examen lourd à réaliser. Dans cette étude, les auteurs tentent de déterminer les valeurs prédictives des taux des IgE spécifiques des trophallergènes afin de sélectionner les patients devant subir ce test de provocation.

Relation entre les taux des IgE spécifiques et les résultats du test de provocation orale alimentaire. : Tamara T. Perry, MD Elizabeth C. Matsui, MD Mary Kay Conover-Walker, CRNP Robert A. Wood, MD *

From the Division of Allergy and Immunology, Department of Pediatrics, Johns Hopkins University School of Medicine USA

dans JACI July 2004 • Volume 114 • Number 1

 CONTEXTE

  • Le test de provocation orale alimentaire reste l’étalon-or du diagnostic de l’allergie alimentaire.
  • Cependant, des lignes de conduite clinique et biologique claires n’ont pas été établies véritablement pour déterminer quand le test de provocation orale devrait être pratiqué.

 OBJECTIF

  • Nous avons cherché à déterminer les valeurs des taux d’IgE spécifiques des trophallergènes prédictives du résultat des tests de provocation.

 METHODES

  • Nous avons mis en œuvre une étude rétrospective sous forme de l’analyse des résultats de 604 tests de provocation orale chez 391 enfants.
  • Tous les enfants avaient subi des dosages des IgE spécifiques des trophallergènes par la méthode du CAP RAST avant le test de provocation.
  • Les données ont été analysées afin de déterminer la relation entre les taux des IgE spécifiques des trophallergènes et les résultats des tests de provocation, ainsi que la relation entre les autres paramètres cliniques et les résultats des tests de provocation.

 RESULTATS

  • Cinquante-cinq pour cent des tests de provocation étaient négatifs pour le lait, alors que comparativement ces tests ne l’étaient que dans 57% des cas pour l’œuf, 59% pour l’arachide, 67% pour le blé et 72% pour le soja.
  • Le taux des IgE spécifiques était plus élevé parmi les patients qui avaient un test de provocation positif que parmi ceux qui étaient négatifs (P< ou = 0,03 pour chaque aliment).
  • Lorsqu’on recherchait un taux d’IgE spécifiques correspondant à un taux de tests de provocation positifs dans 50% des cas, un niveau seuil de 2 kUA/l a été déterminé pour le lait, l’œuf et l’arachide.
  • Les données étaient moins claires pour le blé et le soja.
  • La coexistence d’un eczéma ou d’un asthme était associée aux tests de provocation à l’œuf positifs, mais les autres manifestations d’atopie étaient d’une autre manière non associées aux résultats du test de provocation.

 CONCLUSIONS

  • Le dosage des IgE spécifiques du lait, de l’œuf et de l’arachide et, de façon moindre, du blé et du soja sert comme facteur prédictif du résultat du test de provocation et doit être pris en compte dans la sélection des patients devant subir un test de provocation orale à ces aliments.

Il faut retenir de cette étude le fait qu’un CAP RAST égal ou supérieur à 2 kUA/l pour ce qui concerne le lait, l’œuf et l’arachide correspondra dans 50% des cas à un test de provocation orale positif.

Les choses sont moins nettes pour ce qui concerne le blé et le soja.

Cela souligne la grande fiabilité des CAP RAST pour le lait, l’œuf et l’arachide.

Cette étude nous renvoie aux travaux de Sampson qui avait déterminé les valeurs prédictives positives supérieures à 95% des CAP RAST de l’œuf, du lait et de l’arachide qui étaient respectivement de 6 kUA/l, 32 kUA/l et 15 kUA/l.

Bien sûr, on peut s’aider aussi des valeurs prédictives positives des tests cutanés pour ces trois allergènes, également précisées par Sampson, 85% pour l’œuf, 66% pour le lait et 55% pour l’arachide.

Enfin sur le plan purement clinique la présence d’un asthme ou d’un eczéma est significativement associée à un test de provocation positif à l’œuf.

Ainsi, ce travail apporte une pierre de plus à l’édification du diagnostic de l’allergie alimentaire. Il faut le rappeler ce genre d’étude n’est pas là pour dire qu’il faut se contenter du CAP RAST dans le diagnostic de l’allergie alimentaire. Non, il s’agit de fournir un outil supplémentaire dans la démarche diagnostique qui fait toujours appel à l’interrogatoire, l’examen clinique, les tests cutanés, les CAP RAST, le test de provocation labiale et le test de provocation orale.

Rechercher

En bref

categories

  Allergenes

  Maladies

  Fonctionnel