Qui du nez ou de la tête commande à l’autre ?

samedi 30 octobre 2004 par Dr Alain Thillay1352 visites

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Qui du nez ou de la tête commande à l’autre ?

Qui du nez ou de la tête commande à l’autre ?

samedi 30 octobre 2004, par Dr Alain Thillay

Existe-t-il une relation entre céphalées et obstruction nasale ? C’est tout le sujet de cette étude italienne effectuée sur des enfants d’âge scolaire. Tout l’intérêt résiderait dans la mise en corrélation des différents types de céphalées et des différentes étiologies de l’obstruction nasale ? Notre curiosité sera-t-elle satisfaite ?

Obstruction nasale et céphalées. Une réelle corrélation ? : Passali D, Damiani V, Passali FM, Passali GC, Bellussi L.

ENT Department-University of Siena Medical School, V.le Bracci, 53100 Siena, Italy.

dans Int J Pediatr Otorhinolaryngol. 2004 Nov ;68(11):1407-11

 OBJECTIF

  • Evaluer la relation entre les céphalées et l’obstruction nasale ou l’allergie nasale dans un groupe d’enfants italiens d’âge scolaire.

 METHODES

  • Cent vingt-six enfants souffrant de céphalées ont été enrôlés dans cette étude.
  • Tous les patients ont subi un interrogatoire concernant leurs antécédents médicaux, un examen ORL complet, une rhinomanométrie antérieure active, une analyse du temps de transport muco-ciliaire et des tests cutanés.

 RESULTATS

  • Les résistances nasales étaient augmentées chez 101 enfants parmi 105 (96,2%) affectés de céphalées sévères (groupe A) et chez 5 enfants parmi 21 (23,8%) de ceux affectés par des céphalées sporadiques (P<0,0001), pour un OR de 80 (95% d’IC, 19-343).
  • L’analyse du temps de transport muco-ciliaire montrait des résultats comparables à ceux de la rhinomanométrie antérieure active.

 CONCLUSIONS

  • Le dysfonctionnement de la physiologie nasale, mise en évidence par l’altération des résistances nasales et du transport muco-ciliaire, semble capable d’affecter le développement et les caractéristiques des céphalées ;
  • en particulier, nous avons trouvé que les enfants ayant une altération de la physiologie nasale avaient plus souvent des attaques de céphalées et de façon plus sévère.

Il est un peu dommage que ce résumé d’étude soit aussi succinct et donne peu d’élément concernant les allergies nasales, on sait qu’elles ont été recherchées mais les résultats des tests cutanés ne sont pas donnés.

De plus, les céphalées ne sont pas qualifiées. S’agit-il de céphalées de tension ? S’agit-il de migraine ? Ou s’agit-il d’une autre étiologie plus rare ?

Dans l’étude, on a commencé par recruter 126 enfants d’âge scolaire souffrant de céphalées plus ou moins sévères. A priori, ensuite les enfants ont été répartis en groupe en fonction de la sévérité des céphalées.

Ainsi, dans le groupe A des enfants atteints de céphalées sévères, 96,2% montrent une détérioration de la fonction nasale objectivée par rhinomanométrie antérieure active et clearance muco-ciliaire.

Le problème est de savoir si cette détérioration est due aux céphalées ou si c’est l’inverse, une pathologie nasale entraînant des céphalées qui seraient alors plutôt des sinusalgies.

Pour ma part, de mon expérience d’allergologue praticien, je n’ai pas l’impression que chez les enfants atteints de rhinopathie il y ait plus de céphalées.

Cette étude demande à être confirmée.

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