Pour avoir une belle peau, faut il être à la diète ?

samedi 13 novembre 2004 par Dr Catherine Solignac- Fernström3795 visites

Accueil du site > Maladies > Eczéma > Pour avoir une belle peau, faut il être à la diète ?

Pour avoir une belle peau, faut il être à la diète ?

Pour avoir une belle peau, faut il être à la diète ?

samedi 13 novembre 2004, par Dr Catherine Solignac- Fernström

La dermatite atopique est une affection fréquente de la petite enfance, et le degré de responsabilité de l’allergie alimentaire dans cette pathologie reste flou...cette étude épidémiologique essaye d’établir une relation entre la dermatite atopique du petit enfant et les taux d’IgE spécifiques à certains aliments œuf, lait de vache et arachide.

Allergie alimentaire et dermatite atopique du petit enfant : étude épidémiologique. : D. J. Hill and C. S. Hosking

Department of Allergy, Royal Children’s Hospital, Melbourne, Australia

dans Pediatric Allergy and Immunology
Volume 15 Issue 5 Page 421 - October 2004

 Objectifs

  • Evaluer, chez des nourrissons issus de familles atopiques et plus ou moins sévèrement atteints d’eczéma atopique, les taux de sensibilisations à certains trophallergènes : lait de vache, arachide et œuf.

  Méthodes

  • Cohorte de 620 enfants, sélectionnés sur l’histoire familiale d’atopie (eczéma, asthme, rhume des foins, allergie alimentaire chez les parents ou les frères et sœurs), dont 487 ont participé à l’étude complète.
  • Répartition des enfants en 5 groupes :
    • Gp0 : pas d’eczéma atopique,
    • Gp1 à 4 : enfants avec eczémas atopiques de sévérités croissantes, mesurées par la quantité de topiques corticoïdes utilisés pendant un mois.
  • Comptabilisation des épisodes allergiques aigus d’origine alimentaire.
  • Bilans allergologiques effectués : prick-tests et dosages des IgE spécifiques à l’œuf, à l’arachide et au lait de vache.

  Résultats

  • La prévalence de la dermatite atopique retrouvée dans l’ensemble de la cohorte étudiée est de 28,9% à l’âge d’un an (10,3% dans le groupe de sévérité moyenne).
  • Le degré de sévérité de l’eczéma est en corrélation avec la prévalence des IgE spécifiques aux trophallergènes
    • Gp0,40/346 vs.
    • Gp1, 6/36 vs.
    • Gp2, 8/35 vs.
    • Gp3,12/35 vs.
    • Gp4, 24/35 ; 2=76 ; p<10-6
  • et la fréquence des épisodes allergiques alimentaires aigus reportés
    • Gp0, 43/346 vs.
    • Gp1, 4/36 vs.
    • Gp2, 8/35 vs.
    • Gp3, 5/35 vs.
    • Gp4, 13/35 ; 2 =17 ; p= 0,002).
  • Le risque relatif d’avoir des IgE spécifiques aux trophallergènes est de 5,9 pour un enfant du groupe Gp4 ( groupe avec eczémas atopiques les plus sévères).

  Conclusions

  • La dermatite atopique est fréquente dans la petite enfance.
  • Il existe un fort degré de corrélation entre allergie IgE dépendante aux trophallergènes et l’eczéma atopique du petit enfant.

Les auteurs de cette étude ont suivi un groupe important de très jeunes enfants sélectionnés sur une histoire familiale d’atopie et ont conclu que les enfants les plus atteints par l’eczéma atopique présentaient plus fréquemment des taux d’IgE spécifiques positifs pour certains trophallergènes courants ( lait de vache, œuf, arachide ), ainsi que plus souvent des épisodes de réactions allergiques aiguës à ces aliments.

Les résultats de l’étude semblent significatifs.

Bien que cette corrélation entre allergie(s) alimentaire(s) et dermatite atopique du petit enfant ait déjà été mise en évidence dans d’autres études, elle ne semble toujours pas admise par tous.

Les avis sont partagés, du fait :
 d’idées anciennes et tenaces sur l’eczéma « héréditaire », ou constitutionnel, ou encore intrinsèque, où la notion de terrain et d’environnement, c’est à dire d’allergologie, est niée.
 de la difficulté du diagnostic, les sensibilisations alimentaires détectées n’étant pas toutes responsables des manifestations cliniques observées,
 du traitement bien souvent décevant de l’eczéma atopique, les régimes d’éviction n’étant pas toujours adéquats, ou suffisants, du fait de polysensibilisations alimentaires, de sensibilisations annexes possibles aux pneumallergènes, même à un très jeune âge, et de facteurs de pérennisation de l’eczéma venant tout compliquer : entretien des lésions par grattage, allergies de contact aux innombrables topiques utilisés, macération, surinfections...

Heureusement ! nous avons tous eu ces cas d’eczéma atopique où l’éviction alimentaire a été suivie très rapidement d’une amélioration spectaculaire, c’est bon pour le moral !

Rechercher

En bref

categories

  Allergenes

  Maladies

  Fonctionnel