Dis-moi qui était ton père, je te dirai quel allergique tu es.

jeudi 2 décembre 2004 par Dr Isabelle Bossé1560 visites

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Dis-moi qui était ton père, je te dirai quel allergique tu es.

Dis-moi qui était ton père, je te dirai quel allergique tu es.

jeudi 2 décembre 2004, par Dr Isabelle Bossé

La recherche des antécédents personnels et familiaux est une étape incontournable de tout interrogatoire médical. Nous le pratiquons tous au quotidien et la découverte d’une atopie familiale est un facteur d’orientation diagnostique à ne pas négliger. Mais allons-nous assez loin dans nos interrogatoires ? Cette étude semble confirmer en tous cas qu’il ne faut rien laisser au hasard.

Antécédents familiaux de maladie atopique : Caractéristiques de la maladie et risque d’atopie dans la fratrie. : Sharon Hensley Alford, MPH a *
Edward Zoratti, MD a
Edward L. Peterson, PhD a
Mary Maliarik, PhD a
Dennis R. Ownby, MD b
Christine Cole Johnson, PhD a

# aFrom the Henry Ford Health System, Detroit
# bMedical College of Georgia

dans JACI November 2004 • Volume 114 • Number 5

 Contexte :

  • L’histoire familiale d’atopie est un facteur de risque important pour la maladie atopique. Cependant, de nombreuses études prennent en considération des informations limitées sur l’histoire familiale.
  • Parce que la maladie atopique peut se manifester de façon transitoire ou persistante, il devrait être d’usage de colliger des informations sur ces éléments de pathologie à l’intérieur des familles.
  • Cette approche a déjà été faite dans d’autres maladies, comme le cancer, pour faire la différence entre les facteurs héréditaires prédominants et les cas sporadiques causés par des facteurs d’environnement.

  OBJECTIFS

  • Dans une cohorte d’enfants qui ont été suivis de la naissance à l’âge de 6 ou 7 ans, les auteurs ont étudié les relations entre le début de la pathologie chez les parents (par exemple : enfance ou âge adulte) et la durée de la pathologie atopique ( par exemple : maladie persistante) avec le risque de maladie atopique dans l’enfance.
  • Leur hypothèse était que des caractéristiques différentes de la pathologie allergique parentale influaient sur le risque de pathologie des enfants.

 Méthodes

  • Des données provenant de 476 familles dans l’étude « Childhood Allergy Study in Detroit, Michigan » ont été analysées avec une régression logistique.
  • Les auteurs ont examiné la relation entre les modèles de pathologie des parents et le début de la maladie chez leurs enfants.

 Résultats

  • L’histoire de la maladie paternelle, en particulier de l ‘asthme, était plus fortement reliée aux résultats obtenus chez les enfants que celle de la mère.
  • L’état asthmatique chez les pères, qu’il soit uniquement pendant l’enfance, ou uniquement à l’âge adulte, ou persistant était associé à un asthme présent chez les enfants.
  • L’asthme uniquement pendant l’enfance et persistant chez les pères entraîne un risque plus élevé d’atopie chez les enfants dans cette étude, alors que la pathologie uniquement à l’âge adulte n’augmente pas ce risque.
  • Il y avait également une relation significative entre une allergie persistante chez le père et l’atopie chez les enfants .

 Conclusions

  • Ces résultats corroborent l’hypothèse qu’il y a des modèles héréditaires très complexes dans l’allergie et l’asthme.
  • De plus, une histoire détaillée familiale d’atopie, incluant les évènements de l’enfance et de l’âge adulte, est décisive pour identifier et classifier les risques et les phénotypes allergiques.

Dans cette étude, les auteurs montrent que les antécédents paternels d’allergie en général et d’asthme en particulier sont prépondérants dans le risque d’atopie dans la descendance.

En particulier, la présence d’un asthme chez le père est fortement associé à la survenue d’un asthme chez ses enfants.

Voici donc un fait nouveau, le facteur de risque de survenue d’allergie chez l’enfant serait plus lié à l’homme qu’à la femme.

Il faut donc, si l’on en croit ces résultats, non seulement demander aux parents et plus encore au père (qui vient rarement en consultation !) s’il a été allergique, asthmatique, à quel moment de sa vie, et s’il l’est toujours.

Je ne pense pas que ces données influencent beaucoup notre pratique quotidienne dans le diagnostic de l’allergie, celui-ci étant basé sur d’autres critères, mais peut effectivement ouvrir des perspectives de recherche génétique permettant de mieux appréhender l’atopie et l’asthme.

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