Prévention des allergies : super, on peut continuer à manger n’importe quoi !!

lundi 20 décembre 2004 par Dr Stéphane Guez2733 visites

Accueil du site > Maladies > Atopie > Prévention des allergies : super, on peut continuer à manger n’importe quoi !!

Prévention des allergies : super, on peut continuer à manger n’importe quoi !!

Prévention des allergies : super, on peut continuer à manger n’importe quoi !!

lundi 20 décembre 2004, par Dr Stéphane Guez

L’alimentation est accusée de tous les maux dont celui d’entraîner des maladies allergiques. On voit donc de plus en plus d’apports nutritifs proposés pour protéger du développement en particulier d’allergies respiratoires ou alimentaires. Mais qu’en est-il vraiment et que faudrait-il surtout ingérer pour ne pas être malade ?

Marqueurs sériques alimentaires et tests allergiques cutanés : données provenant de la Third National Health and Nutrition Examination Survey. : Tricia M. McKeever, PhD a *
Sarah A. Lewis, PhD b
Henriette Smit, PhD c
Peter Burney, MD d
John Britton, MD a
Patricia A. Cassano, PhD e

# aFrom the Division of Epidemiology and Public Health
# bDivision of Respiratory Medicine, University of Nottingham
# cNational Institute of Public Health and the Environment, Bilthoven
# dKing’s College London
# eDivision of Nutritional Sciences, Cornell University, Ithaca

dans JACI December 2004 • Volume 114 • Number 6

 Introduction :

  • Les aliments diététiques et les sensibilisations allergiques peuvent affecter tous deux le développement et la sévérité de l’asthme.
  • Mais les intrications entre apports oraux et sensibilisations allergiques ne sont pas bien précisées.
  • Cependant des travaux précédents ont suggéré que l’ingestion de vitamine E pourrait induire un effet protecteur sur la survenue de sensibilisations allergiques.

 Objectif de l’étude :

  • Il a été de déterminer si les taux sériques d’antioxydants d’origine des lipides et d’autres nutriments sont associés à une sensibilisation allergique sur le plan cutané.

 Méthodologie :

  • Une analyse transversale par régression logistique des taux de 30 nutriments sériques comparée à 10 tests allergiques cutanés a été réalisée chez des adultes et des enfants provenant de la Third National Health and Nutrition Survey.

 Résultats :

  • Chez les adultes, la sensibilisation sur le plan cutanée est moins fréquente chez les patients ayant des taux élevés de vitamines E : le odd ratio ajusté en fonction de la différence des taux de vitamines E est de 0.93 (IC95% : 0.87-0.99).
  • 2 des caroténoïdes, bèta-cryptoxanthin et Alpha-carotene, sont également inversement corrélés à la sensibilisation cutanée (respectivement, OR : 0.89, IC95% : 0.83-0.95 et OR = 0.95, IC : 0.91-0.99).
  • Parmi les adultes, le lycopène sérique est associé positivement avec la sensibilisation allergique.
  • Chez les jeunes cependant, la vitamine A est associée à un risque augmenté, et les lipoprotéines de cholestérol de haute densité (HDL) sont associées à un risque diminué de sensibilisation allergique.
  • L’utilisation de vitamines ou de suppléments minéraux a un petit effet sur l’amplitude de toutes les associations rapportées.

 Conclusion :

  • Globalement, il n’y a pas de forte association ou d’association significative entre les taux sériques de certains aliments ayant un effet potentiel antiallergique et la survenue d’une sensibilisation cutanée dans cette étude.
  • Cependant, des données limitées suggèrent que l’augmentation de vitamines E, de caroténoïdes et des lipoprotéines de cholestérol de haute densité pourrait réduire le risque de développer une sensibilisation allergique cutanée.

Les auteurs ont cherché à savoir s’il y avait une relation entre le mode d’alimentation et la survenue de tests cutanés positifs.

Ils ont mesuré des taux sériques de marqueurs alimentaires comparés avec les résultats des tests cutanés.

Il n’y a pas d’association significative sauf pour vitamine E, HDL et certains caroténoïdes.

Ce travail vient en partie répondre aux nombreuses interrogations des patients sur un lien éventuel entre le régime alimentaire et la survenue d’allergies. Et pour être plus précis, si une alimentation biologique pourrait avoir un effet protecteur sur la survenue de sensibilisations aussi bien respiratoire qu’alimentaire.

Les auteurs ont utilisé les données provenant d’une grande enquête en cours sur l’influence des nutriments sur la santé.

Ils ont comparé les taux sériques de certains marqueurs alimentaires réputés pour avoir un effet potentiel protecteur sur les allergies avec des tests cutanés allergiques (allergènes per annuels, pollens et quelques aliments dont blé et arachide).

Il semble exister une légère corrélation entre la présence d’un taux augmenté de vitamines E, de certains caroténoïdes, et de HDL, avec une diminution du risque de sensibilisation.

Par contre la vitamine A serait un facteur de risque de sensibilisation cutanée, de même qu’un taux sérique augmenté de lycopène. Cette dernière molécule est un pigment de la tomate qui aurait un effet protecteur sur la santé avec un effet anticancéreux et antioxydant. Ici, le lycopène n’a pas d’effet protecteur.

Il n’y a donc pas de relation bien nette entre alimentation et développement d’une sensibilisation allergique, et lorsqu’elle semble exister elle est complexe, puisque par exemple, au sein des caroténoïdes, toutes les molécules ne sont pas identiques.

Il est donc difficile de conclure sur ce travail malgré tout limité étant donné le faible nombre de patients inclus.

Cependant, il faut certainement considérer que le développement d’un terrain allergique est multifactoriel et que c’est sans doute l’addition de facteurs qui pris un par un ne sont peut être pas très significatifs, mais qui pris tous ensemble pourraient avoir un effet réellement significativement négatif et entraîner une allergie.

Rechercher

En bref

categories

  Allergenes

  Maladies

  Fonctionnel