Dans l’asthme, quand le nez coule, le moral vacille.

jeudi 11 août 2005 par Dr Hervé Couteaux140 visites

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Dans l’asthme, quand le nez coule, le moral vacille.

Dans l’asthme, quand le nez coule, le moral vacille.

jeudi 11 août 2005, par Dr Hervé Couteaux

La rhinite est une affection significativement associée à l’asthme. De nombreuses études ont porté sur la qualité de vie dans l’asthme et en ont précisé les facteurs. Quelles sont les conséquence de la présence d’une rhinite chez un asthmatique en terme de qualité de vie ?

Qualité de vie dans la rhinite et l’asthme non infectieux : Hellgren J, Balder B, Palmqvist M, Lowhagen O, Tunsater A, Karlsson G, Toren K.

Department of Oto-Rhino-Laryngology & Head and Neck Surgery, Lundby Hospital, Goteborg, Sweden. Johan.Hellgren@lundbysjukhus.se

dans Rhinology. 2004 Dec ;42(4):183-8

 Objectifs :

  • Dans cette étude nous avons évalué comment la qualité de vie de sujets asthmatiques était affectée par une histoire de rhinite non infectieuse.

 Méthodes :

  • L’étude a concerné 180 personnes asthmatiques et 156 sujets contrôles, qui ont répondu à un questionnaire court (36) de qualité de vie.
  • Les sujets asthmatiques et contrôles ont été répartis selon la présence de rhinite non infectieuse (RNI).

 Résultats :

  • Le score global de qualité de vie physique (PCS) a été significativement plus bas pour tous les sujets asthmatiques sans tenir compte de leur histoire antérieure de rhinite non infectieuse comparé aux sujets contrôles.
    • Asthme RNI positif, -8, p=0.001
    • Asthme RNI négatif, -9, p=0.001
  • Les sujets asthmatiques avec une histoire positive de RNI ont obtenu des scores significativement plus bas pour l’aspect mental global de leur qualité de vie (MCS) que les sujets contrôles (46 vs 51, p=0.004).
  • les sujets asthmatiques avec une histoire négative de rhinite non infectieuse ont obtenu des scores MCS similaires à ceux des sujets contrôles (50 et 51, p=0.9).

 Conclusions :

  • dans cette étude basée sur une population, la qualité de vie des sujets asthmatiques était plus basse, sans tenir compte des antécédents de rhinite non infectieuse comparée au contrôle.
  • un asthme associé à des antécédents de rhinite non infectieuse était cependant associé avec un score mental de qualité de vie plus faible.

L’asthme retentit de façon variable sur la qualité de vie, parfois peu modifiée.
La présence d’une rhinite aggrave ce retentissement et des auteurs ont mis en évidence une baisse plus significative de la qualité de vie et tout spécialement, une détérioration du score mental de qualité de vie.

Longtemps ciblée sur les mesures objectives (fonction respiratoire, score médicamenteux...), l’évaluation de la prise en charge de l’asthme tend à se globaliser, notamment avec la prise en compte de la qualité de vie et ses facteurs, laquelle n’est pas reflétée par ces mesures objectives.

De précédentes études avaient déjà mis en évidence l’impact réel qu’a une rhinite persistante isolée sur la qualité de vie.

Lorsque asthme et rhinite sont associés, des auteurs (Leynaert B., Neukirch C.,...) avait suspecté le rôle de la rhinite dans la dégradation de la qualité de vie, souvent attribuée à tort à la seule pathologie asthmatique.

Cette étude vient donc nous rappeler d’une part l’importance de la prise en compte de la qualité de vie dans toute pathologie chronique et tout particulièrement dans l’asthme, et, d’autre part, que la présence d’une rhinite chez un asthmatique ne doit plus être considérée comme un simple épiphénomène mais être considérée et appréhendée comme une entité propre dont les conséquences ne sont pas négligeables.

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