Polypes chez les mangeurs de grenouilles

samedi 19 février 2005 par Dr Christian Debavelaere2163 visites

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Polypes chez les mangeurs de grenouilles

Polypes chez les mangeurs de grenouilles

samedi 19 février 2005, par Dr Christian Debavelaere

La polypose nasosinusienne est une affection bien connue. Qu’en est il en France en terme épidémiologique et clinique ? Cette étude fait le point.

Prévalence de la polypose nasale en France, une étude croisée/ cas contrôle. : JM. Klossek1, F. Neukirch2, C. Pribil3, R. Jankowski4, E. Serrano5, I. Chanal3, A. El Hasnaoui3

1ENT Department, Hôpital J. Bernard, University Hospital of Poitiers, Poitiers, France ; 2INSERM 408, Paris, France ; 3Laboratoire Glaxo SmithKline, Marly-le-Roi, France ; 4ENT Department, Hôpital Central, University Hospital of Nancy, Nancy, France ; 5ENT Department, Hôpital Rangueil, University Hospital of Toulouse, Toulouse, France

dans Allergy 60 (2), 233-237.

 Contexte

  • La prévalence de la polypose nasale n’a jamais été établie en France en raison du manque d’outil-diagnostic dans les études de population.

 Méthodes

  • En utilisant un récent questionnaire validé- algorithme (90 % de spécificité et sensibilité) dans un échantillon randomisé de population, cette étude croisée, versus cas contrôle a permis de déterminer la prévalence de la polypose nasale et décrire les principaux aspects épidémiologiques de la polypose nasale.
  • Un total de 10033 sujets (18 ans) est étudié.
  • Après identification des sujets ayant une polypose nasale et ceux n’en ayant pas, un autre questionnaire était soumis aux polyposes seulement pour informations complémentaires.
  • Les cas contrôles étaient des individus sans polypose, comparés par sexe et age avec les patients souffrant de polypose

 Résultats

  • La prévalence de la polypose nasale était de 2,11 %(95 % CI 1832,39).
  • Les patients souffrant de polypose nasale (NP), n = 212, 45 % du sexe masculin) étaient âgés de 49 +-17,6 ans.
  • On ne constate pas de prépondérance en fonction du sexe, mais la NP tend à augmenter avec l’age.
  • La durée moyenne des symptômes est de 22,4+- 15,7 ans.
  • Parmi les 145 patients ayant déjà consulté un médecin pour leurs symptômes, 77,2 % ont été vus par un spécialiste, et 18,6 % avaient un diagnostic de NP.
  • La rhinorrhée était signalée par 39,9 % des patients souffrants de NP, le blocage nasal par 30,8 %, et l’anosmie par 28,9 %.
  • Seulement 6,9 % signalait des tensions faciales, alors que 24,6 % se plaignent de malaise général.
  • La plupart des patients NP (61,3 %) avaient un traitement pharmacologique, un spray nasal pour la plupart (76,9 %).

 Conclusion

  • Cette étude donne des informations sur l’épidémiologie de la polypose nasale en France, les informations collectées sont conformes avec les données internationales publiées.

La polypose nasosinusienne est un motif de consultation très fréquent en allergologie.

Le plus souvent le patient consulte pour une rhinite obstructive permanente et invalidante souvent très ancienne. D’emblée les critères d’age d’apparition, le blocage nasal permanent et sans caractère saisonnier, quels que soient l’environnement local, et l’absence de facteur déclenchant, associé à une perte de l’odorat qu’il faut faire préciser car elle n’est pas toujours mentionnée, oriente vers le diagnostic.

L’enquête allergologique est en général négative, mais parfois des formes sont associées à de réelles allergies, et il faut évaluer la part qui revient à l’allergie dans l’ensemble des symptômes. On recherche la classique association à l’asthme et à l’intolérance à l’aspirine qui signe la triade de Widal. La physiopathologie reste mystérieuse, on évoque des super antigènes bactériens, ou mycologiques. Mais ceci reste controversé.
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Le diagnostic est confirmé par l’endoscopie ORL ou la tomodensitométrie des sinus qui précise l’atteinte ethmoïdale, l’importance de l’atteinte et l’absence de pathologie de confinement associée

Comme dans l’urticaire où les formes idiopathiques sont fréquentes, le patient part de la consultation souvent déçu de la confirmation d’un diagnostic qui débouche sur une proposition de traitement au long cours.

Le traitement repose sur les corticoïdes locaux, parfois un anti-histaminique non sédatif anti-éosinophile voire un anti-leucotriène doivent êtres associés pour un bon contrôle des symptômes.

Les formes actuelles de corticoïdes locaux en suspension sont peu adaptées et l’utilisation de sprays à usage antiasthmatique muni d’un adaptateur nasal parfois justifié pour obtenir une diffusion satisfaisante dans les sinus atteints, siège d’œdème, de sécrétions.

Un traitement corticoïdes per os initial parfois nécessaire, dans les échecs du traitement médical, le traitement chirurgical va s’imposer et sera suivi du traitement médical sous peine de rechute, il n’est pas rare de voir un patient rechutant après traitement chirurgical n’ayant pas eu de traitement après sa chirurgie.

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