Sachant que la prévalence de l’allergie est de 80% chez l’enfant asthmatique, démontrez la réciproque et son intérêt dans le diagnostic de l’asthme !

jeudi 19 mai 2005 par Dr Alain Thillay1339 visites

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Sachant que la prévalence de l’allergie est de 80% chez l’enfant asthmatique, démontrez la réciproque et son intérêt dans le diagnostic de l’asthme !

Sachant que la prévalence de l’allergie est de 80% chez l’enfant asthmatique, démontrez la réciproque et son intérêt dans le diagnostic de l’asthme !

jeudi 19 mai 2005, par Dr Alain Thillay

Il existe un grand nombre d’études qui ont démontré la grande prévalence de l’allergie IgE médiée chez l’enfant asthmatique. Ici, les auteurs ont cherché à démontrer la réciproque. Des tests cutanés positifs chez des enfants suspects d’asthme sont-ils significatifs pour confirmer ce diagnostic ?

Les prick-tests cutanés comme aide au diagnostic de l’asthme infantile. : E.Y. Chan, MRC, PCH 1, I. Dundas, PhD 1, P.D. Bridge, MSc 1, M.J.R. Healy, PhD 2, S.A. McKenzie, MD, FRCPCH 1 *

1Department of Paediatric Respiratory Medicine, Royal London Hospital, London, UK
2Institute of Education, Bedford Group, London, UK

dans Pediatric Pulmonology
Volume 39, Issue 6 , Pages 558 - 562

 Contexte

  • Le diagnostic de l’asthme pose problème s’il n’est appuyé que sur les symptômes rapportés.

 Objectif

  • Le propos de cette étude était d’évaluer les tests cutanés comme aide diagnostique de l’asthme infantile.

 Méthodes

  • Les prick-tests cutanés ont été pratiqués chez des enfants âgés de 2 à 10 ans ayant eu, soit un épisode récent de sifflements thoraciques qui a répondu favorablement à un traitement bronchodilatateur, étalon-or du diagnostic de l’asthme (n=164), ou soit aucun antécédent de sifflements thoraciques (n=149).
  • Les enfants atteints d’un asthme modéré à sévère ont été exclus.

 Résultats

  • Les prick-tests cutanés positifs augmentaient brutalement à l’âge de 5 ans chez les siffleurs.
  • De plus, les données étaient divisées en deux groupes : 2-<5 ans (57 contrôles, 97 siffleurs) et 5-10 ans (92 contrôles, 67 siffleurs).
  • La sensibilité, la spécificité et les rapports de vraisemblance de prick-tests cutanés positifs liés aux sifflements thoraciques étaient respectivement de 32%, 89% et 2,9 chez les enfants les plus jeunes, et, respectivement de 82%, 85% et 5,5 chez les enfants les plus âgés.
  • Pour une prévalence d’asthme de 30%, les valeurs prédictives positives d’avoir des prick-tests cutanés positifs étaient de 55% dans le groupe des plus jeunes et de 70% dans le groupe des plus âgés.

 Conclusions

  • Les caractéristiques des résultats des prick-tests cutanés pour aider au diagnostic de l’asthme chez les enfants d’âge scolaire sont bonnes.
  • La prévalence des sifflements thoraciques chez les enfants d’âge pré-scolaire est élevée, ainsi, les prick-tests cutanés devraient être utiles même dans ce groupe.
  • Nous suggérons que les cliniciens considèrent les prick-tests cutanés comme une aide au diagnostic de l’asthme.

Ces auteurs londoniens ont pris le problème un peu à l’envers. En effet, nous connaissons un tas d’études concernant la prévalence de l’allergie dans l’asthme. Ici, toute l’originalité était de savoir si les tests cutanés pouvaient avoir un intérêt dans le diagnostic positif de l’asthme.

Ainsi, sait-on que la prévalence de l’atopie est de 80% chez les enfants asthmatiques, la grande majorité des asthmes infantiles sont donc allergiques.

Les auteurs, tels des mathématiciens, ont cherché à démontrer la réciproque, chez des enfants suspects d’asthme, la positivité des tests cutanés peut-elle aider à la confirmation de ce diagnostic.

Les résultats de cette étude sont très démonstratifs dans le groupe 5-10 ans, ainsi chez ces enfants ayant des tests cutanés positifs on peut dire que les faux négatifs de l’asthme seront de 18% et les faux positifs de 15%.

Chez les plus jeunes, la sensibilité est nettement moins bonne avec 68% de faux négatifs, logique il y a beaucoup d’asthmes non allergiques dans cette tranche d’âge, par contre, les faux positifs ne sont que de 11%, cela signifie que chez les plus jeunes des tests cutanés positifs confirment quasiment l’asthme.

Vraiment, une excellente étude qui démontre tout l’intérêt des tests cutanés chez les enfants dès le plus jeune âge suspects d’asthme. Ce qui permettra en outre de mettre en place les mesures d’éviction ad hoc, le traitement médicamenteux le plus adapté et bien sûr, lorsque l’indication est posée, la désensibilisation pierre angulaire du traitement de l’enfant asthmatique allergique.

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