Cha bouge beaucoup du coté de l’allergie au chat !!

vendredi 3 juin 2005 par Dr Stéphane Guez13237 visites

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Cha  bouge beaucoup du coté de l’allergie au chat !!

Cha bouge beaucoup du coté de l’allergie au chat !!

vendredi 3 juin 2005, par Dr Stéphane Guez

Des études récentes ont perturbé nos connaissances sur la place de l’éviction dans le traitement des affections allergiques. Le mal est venu du chat dont des auteurs ont démontré que sa fréquentation assidue pendant les premières années de vie pourrait protéger du développement des allergies et de l’asthme. Vrai ou faux ?

Etude longitudinale sur les relations entre les allergènes du chat, l’exposition aux endotoxines, la sensibilisation, les IgG spécifiques au chat et le développement de l’asthme de l’enfance (rapport de l’étude allemande multicentrique sur les allergies (MAS90)). : S. Lau1, S. Illi2, T. A. E. Platts-Mills3, D. Riposo3, R. Nickel1, C. Grüber1, B. Niggemann1, U. Wahn1 and The Multicentre Allergy Study Group1Department of Pediatric Pneumology and Immunology, Charité Medical University, Berlin, Germany ; 2University Children’s Hospital von Hauner, Munich, Germany ; 3University of Virginia Asthma and Allergic Diseases Center, Charlottesville, VA, USA

1Department of Pediatric Pneumology and Immunology, Charité Medical University, Berlin, Germany ; 2University Children’s Hospital von Hauner, Munich, Germany ; 3University of Virginia Asthma and Allergic Diseases Center, Charlottesville, VA, USA

dans Allergy 60 (6), 766-773.

 Introduction :

  • Des données contradictoires ont été publiées sur la question de savoir si l’exposition aux allergènes du chat chez l’enfant diminue ou augmente le risque de sensibilisation et d’allergies des voies respiratoires.

 Objectif de l’étude :

  • Dans une étude prospective de suivi d’une cohorte depuis la naissance, les auteurs ont évalué les associations entre :
    • une exposition longitudinale aux allergènes du chat,
    • la sensibilisation (IgE),
    • le taux des IgG au chat
    • et le développement d’un asthme chez des enfants après l’age de 10 ans.

 Méthodologie :

  • Sur 1314 nouveaux nés inclus en Allemagne dans 5 villes en 1990, des données de suivi sont disponibles à l’age de 10 ans pour 750 enfants.
  • Les évaluations ont consisté en :
    • une mesure annuelle du taux des IgE spécifiques au chat
    • à l’age de 6 mois, 18 mois, 3, 4 et 10 ans, une mesure du taux des allergènes Feld 1 dans les prélèvements de poussières de maison.
    • le taux des IgG spécifiques anti Feld 1 a été mesuré sur les prélèvements de 207 enfants.
  • L’exposition aux endotoxines dans la poussière de matelas a été étudiée dans un sous groupe de 153 enfants âgés des 10 ans.
  • A partir de l’age de 4 ans, les questionnaires de l’étude ISAAC ont été utilisés tous les ans afin d’évaluer la prévalence de l’asthme et des sifflements.

 Résultats :

  • Les taux sériques d’IgG au chat montrent de grandes variations avec cependant, de façon individuelle, des concentrations plutôt constantes sur de longues périodes.
  • Le taux des IgG à l’age scolaire est corrélé à l’exposition aux allergènes du chat durant les deux premières années de vie.
  • Le taux des IgE spécifiques est clairement associé à des sifflements (toujours et actuels) et à une hyper réactivité bronchique. Ceci est également observé chez les enfants avec des IgE spécifiques au chat (> 0.35 KU/l) et des taux d’IgG au dessus de 125 U/ml.
  • Un grand pourcentage d’enfants très exposés a des taux élevés d’IgG mais pas de réponse IgE au chat.
  • Cependant, tous les enfants très exposés n’ont pas été trouvé protégés d’une sensibilisation.
  • Les enfants avec des IgG mais pas d’IgE ont la plus faible prévalence de sifflements (toujours et actuels) malgré une forte exposition aux allergènes du chat. Cependant, cette tendance n’atteint pas le seuil de signification.
  • Alors que les propriétaires de chat ont des concentrations importantes en Feld 1 par rapport aux maisons sans chat, les maisons des patients ayant un chat n’ont pas de taux plus élevés en endotoxines par rapport aux maisons des patients n’ayant pas de chat.

 Conclusions :

  • Les auteurs peuvent confirmer qu’une forte exposition aux allergènes du chat dans une cohorte avec une faible prévalence de chats, est associée à des taux plus élevés d’IgG et d’IgE au chat chez des enfants d’age scolaire.
  • La sensibilisation au chat est un facteur de risque d’asthme de l’enfant.
  • Alors que l’exposition aux allergènes du chat pendant l’enfance est associée à une sensibilisation, seul chez les enfants très exposés, le risque de sensibilisation est diminué avec des taux plus élevé d’IgG sans IgE associé à une risque plus faible de sifflements.
  • Cependant, le taux des IgG spécifiques au chat ne protège pas l’enfant qui a une sensibilisation IgE des sifflements.

Les auteurs démontrent une relation entre exposition à Feld 1 et taux d’IgE et IgG spécifiques.

Le taux des IgG n’est pas protecteur.

Les fortes expositions n’entraînent pas la production d’IgE mais ceci n’est pas vrai chez tous les enfants.

Être sensibilisé au chat est un facteur de risque de développer un asthme.

L’objectif de cette étude était ambitieux puisqu’il voulait clarifier les données contradictoires concernant les bienfaits ou non d’une exposition précoce à Feld 1.
Il n’est pas certain que l’on y trouve des données facilement exploitables.

Il semble bien y avoir une relation entre la production d’IgE et d’IgG spécifiques en fonction de l’exposition à l’allergène ce qui est logique. Les patients sensibilisés (pas de tests cutanés seulement un dosage d’IgE) ont statistiquement plus de sifflements. Par contre il ne semble pas que le taux des IgG soit protecteur.

Seuls les enfants non sensibilisés qui sont également des enfants très exposés à Feld 1 n’ont pas de sifflements.

Ainsi, il semble que face aux allergènes du chat il y a d’un coté les enfants allergiques qui vont se sensibiliser et d’un autre coté les enfants non allergiques qui ne se sensibiliseront pas.

Le taux des IgG spécifiques n’est que le reflet du contact avec les allergènes du chat. Il n’y a pas plus d’endotoxines dans les maisons avec un chat.

Il aurait en fait était important de savoir si des enfants à risque allergique en raison des antécédents familiaux des parents ont ou non moins souvent une allergie au chat en ayant été en contact depuis la petite enfance.

Comme il aurait également était intéressant de savoir si réellement l’allergène du chat est responsable de l’asthme ou le seul témoin d’un terrain atopique.

Et si le fait de se séparer du chat a eu réellement un effet bénéfique sur le devenir de l’allergie et de l’asthme.

Bref, il n’est pas certain que ce travail clarifie la situation concernant la question : faut-il un ou deux chats dans les maisons pour protéger nos enfants ?

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