Rhinovirus tenaces, DEP en baisse !

jeudi 16 juin 2005 par Dr Geneviève DEMONET1040 visites

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 Rhinovirus tenaces, DEP en baisse !

Rhinovirus tenaces, DEP en baisse !

jeudi 16 juin 2005, par Dr Geneviève DEMONET

Le lien entre infections virales et asthme n’est plus à démontrer. Une équipe australienne et sud-africaine a tenté d’établir une relation entre persistance virale et sévérité de l’exacerbation asthmatique chez cinquante enfants âgés de 4 à 12 ans.

Persistance d’ARN de rhinovirus chez l’enfant après exacerbation de l’asthme : S. Kling*, H. Donninger*, Z. Williams*, J. Vermeulen, E. Weinberg§, K. Latiff, R. Ghildyal and P. Bardin*Department of Paediatrics and Lung Unit, University of Stellenbosch, Cape Town, South Africa, Respiratory Medicine, Monash Centre for Inflammatory Diseases and Department of Microbiology, Monash University and Medical Centre, Melbourne, Australia, Constantiaberg Clinic and §Red Cross Children’s Hospital, Cape Town, South Africa

*Department of Paediatrics and Lung Unit, University of Stellenbosch, Cape Town, South Africa, Respiratory Medicine, Monash Centre for Inflammatory Diseases and Department of Microbiology, Monash University and Medical Centre, Melbourne, Australia, Constantiaberg Clinic and §Red Cross Children’s Hospital, Cape Town, South Africa

dans Clinical & Experimental Allergy 35 (5), 672-678

 Contexte :

  • On pense que les rhinovirus (RVs) sont responsables de la plupart des exacerbations asthmatiques mais leur rôle dans la sévérité de l’asthme aigu et dans la récupération ultérieure de la fonction respiratoire n’est pas défini.
  • De même, l’importance de l’atopie dans l’interaction virus-hôte n’est pas claire.

 Objectifs :

  • Nous sommes partis du principe que les infections à RV et les réponses aux prick-tests d’atopie influencent la sévérité des exacerbations asthmatiques mesurée par le débit expiratoire de pointe (DEP).

 Méthodes :

  • Nous avons recruté des patients âgés de 4 à 12 ans ayant été admis pour asthme aigu sévère dans une salle d’urgence hospitalière (SU).
  • Le DEP a été mesuré et on a effectué des aspirations nasales.
  • L’atopie était diagnostiquée sur la réponse aux allergènes lors de prick-tests cutanés.
  • Des tests validés de PCR ont permis de détecter la présence d’ARN de RV et d’ARN de virus syncytial respiratoire (VRS) dans les aspirations nasales.
  • Les patients ont de nouveau été étudiés 6 semaines puis 6 mois plus tard.

 Résultats :

  • Cinquante enfants présentant un asthme aigu (moyenne d’âge ± DS 7.4±2.7) ont été enrôlés ; l’atopie était présente chez 37 d’entre eux (74%).
  • L’ARN de RV a été détecté chez 41 sujets (82%) et l’ARN de VRS chez six sujets (12%).
  • Après 6 semaines, 41 patients ont été étudiés de nouveau et l’ARN de RV a été détecté de nouveau chez 18 patients (44%).
  • Après 6 mois, l’ARN de RV a été détecté chez 4 des 16 patients étudiés de nouveau (25% ; P = 0.008 vs. SU) et chez 2 des neuf enfants d’un groupe contrôle avec asthme stable (22%) ; P = 0.009 vs. SU).
  • De plus, les mesures de DEP étaient réduites chez les asthmatiques admis au service d’urgence (% prédit 63.4 ± 16.4%) mais ne différaient pas selon que les patients étaient porteurs d’ARN de RV, d’ARN de VRS ou non porteurs de virus.
  • Chez les sujets chez qui un ARN de RV était détectable en SU et après 6 semaines, les mesures du DEP en SU étaient significativement plus basses que chez les patients chez qui l’ARN de RV était présent en SU mais absent 6 semaines plus tard (P = 0.009).
  • Les analyses de régression ont lié la persistance de l’ARN de RV à la sévérité des réductions du DEP en SU mais pas aux réponses aux allergènes par prick-tests cutanés.

 Conclusion :

  • L’ARN de RV était détectable chez plus de 40% des enfants asthmatiques 6 semaines après une exacerbation aigue.
  • Les exacerbations de l’asthme étaient plus sévères chez les patients qui auront une persistance d’ARN de RV suggérant que la sévérité de l’asthme aigu peut être liée à des infections prolongées et possiblement plus sévères.

Cinquante enfants ayant présenté un asthme aigu sévère ont été enrôlés dans cette étude. Les paramètres suivants ont été analysés : mesure du DEP, prick-tests cutanés à la recherche d’une atopie et prélèvement nasal à la recherche d’ARN viral (rhinovirus et VRS).

Après l’épisode initial, une recherche d’ARN viral a été menée 6 semaines plus tard chez 41 patients et 6 mois plus tard chez 16 patients.

En salle d’urgence, 82% des patients étaient porteurs de RV et 12% de VRS. 74% des enfants étaient atopiques.

Après 6 semaines, 44% des enfants étaient toujours porteurs de RV et 25% après 6 mois (22% dans le groupe contrôle des 9 asthmatiques stables).

La sévérité de la crise initiale a pu être reliée à la persistance virale à 6 semaines. La présence d’une atopie n’a par contre pas favorisé cette persistance.

Les auteurs suggèrent que la sévérité de l’asthme aigu pourrait être reliée à une infection à rhinovirus prolongée et potentiellement plus sévère.

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