Tiens, un recombinant qui sent le moisi...

dimanche 19 juin 2005 par Dr Hervé Couteaux6347 visites

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Tiens, un recombinant qui sent le moisi...

Tiens, un recombinant qui sent le moisi...

dimanche 19 juin 2005, par Dr Hervé Couteaux

Vaste domaine en friche, l’allergie aux moisissures est sous diagnostiquée et sous traitée. Le principal écueil en matière d’allergie fongique, c’est la difficulté d’obtenir des extraits fiables, tant en démarche diagnostique que thérapeutique ; d’où l’intérêt de cette étude, orientée exclusivement vers le diagnostic.

Diagnostic d’une sensibilisation à Alternaria alternata avec des allergènes Alt a 1 naturels et recombinants. : Juan A. Asturias, PhD a * Ignacio Ibarrola, PhD a
Angel Ferrer, MD, PhD b
Carmen Andreu, MD b Esperanza López-Pascual, MD c Joaquín Quiralte, MD, PhD c Fernando Florido, MD, PhD c Alberto Martínez, PhD a

aFrom Research and Development Department, Bial-Arístegui, Bilbao
bServicio de Alergia, Hospital “Vega Baja” de Orihuela, Alicante
cServicio de Alergia, Hospital General de Jaén, Jaé

dans JACI June 2005 • Volume 115 • Number 6

 Contexte :

  • Le diagnostic d’une sensibilisation à Alternaria alternata est entravé par la variabilité et la complexité des extraits fungiques, ce qui doit nous encourager à explorer les procédures diagnostiques faisant appel à des allergènes purifiés.

 Objectif :

  • Nous avons cherché à comparer un extrait d’Alternaria alternata avec un extrait d’Alt a 1 naturel purifié (nAlt a 1) et un recombinant (rAlt a 1) pour ce qui concerne leur valeur diagnostique.

 Méthodes :

  • 42 patients allergiques à Alternaria alternata, 10 patients atopiques avec des tests cutanés négatifs à l’extrait d’Alternaria alternata et 10 sujets sains ont été étudiés.
  • Des tests cutanés et des déterminations de niveaux d’IgE spécifiques ont été réalisés, avec nAlt a 1 et deux différents types de rAlt a : rbAlt a 1, exprimé par Escherichia coli, et ryAlt a 1, exprimé par la levure Yarrrowia lipolytica.

 Résultats :

  • Les prévalences pour Alt a 1, Alt a 2 et Alt a 11 par IgE dot-blot test étaient respectivement de 98%, 0%, et 15% ; nous avons donc considéré Alt a 1 comme un marqueur de la sensibilisation à Alternaria alternata.
  • L’immunoblot et les analyses d’inhibition n’ont pas montré de différence entre nAlt a 1 et rAlt a 1.
  • L’ensemble du groupe des allergiques à Alternaria alternata présentait des tests cutanés positifs aux allergènes purifiés à 100 microg/ml, tandis qu’on ne détectait aucune réaction de faux positifs.
  • l’extrait naturel et ryAlt a 1 ont donné des réponses cutanées identiques par rapport à l’extrait d’Alternaria alternata, bien qu’une activité réduite fut observée avec rbAlt a 1.
  • Les niveaux d’IgE spécifiques de nAlt a 1 ou rAlt a 1 ont montré une corrélation significative et une sensibilité et une spécificité identique.

 Conclusions :

  • Alt a 1, que ce soit sous sa forme naturelle ou sous une forme recombinante, est suffisante pour un diagnostic fiable de la sensibilisation à Alternaria alternata et est responsable d’une réactivité aux tests cutanés comparable à celle produite par des extraits d’Alternaria alternata.

98% des patients sensibilisés à Alternaria alternata ont des IgE spécifiques vis-à-vis de Alt a 1 que l’on peut donc considérer comme un marqueur de la sensibilisation à Alternaria alternata.

Sur les deux recombinants étudiés, l’un donnait les mêmes résultats que l’extrait d’Alternaria alternata pour les tests cutanés.

Aucune différence en terme de sensibilité ou de spécificité n’a pu être mise en évidence entre les niveaux d’IgE spécifiques vis à vis d’Alt a 1 naturel et d’Alt a 1 recombinant.

Nous sommes loin des extraits standardisés en matière d’allergie aux moisissures.

La technologie des recombinants est un des moyens que nous aurons prochainement à notre disposition pour améliorer la « qualité » des extraits.

Encore faut-il s’assurer que le contenu du flacon corresponde bien à l’étiquette ! Dans cette étude, un recombinant produit par E.coli montrait une activité réduite par rapport à celui produit par une levure du genre Yarrowia.

Il s’agit ici d’un problème général des recombinants dont on doit s’assurer que leurs caractéristiques font bien écho à une réalité de terrain et pas seulement à réactions in vitro...

Dans le cas précis de cette étude on ne peut que se féliciter de disposer (prochainement ?) de moyens diagnostics fiables.

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