In vitro veritas !

mercredi 20 juillet 2005 par Dr Hervé Couteaux1121 visites

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In vitro veritas !

In vitro veritas !

mercredi 20 juillet 2005, par Dr Hervé Couteaux

La standardisation des extraits allergéniques souffre du décalage entre les soupes allergéniques que nous utilisons en thérapeutique et le niveau moléculaire de connaissance des allergènes. Il y a un réel besoin de développement des techniques de standardisation auquel répond cette étude allemande.

Développement d’un test in vitro, nouvel outil de standardisation d’extraits allergénique dans le système humain. : L. Vogel, D. Lüttkopf, L. Hatahet, D. Haustein, S. Vieths

Department of Allergology, Paul-Ehrlich-Institut, Langen, Germany

dans Allergy 60 (8), 1021-1028

 Contexte :

  • Les méthodes biochimiques et immunochimiques utilisées pour le contrôle des lots d’extraits allergéniques s’appuient sur les liaisons allergènes-IgE.
  • Elles ne mesurent pas la capacité d’une protéine d’induire des réactions allergiques de type I.
  • Une analyse biologique a donc été développée, basée sur les mécanismes cellulaires de l’allergie dans le but d’évaluer les capacités de liens croisés des allergènes.

 Méthodes :

  • Des cellules de rats atteints de leucémie myéloïde à basophiles ont été transfectées (la transfection est l’introduction à l’intérieur d’une cellule d’un fragment d’ADN étranger) avec un ADNc codant pour des chaînes de récepteurs à IgE humains à haute affinité.
  • L’expression de surface de la liaison chaîne alpha-IgE a été détectée par analyse FACS et l’intégration fonctionnelle du récepteur « humanisé »dans la cascade du système de transduction a été abordé par mobilisation du calcium intracellulaire.
  • La libération des médiateurs a été mesurée en réponse à des IgE humaines et à des préparations allergéniques à liens croisés.

 Résultats :

  • On a obtenu plusieurs clones capables de se lier à des IgE humaines spécifiques d’allergènes.
  • Les résultats de l’analyse biologique ont été comparés avec ceux obtenus par des méthodes immunochimiques.
  • L’analyse biologique a été utilisée pour déterminer la puissance des extraits allergéniques, incluant des produits fortement dilués ne pouvant être analysés par des méthodes conventionnelles.

 Conclusion :

  • Une lignée « humanisée » stable de cellules basophiles a été mise au point qui sera un outil pour la standardisation et le contrôle des lots des extraits allergéniques.
  • En raison de sa haute sensibilité, cette technique peut également être utilisée pour la détection de quantités minimes de protéines potentiellement allergéniques, par exemple dans les aliments conditionnés.
  • De plus, le test peut aider au développement de nouveaux vaccins contre l’allergie, tels les recombinants hypoallergéniques.

Cette étude rapporte la mise au point d’une lignée stable de basophiles dont on apprécie la réponse à des extraits allergéniques.

On a donc un résultat basé sur une réponse allergique de type I de cellules immuno-compétentes mises en présence d’extraits allergéniques.

Cette technique très sensible permet de plus la détection d’une activité indétectable par les moyens traditionnels.

La grande hétérogénéité des extraits naturels est une limite évidente à la compréhension fine des mécanismes en jeu et à une thérapeutique adaptée.

La standardisation en vigueur est une standardisation biologique basée sur les réponses cutanées avec des unités propres à chaque laboratoire.

Comme le rappelait Van Ree lors du congrès de Munich (WAC-2005), les points faibles de cette « standardisation » sont nombreux :

  • L’extrait « maison »de référence est variable.
  • Les volontaires servant de référence pour les tests cutanés de référence ont un profil de sensibilisation variable et non précisé.
  • Les pools de sera utilisés pour le RAST-inhibition (technique de base de la standardisation de production) sont mal définis, d’où une variabilité du profil IgE.
  • Enfin, nous n’avons aucun renseignement sur le contenu en allergènes majeurs ou autres (profilines...).

Il faut que les allergologues puissent connaître la composition des extraits utilisés en pratique quotidienne, au moins pour ce qui concerne le contenu en allergènes majeurs, dans des unités standard (en unité de masse par exemple).

Le développement de techniques de mesure d’activité biologique basées sur un reflet de la réaction allergique au niveau cellulaire est un progrès certain par rapport à une simple comparaison de réponses cutanées dont on vient de rappeler les imperfections.

La faisabilité, le coût et, finalement, les implications pratiques d’une telle technique restent à préciser...

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