Atopie et septicémie néonatale : cela nous laisse septique !

mardi 6 décembre 2005 par Dr Alain Thillay2181 visites

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Atopie et septicémie néonatale : cela nous laisse septique !

Atopie et septicémie néonatale : cela nous laisse septique !

mardi 6 décembre 2005, par Dr Alain Thillay

Si l’on commence à connaître beaucoup de choses sur les infections banales du petit enfant et les modifications du développement ultérieur d’une maladie atopique, on en connaît beaucoup moins sur le rôle des infections sévères bactériennes comme les septicémies. C’est toute la problématique de cette étude.

Admission à l’hôpital pour septicémie néonatale et développement d’une maladie atopique : existe-t-il un lien ? : Matthias Volkmar Kopp1, Steffi Semmler1, Gabriele Ihorst1, Reinhard Berner1 and Johannes Forster2

1University Children’s Hospital, Freiburg, Germany, 2St. Josefs-Hospital, Freiburg, Germany

dans Pediatric Allergy and Immunology 16 (8), 630-636

 Objectif :

  • Le rôle d’une septicémie néonatale suspectée ou confirmée dans la modification du risque de maladie atopique durant l’enfance a été évalué.

 Méthode :

  • Les enfants ayant subi une septicémie néonatale précoce ont été identifiés à partir d’une cohorte de nouveaux-nés, hospitalisés entre 1990 et 1995.
  • Parmi les 196 individus, 140 ont été recrutés (72,4%).
  • Les antécédents pré et post-natals étaient collectés à partir du dossier médical néonatal.
  • Fondés sur les symptômes cliniques et une hémoculture positive ou au moins trois critères bactériologiques du laboratoire, les cas étaient stratifiés soit dans le groupe des septicémies néonatales confirmées (SC), ou soit dans le groupe des septicémies suspectées (SS).
  • Un groupe de contrôle (C) comprenait des nourrissons qui n’avaient jamais été hospitalisés durant les premiers mois de la vie (n=696).
  • Le point fondamental était le développement de la dermatite atopique, de l’asthme ou de la rhinite allergique durant l’enfance (âge moyen 8,4 ans ; 5,7-12,4).

 Résultats :

  • Les enfants SC et SS avaient une plus grande prévalence de dermatite atopique (SC 15,7% ; SS 21,4%) comparés aux enfants du groupe contrôle (C 5,2% p<0,001).
  • De façon comparable, les enfants SS (7,1%), mais pas les enfants SC (4,3%), avaient significativement été plus souvent diagnostiqués comme asthmatiques par un médecin que ceux du groupe contrôle (1,9% p=0,02).
  • Aucune différence de la prévalence pour la rhinite allergique n’a été observée (SC 4,3% ; SS 10% ; C 8 ,3%).
  • Après ajustement en fonction des antécédents familiaux de maladies atopiques et des facteurs démographiques, il n’existait pas de différence significative pour le risque de développer ultérieurement une dermatite atopique, un asthme ou une rhinite allergique, calculé chez des enfants ayant un poids de naissance normal (>2500 grammes).

 Conclusion :

  • Nos données ne permettent pas de démontrer un lien éventuel entre l’admission hospitalière pour SS et le développement d’une maladie de l’atopie.

De nombreuses études antérieures tendent à suggérer un lien entre l’exposition aux infections courantes de la vie du nourrisson, particulièrement les viroses respiratoires mais aussi les infections intestinales, et la diminution du risque de développement ultérieur d’une maladie IgE médiée.

Cette étude a cherché à mettre en évidence un lieu, positif, entre septicémie néonatale et modification du risque de maladie atopique chez des enfants âgés de 5,7 ans à 12,4 ans. Il s’agit donc ici de la prise en compte d’une infection bactérienne sévère.

Après ajustement en fonction des antécédents atopiques parentaux, des facteurs démographiques, le risque, calculé chez des enfants ayant subi une septicémie de poids de naissance normal, n’est pas plus élevé de développer une manifestation d’atopie ultérieurement par rapport au groupe contrôle, et, à priori, pas moins élevé.

Si on veut tenir pour réaliste la théorie hygiéniste, les infections banales du début de la vie auraient un rôle dans la maturation du système immunitaire par rééquilibrage de la balance TH1/TH2 via les Treg, alors qu’une septicémie ne serait qu’un accident infectieux sans retentissement positif ou négatif sur ce système immunitaire.

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