Évaluation des réactions presque fatales aux injections d’immunothérapie allergénique. : Hetal S. Amin, MDa, Gary M. Liss, MDb, David I. Bernstein, MDa
a From the Department of Internal Medicine, Division of Immunology and Allergy, University of Cincinnati
b Gage Occupational and Environmental Health Unit, Department of Public Health Sciences, University of Toronto
dans JACI Volume 117, Issue 1, Pages 169-175 (January 2006)
– Contexte :
- L’incidence globale des réactions extrêmement sévères (« near-fatal reactions » des anglo-saxons : NFRs) consécutives à des injections d’immunothérapie n’est pas connue.
- L’étude des NFRs pourrait permettre d’identifier des stratégies préventives afin d’éviter des réactions fatales à l’immunothérapie.
– Objectif :
- Nous avons cherché à déterminer l’incidence et les caractéristiques des NFRs aux injections d’immunothérapie allergénique.
– Méthodes :
- Dans une courte étude sur les réactions fatales (FRs) ou presque fatales (NFRs), menée auprès de praticiens de l’allergologie, 273 réponses sur 646 ont reporté des NFRs après injection d’immunothérapie. Une NFR était définie par une détresse respiratoire, une hypotension ou les deux, nécessitant de l’épinéphrine en urgence.
- On a envoyé par mail, à ceux qui avaient répondu, un questionnaire de 105 items concernant les détails et les circonstances de ces NFRs.
– Résultats :
- De 1990 à 2001, l’incidence de NFRs non confirmées était de 23 par an (5.4 événements par million d’injection).
- Il y a eu 68 NFRs confirmées selon les réponses obtenues au cours d’une étude longue, avec une moyenne d’incidence de cas de 4.7 par an soit 1 NFR par million d’injections.
- L’asthme était présent dans 46% de ces NFRs et dans 88% des réactions fatales identifiées dans cette étude.
- L’hypotension a été signalée dans 80% des cas et la défaillance respiratoire a été observée dans 10% des NFRs, et seulement chez des patients asthmatiques.
- L’épinéphrine a été retardée ou non administrée dans 6% des NFRs contre 30% pour les FRs reportées (OR : 7.3 ; 95% CI : 1.4-39.8 ; p = 0.01).
– Conclusions :
- Les NFRs confirmées étaient 2,5 fois plus fréquentes que les FRs.
- L’issue favorable de ces NFRs, quand on les compare aux FRs, pourrait être liée à une prévalence de l’asthme plus faible et à une prise en charge appropriée d’une réaction anaphylactique mettant en jeu le pronostic vital.