Qui a dit qu’on ne faisait plus de désensibilisation injectable en Angleterre ?

mardi 21 février 2006 par Dr Geneviève DEMONET1103 visites

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Qui a dit qu’on ne faisait plus de désensibilisation injectable en Angleterre ?

Qui a dit qu’on ne faisait plus de désensibilisation injectable en Angleterre ?

mardi 21 février 2006, par Dr Geneviève DEMONET

Une étude randomisée en double aveugle et contre placebo a été menée sur 410 sujets britanniques et polliniques désensibilisés aux graminées par voie injectable. Cerise sur le gâteau : deux types de protocole ont été comparés pour ce qui est de l’efficacité et de la tolérance...

Efficacité et sécurité d’une immunothérapie avec un extrait allergénique SQ pour le traitement de la rhino-conjonctivite saisonnière allergique : Anthony J. Frew, MD, FRCP, FAAAAIa, Richard J. Powell, MD, DMb, Christopher J. Corrigan, MBBS, PhD, FAAAAIc, Stephen R. Durham, MD, FRCPd

a From the Allergy & Inflammation Research Subdivision, School of Medicine, University of Southampton
b Clinical Immunology Unit, Queens Medical Centre, Nottingham
c Department of Respiratory Medicine & Allergy, Guy’s, King’s, and St Thomas’ School of Medicine, London
d Department of Upper Respiratory Medicine, Royal Brompton Hospital, London

dans JACI Volume 117, Issue 2, Pages 319-325 (February 2006)

 Contexte :

  • L’immunothérapie spécifique est largement utilisée pour traiter la rhinite allergique mais peu d’essais cliniques à grande échelle ont été menés.

 Objectifs :

  • Nous avons cherché à vérifier l’efficacité et la sécurité d’une immunothérapie spécifique avec 2 doses différentes de graminées Alutard chez des patients présentant une rhinite allergique saisonnière modérément sévère mal contrôlée par un traitement médicamenteux standard.

 Méthodes :

  • Nous avons mené une enquête randomisée en double aveugle et contre placebo chez 410 sujets (203 avec une dose de maintenance de 100 000 unités qualité standardisée [SQ-U], 104 avec 10 000 SQ-U et 103 avec un placebo).
  • Trois cent quarante-sept (85%) sujets ont terminé le traitement.
  • Les groupes étaient bien équilibrés d’un point de vue démographique et symptomatique.

 Résultats :

  • Tout au long de la saison pollinique, les moyennes des scores symptomatiques et médicamenteux étaient abaissées de 29% et 32% respectivement dans le groupe 100 000 SQ-U comparativement aux scores du groupe placebo (pour les deux p < 0.001).
  • Durant le pic de la saison pollinique, les moyennes des scores symptomatiques et médicamenteux étaient plus basses de 32% et 41% respectivement que ceux du groupe placebo.
  • Sur toute la durée de la saison pollinique, le groupe 10 000 SQ-U a eu 22% de symptômes en moins que le groupe placebo (p < 0.01) mais les scores médicamenteux n’ont été réduits que de 16% (p = 0.16).
  • Les mesures de qualité de vie ont confirmé la supériorité des deux types de dosage sur le placebo.
  • Des effets secondaires locaux et retardés ont été fréquents mais généralement modérés.
  • Des effets secondaires généraux à la fois immédiats et retardés cliniquement significatifs ont été observés seulement dans le groupe 100 000 SQ-U mais aucune réaction mettant la vie du patient en danger n’est survenue.

 Conclusions :

  • Une saison d’immunothérapie avec un extrait de graminée Alutard réduit les symptômes ainsi que la consommation médicamenteuse et améliore la qualité de vie des patients ayant un rhume des foins modérément sévère.
  • La dose de 100 000 SQ-U était plus efficace mais celle de 10 000 SQ-U a occasionné moins d’effets secondaires.

Une étude randomisée en double aveugle et contre placebo a été menée en Grande-Bretagne, par l’intermédiaire de 23 centres, sur 410 sujets ayant une rhinite pollinique suffisamment sévère pour être rebelle au traitement habituel (antihistaminique oral, corticoïde nasal et/ou cromoglycate en collyre).

Les patients ont été désensibilisés, de manière aléatoire, par voie injectable avec 3 extraits différents : graminées (Alutard ALK-Abellό) avec une dose de maintenance de 10 000 SQ-U (2 μg d’allergène majeur Phl p 5) pour 104 patients, même extrait avec une dose de maintenance de 100 000 SQ-U (20 μg d’allergène majeur Phl p 5) pour 203 patients et placebo pour 103 sujets.

La dose de maintenance a été atteinte en 8 semaines à raison de 2 injections par séance hebdomadaire avec, dès les premières injections, une dose double pour le groupe qui atteindra 100 000 SQ-U. Les patients avaient pris un antihistaminique un quart d’heure avant la première injection. Les injections de maintenance étaient ensuite faites toutes les 4 à 8 semaines.

Les scores symptomatiques et médicamenteux ainsi que la qualité de vie du patient ont été recueillis lors de la saison pollinique suivante.

Les deux traitements actifs se sont avérés efficaces mais avec une plus grande réduction des scores symptomatiques et médicamenteux et une meilleure qualité de vie pour la dose de 100 000 SQ-U tout particulièrement lors du pic pollinique.
L’amélioration a été identique chez les 266 patients polysensibilisés parmi les 347 sujets qui ont terminé l’étude.

La fréquence des effets secondaires a été la même dans les 3 groupes.
9% des patients ont eu une réaction locale immédiate, 42% une réaction locale retardée (avec une plus grande fréquence dans le groupe 100 000 SQ-U).

Des réactions généralisées immédiates ont été rapportées par 32,5% des sujets du groupe 100 000 SQ-U, 21,2 % des sujets du groupe 10 000 SQ-U et 16,5 % du groupe placebo.

4,4% des patients du groupe 100 000 SQ-U ont eu une réaction de grade 3 ne mettant pas la vie en danger (urticaire ou asthme), ce qui représente une fréquence de 2,7/1000 injections.

Aucune réaction anaphylactique de grade 4 n’est survenue.

Les réactions systémiques retardées les plus fréquentes étaient urticaire, angio-œdème, asthme, céphalée, conjonctivite, prurit et asthénie. Des réactions modérées ont été rapportées chez 14% des patients dans le groupe 100 000 SQ-U, 4% dans le groupe 10 000 SQ-U et 2% dans le groupe placebo.

Des réactions sévères retardées sont survenues chez 2% des patients du groupe 100 000 SQ-U c’est-à-dire pour 1 injection sur 1000. Aucune réaction anaphylactique retardée n’est survenue.

Les résultats parlent d’eux-mêmes : en élevant la dose, on augmente l’efficacité mais aussi les effets secondaires.

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