Dis moi pourquoi tu siffles, je te dirais comment ne plus siffler !!

samedi 6 mai 2006 par Dr Stéphane Guez1359 visites

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Dis moi pourquoi tu siffles, je te dirais comment ne plus siffler !!

Dis moi pourquoi tu siffles, je te dirais comment ne plus siffler !!

samedi 6 mai 2006, par Dr Stéphane Guez

Le contrôle de l’asthme passe par celui des exacerbations qui sont ces moments où l’asthme va se déstabiliser entraînant parfois le recours aux services d’urgences. Pour prévenir ces exacerbations il faut en connaître les facteurs de risque : cette étude a évalué les facteurs sur lesquels il serait possible de faire une prévention.

Étude des facteurs de risque modifiables d’exacerbations de l’asthme : les infections virales et l’exposition aux allergènes augmentent le risque d’admissions des enfants aux urgences. : C S Murray1, G Poletti1, T Kebadze3, J Morris2, A Woodcock1, S L Johnston3 and A Custovic1

1 Academic Division of Medicine and Surgery South, The University of Manchester, North West Lung Centre, South Manchester University Hospitals NHS Trust, Manchester, UK
2 Department of Medical Statistics, South Manchester University Hospitals NHS Trust, Manchester, UK
3 Department of Respiratory Medicine, National Heart and Lung Institute, Faculty of Medicine, Imperial College, London, UK

dans Thorax 2006 ;61:376-382

 Introduction :

  • Les exacerbations de l’asthme sont les causes les plus fréquentes d’admission des enfants aux urgences hospitalières.
  • Cette étude a été initiée afin d’étudier :
    • l’importance de l’exposition aux allergènes chez des patients sensibilisés
    • en association avec des infections virales et d’autres facteurs de risque modifiables entraînant une hospitalisation en urgence des enfants.

 Méthodologie :

  • 84 enfants âgés de 3 à 17 ans et hospitalisés sur une période de 1 an pour des exacerbations d’asthme (groupe : AA) ont été appariés sur l’age et le sexe avec deux groupes contrôles :
    • des asthmatiques stables (SA) et
    • des enfants admis à l’hôpital pour des raisons non respiratoires (NR).
  • Les facteurs de risques ont été évalués par un questionnaire et la détermination de la sensibilisation aux allergènes, l’exposition allergénique à la maison, l’exposition aux pollens et une infection virale concomitante ont été également évaluées.

 Résultats :

  • Plusieurs facteurs non modifiables (atopie, durée de l’asthme) sont associés à une augmentation du risque.
  • Parmi les facteurs modifiables, le fait de posséder un animal domestique, les caractéristiques de l’habitat et le tabagisme des parents ne différent pas entre les groupes.
  • L’inhalation régulière d’un corticoïde est significativement moins fréquente dans le groupe AA par rapport au groupe SA (OR : 0.2, IC 95% : 0.1-0.6, p=0.002).
  • Une proportion significativement plus importante des enfants du groupe AA est infectée par un virus (44%) et sensibilisée et plus fortement exposée aux allergènes sensibilisants (76%) par rapport :
    • au groupe SA (18% et 48%)
    • ainsi qu’au groupe NR (17% et 28%), (pour les 2 groupes : p<0.0012).
  • Une étude logistique de régression (AA versus SA) a montré que la sensibilisation aux allergènes et leur exposition ou la détection d’une infection virale seule ne sont pas des facteurs indépendants associés à l’admission aux urgences. Cependant, la combinaison d’une infection virale et la sensibilisation avec exposition à de fortes concentrations d’allergènes augmente de façon substantielle les risques d’admissions à l’hôpital (OR = 19.4, IC95% : 3.7-101.5, p<0.001).

 Conclusion :

  • Les infections virales naturelles et l’exposition aux allergènes dans la vraie vie chez des enfants asthmatiques allergiques augmentent le risque d’admission aux urgences hospitalières.
  • Des stratégies de prévention des exacerbations nécessiteront de tenir compte de ces facteurs de risque.

Dans ce travail, les auteurs ont étudié les facteurs de risque d’exacerbations de l’asthme chez des enfants admis pendant 1 an aux urgences pour exacerbations d’asthme.

Les facteurs sur lesquels doit porter la prévention sont l’exposition aux allergènes et les infections virales communes.

Ce travail va sembler enfoncer une porte ouverte pour de nombreux praticiens. En effet on sait depuis longtemps que c’est l’allergie qui est essentiellement responsable de l’asthme des enfants et que, d’autre part, l’exposition à de fortes concentrations en allergènes favorise l’asthme. Peut-être les pneumologues anglais n’ont-ils pas de formation allergologique ?

D’autre part, les infections virales entraînent des décompensations de l’asthme même si celui-ci était parfaitement équilibré.

Enfin, il semble que les enfants qui prennent moins bien leur traitement de fond par corticoïdes inhalés sont plus exposés aux risques d’exacerbation.

Bref, ce travail nous semble ne rien apporter concrètement à la prise en charge de l’asthme et au contrôle des exacerbations : certainement tous ces enfants et leurs parents ont eu des conseils d’éviction vis-à-vis des allergènes.

Mais comment empêcher un enfant d’être exposé aux pollens, en l’enfermant ? Comment le protéger des infections virales attrapées en collectivité : en l’enfermant également ?

Nous pouvons donner un conseil à nos amis anglo-saxons : pourquoi ne pas essayer l’immunothérapie spécifique qui rend service à de très nombreux enfants de par le monde ?

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