EAACI 2006 - Vienne - 10 au 14 juin, le congrès du Dr Hervé Couteaux :suite et fin

dimanche 18 juin 2006 par Dr Hervé Couteaux2457 visites

Accueil du site > Evènements > Comptes rendus > EAACI 2006 - Vienne - 10 au 14 juin, le congrès du Dr Hervé Couteaux (...)

EAACI 2006 - Vienne - 10 au 14 juin, le congrès du Dr Hervé Couteaux :suite et fin

EAACI 2006 - Vienne - 10 au 14 juin, le congrès du Dr Hervé Couteaux :suite et fin

dimanche 18 juin 2006, par Dr Hervé Couteaux

Durant les premiers jours, le Dr Hervé Couteaux a écouté le Dr Custovic s’attaquer à l’intérêt de la prévention tertiaire par éviction allergénique puis Philippe Eigenmann parler de la prise en charge de l’asthme de l’enfant. Ensuite, session plénière consacrée aux cellules impliquées dans la réponse immunitaire. Le dernier jour, il a choisi de s’intéresser au diagnostic et au traitement de l’asthme de l’adulte. Cette mise au point intéressante n’a cependant pas révélé de données révolutionnaires.Des communications sur les allergènes moléculaires des plantes, des acariens et des animaux domestiques concluent ces comptes-rendus.

La prévention tertiaire par éviction allergénique est-elle efficace ?

Adnan Custovic, Manchester, UK.

 La question se limitera à la prévention tertiaire vu le peu de données disponibles quant à la prévention primaire.
 L’exposition allergénique est associé à un asthme plus sévère : l’éviction est efficace ? bien évidemment oui si l’on considère la question de la pollinose, réglé par la nature neuf mois sur douze...
 On peut considérer que la vraie question se pose différemment : une éviction allergénique efficace peut-elle être obtenue par des mesures qui sont adaptables aux besoins de chaque individu, et dont le coût est variable.

  • Pour les acariens, une étude menée en sanatorium à Davos, a retrouvé une efficacité significative mais un retour à la normale en moins de quatre semaines.
  • Platts-Mills avait mené une étude sur des sujets allergiques asthmatiques hospitalisés pour au moins deux mois ; avec des conclusions positives en regard de cette éviction « forcée ».

 En pratique, l’éviction allergénique des acariens de la poussière de maison peut-elle être obtenue en utilisant des mesures simples de contrôle environnemental ? Cette éviction conduit-elle à des différences cliniques ?
 Pour le savoir, intéressons-nous aux résultats de l’étude SMAC menée par Woodcock en 2003.

  • Cette étude porte sur 1122 sujets, soumis pour moitié à des mesures d’éviction pratiques au cours d’un essai randomisé en double aveugle contre placebo chez des adultes.
  • Une première évaluation se fait à six mois, avec une corticothérapie inhalée habituelle, et la deuxième évaluation se fait à 12 mois avec une réduction contrôlée de la corticothérapie inhalée.
  • Pour le débit de pointe, il n’y a pas de différence à six mois.
  • Pour la consommation de corticoïdes inhalés, pour le nombre de jours libres de symptômes ainsi que pour la qualité de vie, il n’a été retrouvé aucune différence significative à six mois.
  • On notait en fait une amélioration importante par simple inclusion dans l’étude de suspension

 Donc l’éviction est une perte de temps et d’argent, mais pourquoi ?

  • Si on a parfois cherché à évaluer le contenu allergénique de l’environnement du patient, on n’a pratiquement jamais cherché à mesurer ce que les patients inhalaient réellement.
  • La mise au point d’un capteur intranasal a permis de vérifier que plus de 60% de l’exposition totale survenait dans la journée, notamment par l’intermédiaire des vêtements, et non dans la nuit.
  • Le nombre de particules inhalées porteuses d’allergènes d’acariens variait selon le type de vêtement.
  • Ceci explique largement pourquoi l’éviction allergénique ne fonctionne pas.
  • Certaines études ont cependant mis en évidence une efficacité certaine, comme celle de Morgan, en 2004.
    • Le coût de la mise en place des mesures d’éviction des acariens s’élevait à 2000 Dollars.
    • La majorité des sujets participant à l’étude avait des revenus annuels inférieurs à 15000 Dollars.
    • Outre un prix de revient très élevé de ces mesures d’éviction, cette étude, basée sur un changement de comportement, incluait de fréquentes interventions du staff, évidemment non neutres dans leurs interventions.

 Quelques questions restent en suspens :

  • Comment et où survient l’exposition aux allergènes ?
  • Comment réduire efficacement l’exposition ?
  • Quand doit-on intervenir ?
  • Qui est supposé en bénéficier le plus ?

 Au total, l’éviction allergénique n’est pas une question simple : il est clair que des mesures simples ne sont pas efficaces.
 Si l’on veut être efficace, il faut « tout » et l’on ne peut garantir que ça va améliorer l’asthme.
 Pourquoi le problème serait-il différent de l’allergie alimentaire où l’éviction est totale ou n’est pas ...

Tous ces allergènes !

Les cellules dendritiques, modératrices de la réponse allergique.

Georg Stingl, Austria.

La présentation de l’allergène par les cellules dendritiques est dépendante du récepteur IgE-FcεRII.

 Caractéristiques de l’anticorps monoclonal anti-IgE Omalizumab (Xolair) :

  • Il s’agit d’un anticorps IgG1 monoclonal, humanisé à plus de 95 %.
  • Cet anticorps reconnaît de façon sélective les IgE non liées et forme des complexes inertes sur le plan biologique.
  • Il bloque la liaison des IgE aux récepteurs de la membrane cellulaire.
  • Il ne se lie pas aux IgE fixées sur des cellules (pas d’anaphylaxie).

 Après administration d’Omalizumab à raison de 300 mg toutes quatre semaines, le taux moyen d’IgE chute de façon stable en dessous de 30 ng/ml (taux moyen initial à 290 ng/ml).
 Une étude en double aveugle contre placebo a été menée sur 16 semaines pour déterminer l’effet de rhuMab-E25 sur la présentation d’antigène par les cellules dendritiques chez des patients atteints de dermatite atopique.

  • Méthode :
    • 24 patients ont été inclus, âgée de 18 à 60 ans.
    • dermatite atopique, remplissant les critères de Hanifin et Rajka, plus de neuf mois par an .
    • IgE sériques <700 kU/l.
    • RAST positif à un aéroallergène et tests cutanés positifs au même aéroallergène.
    • Xolair a été dosé en fonction du poids corporel et du niveau d’IgE sériques, de 150 mg toutes les quatre semaines à 375 mg bi-hebdomadaires.
  • Résultats :
    • Réduction de la réactivité anti-IgE/anti-FcεRI des basophiles, des mastocytes et des cellules dendritiques.
    • En fonction de ces résultats, il serait souhaitable d’étudier les effets à long terme d’un traitement par Omalizumab dans la dermatite atopique.

 Étude des cellules de Langherhans et d’autres cellules dendritiques cutanées en tant que cellules présentatrices de l’antigène in vivo.

  • Identification de cellules dendritiques (CD) et de cellules de Langherhans (CL) porteuses d’antigène dans les relais lymphatiques après application de sensibilisants cutanés.
    • L’immunisation par voie cutanée avec une peau riche en CL/CD résulte habituellement en une sensibilisation.
    • L’immunisation par voie cutanée avec une peau pauvre en CL/CD ou après déplétion en CL/CD résulte seulement en une faible sensibilisation ou même en une non réponse spécifique à l’antigène.
    • L’immunisation avec des cellules de Langherhans purifiées résulte en une sensibilisation sans régulation vers le bas même quand les conditions sont choisies (c’est-à-dire administration intraveineuse de l’antigène) qui favorise l’induction de tolérance.
  • L’étude de Bennett, J Cell Biol, 2005, s’est intéressée à des souris avec déplétion en cellules de Langherhans.
    • Cette déplétion en cellules de Langherhans entraîne des réponses d’hypersensibilité par contact suboptimal.
    • Les cellules de Langherhans ne sont pas indispensables pour déclencher la réponse des cellules T à une immunisation par voie cutanée spécifique d’un haptène.

 Caractéristiques des sous-ensembles de cellules dendritiques dans la dermatite atopique :

  • Cellules de Langherhans :
    • A l’opposé de la situation observée dans une peau normale, de nombreuses cellules de Langherhans expriment une activation de certains marqueurs (par exemple CD 83) au niveau des lésions de dermatite atopique.
    • Elles sont cependant de bonnes candidates pour l’initiation et la propagation de la réponse allergique.
  • Cellules dendritiques du derme :
    • Leur phénotype immature dans une peau atteinte de dermatite atopique ressemble étroitement à celui d’une peau normale.
    • Les cellules dendritiques du derme peuvent cependant être opérationnelles dans une régulation par le bas et en dernier recours, dans la résolution d’une réponse allergique.
  • Cellules dendritiques plasmacytoides (pDC) :
    • A l’opposé de ce qu’on observe dans la peau normale, les pDC représentent un sous-ensemble majeur des cellules dendritiques dans la peau de sujets atteints de dermatite atopique.
    • Leur proximité fréquente avec les cellules NK et la production d’interféron gamma qui en découle peut indiquer que les pDC contribuent à la polarisation T1 de la réponse immune dans la dermatite atopique.

IgE régulation in vivo.

Donata Vercelli, USA.

Le titre initial de cette présentation était : cellules B : de la production d’IgE à la présentation de l’antigène. L’oratrice a choisi de modifier le titre de sa présentation.

Après un rappel des événements moléculaires de la production d’IgE qui résultent d’un switching séquentiel (IgG1, IgG 3, IgG4,...) l’oratrice a rappelé que les maladies allergiques sont des désordres en rapport avec l’environnement.

 Étude ALEX sur l’allergie et les endotoxines :

  • Établissement des co-expressions des sous classes d’IgE et d’IgG spécifiques de l’allergène :
    • Pour reconstruire les profils de switching induits par l’allergène
    • Pour identifier les niveaux d’exposition à la ferme qui induisent des effets protecteurs.
  • La compréhension des mécanismes responsables de l’effet protecteur d’un environnement fermier sur la réponse IgE peut fournir des éléments d’appréhension de la régulation du switching et des isotypes in vivo et peut proposer un paradigme conduisant à une prévention efficace et à une stratégie thérapeutique.
  • Méthodes :
    • Exposition à la vie de la ferme.
    • Mesure des IgE et des sous classes IgG par ELISA.
    • Comparaison des réponses anticorps aux recombinants Phl p 1, Phl p 5, Fel d 1 et Der p 2.
    • Les mesures d’IgE et de sous classes IgG ont été reportées sous la forme d’une dichotomie (détectables vs indétectables) pour établir la prévalence.
  • Résultats :
    • L’exposition à la ferme n’a pas d’influence sur les IgG 2 et IgG 3.
    • Elle a par contre une forte influence sur les IgG1, IgG4 et IgE.
    • Vis-à-vis de Phl p 1, il y a 90 % de réponses positives en IgG1, les autres sont tolérants.
    • Cet effet n’est pas retrouvé vis-à-vis des acariens tandis que la protection au niveau des réponses vis-à-vis du chat a été concentrée au niveau des IgG1.

 Conclusions (switching in vivo) :

  • Pour tous les allergènes examinés, on n’a pas détecté d’IgE sans présence concomitante de IgG1 et, moins fréquemment, IgG4. L’expression de IgG1 peut-être un prérequis pour le switching de gènes CH positionnés en aval sur le locus d’Ig (IgG4, IgE).
  • Les réponses en IgG1, IgG4 IgE au même allergène coexistent et leur profil de prévalence et la localisation du gène correspondant CH sur le locus Ig (IgG1 >> IgG4, IgG4 >> IgE). L’expression d’isotypes d’immunoglobulines Th2 dépendantes in vivo en réponse à une exposition allergénique récurrente ou continue peut-être régulée de façon coordonnée et séquentielle.

 Conclusions (exposition à la ferme et production d’anticorps) :

  • L’exposition à la ferme a induit une protection contre le switching vers IgG1, IgG4 IgE : vivre à la ferme affecte l’expression des isotypes Th2 dépendants.
  • L’exposition à la ferme n’a pas affecté les réponses en IgG 2 et IgG 3 qui sont probablement contrôlées par des mécanismes distincts.
  • Seule une minorité d’enfants dans l’étude ALEX n’a pas présenté d’expression en IgG1 vis-à-vis des Poacées et des acariens, ce qui était également vrai pour les IgG1 anti-chats : les allergènes sont antigéniques pour la majorité de la population.

 Au Total :

  • Les effets protecteurs de l’exposition à la ferme ont été confinés aux expressions de IgG1, IgG4 et IgE, Th2 dépendants et étaient dépendants de l’allergène et de l’étape du switching.
  • Les profils de réponse en anticorps spécifiques de l’allergène sont probablement le résultat de particularités biologiques profondes dans les interactions entre les allergènes et le système immun.
  • On retiendra donc deux aspects dans la réponse :
    • Un aspect génétique, lié à l’individu sinon à une population.
    • Un aspect biologique, probablement très différent d’un allergène à l’autre (à part l’induction d’IgE, certains allergènes n’ont guère d’autre point commun entre eux).

Les cellules T sont régulatrices et effectrices.

Cezmi Akdis, Suisse.

Le système immun est un réseau hautement interactif, qui prend ses décisions sur la base d’informations en provenance d’organes et des tissus, des infections, d’une flore bactérienne normale et de beaucoup d’agents environnementaux.

Ceci dans le but de laisser se poursuivre la vie en harmonie avec un environnement intérieur et extérieur...

 La balance Th1(IFN-γ, TNF-α,β)-Th2 (IL-4, IL-5, IL-6, IL-9, IL-13, IL-25) est déséquilibrée du côté Th2 dans l’allergie.
 Cette balance et déséquilibrée du côté Th1 dans l’auto-immunité.
 Les cellules Th 17 :

  • Rôle : induction et maintenance d’une inflammation chronique à neutrophiles.
  • Facteurs de différenciation : IL-6 et TGF-β.
  • Facteurs de croissance : IL-23 et peut-être d’autres.
  • Cytokines effectrices : IL-17 et d’autres comme IL-8, GM-CSF.
  • Facteurs de transcription spécifique : inconnus, mais forte inhibition de Fox P3.

 L’histopathologie de la dermatite atopique confirme que les éosinophiles et des cellules T. sont des éléments majeurs.

Il existe une déficience cellulaire (CD4+, CD25+, Fox P3+ et Treg) dans la dermatite atopique et le psoriasis.

IFN-γ, TNF-α, Fast-ligand sont des effecteurs dans l’activation et le taux des cellules tissulaires. Rappelons que la dose des cellules musculaires lisses est impliquée dans l’asthme sévère.

 Les cellules T ont un rôle essentiel dans la phase retardée de l’inflammation.
 Dans l’immunothérapie spécifique :

  • Diminution précoce de l’activité des mastocytes et des basophiles pour ce qui concerne la dégranulation et l’anaphylaxie systémique.
  • Après quelques jours, tolérance des cellules T : induction d’une suppression des cellules Th2 par les cellules Treg.
  • Diminution après six mois de la réactivité aux tests cutanés.
  • A partir de J7, augmentation des IgE spécifiques qui diminueront après six mois.
  • A partir de J7, augmentation progressive des IgG4 spécifiques.
  • Au total :
    • Diminution de la prolifération des cellules T spécifiques de l’allergène.
    • Diminution de cytokines Th1 et Th2.
    • Augmentation de l’IL-10.
    • Augmentation de la fréquence des cellules Treg (Tr1-like), et diminution de la fréquence des Th2 et des cellules Th1-like.
    • Augmentation des IgG4.
    • Implication de facteurs suppresseurs multiples : IL-10, TGF-β, IL-10R, TGF-βR, CTLA-4, PD-1,...
    • Diminution de la phase retardée (cliniquement et expérimentalement).
  • Qu’est-ce que l’IL-10 supprime et ne supprime pas ?
    • Suppression de CD2, CD28 et ICOS.
    • IL-10 ne peut pas supprimer les signaux TcR.
    • IL-10 ne peut pas supprimer les cellules T. en fortes quantités des déclencheurs TcR tels que les superantigènes.
    • SHP-1 est le facteur clé activé par l’IL-10 : SHP-1 déphosphoryle les motifs ITAM des CD28 et ICOS et inhibe la liaison à PI3-K.
  • Comme chez les sujets sains, on observe dans l’immunothérapie spécifique qui a réussi une tolérance immune aux allergènes.

Mastocytes et basophiles humains : seulement des effecteurs ?

Gianni Marone, Massimo Triggiani, Italie.

L’orateur s’est ici limité au rôle de ces deux cellules dans l’angiogenèse.

 Les mastocytes et les basophiles peuvent jouer un rôle double de la réaction allergique :

  • Largage des médiateurs, responsable des effets aigus.
  • Régulation des cellules T par l’intermédiaire de cytokines.

 Il y a certaines différences entre mastocytes et basophiles.

  • Au niveau des médiateurs produits.
  • Au niveau des phénotypes de ces cellules.

 Ces cellules ont d’autres fonctions, notamment l’angiogenèse :

  • L’angiogenèse est cruciale dans de nombreux désordres inflammatoires et immuns incluant l’asthme.
  • Il s’agit d’un processus à étapes multiples, nécessitant l’expression chronologique de différents facteurs de croissance et de récepteurs sur les progéniteurs de cellules endothéliales.
  • L’angiogenèse est un prérequis pour le remodelage des voies aériennes.
  • Le remodelage des voies aériennes est la caractéristique principale de l’asthme persistant.
  • le facteur de croissance endothéliale vasculaire (VEGF) et le facteur de croissance placentaire (PIGF) sont parmi les facteurs proangiogéniques les plus puissants.

 Au total :

  • Les cellules FcεRI+ peuvent réguler l’angiogenèse à travers la synthèse et le relargage immunologique d’isoformes variés de VEGF et PIGF.
  • Des différences significatives entre les basophiles et les mastocytes, dans l’expression des facteurs angiogéniques et de leurs récepteurs, peuvent souligner leurs rôles distincts dans l’inflammation allergique.
Nous avons retrouvé le Dr Knock...

Asthme de l’enfant.

Philippe Eigenmann, Suisse.

Qu’est ce que l’asthme de l’enfant ?
 La première interrogation concerne la multiplicité de mots utilisés pour décrire ce qui est peut-être de l’asthme : bronchite obstructive, wheezing, bronchiolites,...
 Quels critères diagnostics ?

  • Wheezing, Dyspnée, Toux, Symptômes récurrents.
  • Tabachnick a proposé d’autres critères en 1981 : Plus de trois épisodes de dyspnée avec wheezing avant l’âge de deux ans.

 Il reste qu’il n’y a pas de critères cliniques bien définis :

  • L’histoire naturelle est individuelle.
  • La pathogénie est partiellement inconnue.
  • Les critères diagnostics sont subjectifs.
  • réponse clinique aux broncho-dilatateurs (Plus ou moins).

 L’étude ISAAC a montré qu’il y avait une grande diversité selon les pays : Il s’agit toutefois d’un évènement survenant chez 25 à 60% des enfants en Grande-Bretagne.
 80% des hospitalisations ont lieu avant 5 ans.
 25% d’admissions sont en provenance des services d’urgences et elles augmentent de 50% en période d’épidémie de VRS.
 Le diagnostic différentiel est essentiel :

  • Malformations vasculaires ou bronchiques (anneau vasculaire, fistule trachéoesophagéale,...).
  • Maladies orphelines (CF, dysfonction ciliaire, immunodéficience,...)
  • Reflux gastrooesophagien.
  • Infection bactérienne, infection périnatale.
  • Corps étranger.

Facteurs de risque et pronostic.
 Facteurs de risque identifiés :

  • Tabagisme maternel.
  • Exposition à la fumée de tabac.
  • Immaturité pulmonaire.
  • Infections virales.
  • Atopie.
  • Absence d’allaitement maternel ?
  • Petit poids de naissance.
  • Le sexe n’est pas un facteur de risque :

 L’allaitement reste discuté en tant que facteur protecteur :

  • Pour l’allaitement en tant que prévention de l’atopie en général, se référer à l’étude de SEARS, en 2002, dont les résultats sont disparates, probablement influencés par une population incluse particulière.
    -* D’autres études, comme celle de Saarinen et Kajosaari, publiée dans le Lancet, en 95, font état de résultats positifs.

 L’asthme persistant est issu des formes sévères, avec eczéma et rhinite concomitantes : l’atopie est bien un facteur de risque !

Diagnostic.
 Qui et quand tester sur le plan cutané ?

  • Enfants de moins de 3-4 ans avec des épisodes récurrents de wheezing/asthme.
  • Enfants de plus de 3-4 ans avec de l’asthme.

 Le point essentiel reste le diagnostic différentiel, qu’il faut savoir évoquer...


Diagnostic de l’asthme.

Petr Panzner, République Tchèque.

Les moyens diagnostiques sont nombreux :

Ils ont plusieurs objectifs :
 Établissement du diagnostic.
 Classification de la sévérité
 Suivi du traitement, management des stratégies de traitement.

 Diagnostic clinique ; le plus souvent les moyens simples n’apportent pas de résultats décisifs.

  • Les symptômes : variables, souvent absents.
  • L’examen physique : pauvre.
  • La fonction respiratoire : peut-être normale.

Les biomarqueurs :

 L’hyperréactivité bronchique :

  • C’est un mécanisme de défense, les bronches répondent plus vite, plus fort. Cette HRB caractérise l’asthme.
  • Plusieurs stimuli peuvent être utilisés, avec deux approches basiques : PC20 et PD20.
  • Si l’on regarde les courbes de distribution de l’HRB chez des sujets asthmatiques et des sujets non asthmatiques, on obtient deux courbes de Gauss qui se chevauchent au niveau d’une PD20 de 0.6mg.
  • Au total, l’HRB dans l’asthme :
    • Est présente chez plus de 80% des sujets avec une histoire d’asthme.
    • Est présente chez 98-100% des sujets présentant un asthme.
    • Le niveau d’HRB peut être corrélé avec le degré de sévérité.
  • Si la sensibilité de l’HRB est bonne, la spécificité est faible et l’on rencontre l’HRB dans d’autres pathologies :
    • Rhinite allergique.
    • Sujets sains avec des ATCD familiaux d’atopie.
    • Tabagisme actif ou passif.
    • BPCO.
    • Fibrose kystique.
    • Dysplasie broncho-pulmonaire.
    • Infections respiratoires virales.

 L’expectoration induite.

  • Même avec une bonne technique et une bonne pratique, on reste à environ 85% de résultats exploitables.
  • Si l’on base la stratégie thérapeutique sur ce paramètre, on a une diminution des paramètres de l’inflammation
  • au prix d’une augmentation de la consommation en corticostéroïdes inhalés, comme cela est d’ailleurs le cas si l’on base la thérapeutique sur l’HRB.

 Le NO exhalé

  • On retient une valeur seuil de 20 ppb.
  • Bonne sensibilité, mais une spécificité plus basse.

Conclusion :
 Ces différents moyens diagnostiques apportent des informations différentes.
 NO, challenge à la métacholine ou à l’air sec : la positivité de ces 3 tests ne concerne pas les mêmes patients :

  • Si on n’est pas positif pour tous les tests, cela implique qu’il faut choisir les moyens à utiliser.

Traitement de l’asthme.

Sebastian Johnson, UK.

L’exposé sera centré sur les adultes, d’autres orateurs évoquant la pédiatrie.

Rappel physiopathologique :
 La physiopathologie de l’asthme est complexe, et les moyens thérapeutiques qui en découlent sont variés.
 Aux deux aspects de cette physiopathologie, celui de la crise et celui de l’inflammation chronique, répondent plusieurs types de traitement .

Généralités sur la thérapeutique
 Les différents types de traitement :

  • Thérapeutiques de soulagement : les bronchodilatateurs (bêta 2 mimétiques à courte durée d’action, anticholinergiques, bêta 2 mimétiques à longue durée d’action).
  • Thérapeutiques de prévention : les anti-inflammatoires (corticostéroïdes inhalés, Théophyllines, Cromones).
  • Au milieu des deux : les associations de bronchodilatateurs et d’anti-inflammatoires et antileucotriènes).

 Les recommandations :

Stratégies de traitement basées sur l’utilisation des corticoïdes inhalés.
 Plusieurs possibilités de stratégie :

  • Augmentation par étapes des anciennes recommandations (démarrage avec une dose et estimée et augmentation de cette dose si le contrôle de l’asthme n’est pas atteint).
  • Démarrage avec de fortes doses et réduction une fois que le contrôle est obtenu. Démarrée avec de fortes doses ne s’avère pas particulièrement efficace.
  • Démarrage modéré de 400 à 800 µg/j de BDP (qui paraît aussi efficace que les fortes doses d’après les données les plus récentes).

 La réduction des doses de corticostéroïdes inhalés ne s’envisage qu’une fois le contrôle de l’asthme obtenu :

  • Définition du contrôle de l’asthme :
    • Absence de symptômes
    • Fonction pulmonaire optimale (ce qui ne veut pas dire conforme à la théorique)
    • Consommation occasionnelle de Béta-2 mimétiques.
  • Le principe en est une réduction des doses de 50 % tous les deux à trois mois, en prêtant attention au fait que quelques patients peuvent interrompre leur corticoïdes inhalés...

 les corticostéroïdes inhalés sont caractérisés par une courbe dose-réponse : 80 % de l’effet maximum est obtenu pour une dose d’environ 800 µg de BDP par jour.
 Si l’on n’obtient pas le contrôle avec les corticostéroïdes inhalés seuls, se pose le problème des associations thérapeutiques :

  • Avec des Béta-mimétiques longue action, le plus efficace et le plus rapidement efficace.
  • Avec des antileucotriènes, dont l’effet est variable.
  • Avec la Théophylline, dont le coût est moindre, avec une petite fenêtre thérapeutique et des niveaux sanguins à contrôler.
  • Faut-il augmenter les corticostéroïdes au-delà de 800 µg par jour ? Cette attitude est peu intéressante en raison d’une efficacité modérée et des effets secondaires.

 L’association Budésonide-Formotérol peut être utilisée en soulagement et en prévention (cf l’étude de O’Byrne et al, Am J Respir Crit Care Med, 2005)
 L’éducation et la prise en charge du patient par lui-même :

  • Implique le patient dans sa maladie
  • L’éduque quant aux aspects de prise en charge de cette pathologie
  • Peut comporter des cahiers journaliers d’enregistrement du débit de pointe et des thérapeutiques utilisées.
  • Doit être régulièrement contrôlée et réalisée, dans le but d’améliorer le contrôle de la maladie, la compliance, et de réduire les exacerbations (cf étude de Gibson PG et Powell H. Thorax 2004).

L’asthme sévère :
 Problématique de l’asthme sévère :

  • Concerne environ 5 % des asthmatiques
  • On doit associer les thérapeutiques
  • Self management
  • Ajouts intermittents de cures de stéroïdes oraux
  • Anti-IgE ?
  • Anti- TNF-alpha ?
  • Macrolides ?

 Les anti-IgE :

  • Omalizumab : anticorps monoclonal humanisé se liant aux IgE.
  • Ils sont indiqués dans l’asthme sévère, quand les IgE totales sont supérieures à 120 et inférieures à 700 IU/ml. (Étude de Humbert, Allergy 2005).

Infections virales et autres dans les exacerbations de l’asthme :
 Le rôle des infections virales :

  • Chez l’enfant, 85 % de détection virale positive alors que chez l’adulte, ce chiffre est de 75 %.
  • Deux tiers des virus détectés sont des rhino virus.
  • La réplication virale est augmentée dans l’asthme, probablement par le biais d’interféron.
  • Il existe également probablement une diminution de la réponse aux bactéries (Etude de Contoli et Johnston)

 Rôle des bactéries atypiques dans les exacerbations asthmatiques :

  • On a trouvé des relations entre le niveau d’IgA sériques spécifiques de Chlamydia pneumoniae et le nombre d’exacerbations reportées pendant un an (étude de Cunningham, Johnson, ERJ, 1998).
  • C.pneumoniae pourrait être un profacteur ; on le détecte d’ailleurs plus souvent chez l’asthmatique (6.4%) que dans la population normale (2.3%) d’après Biactone et al, ERJ, 2004.

 Etude TELICAST (Johnson et al, NEJM 2006) sur l’efficacité d’un antibiotique (Telithromycine) dans les exacerbations de l’asthme.

  • Amélioration des symptômes.
  • Amélioration fonctionnelle respiratoire

Conclusions :
 Dans l’asthme stable :

  • Environ 80 % des patients sont bien contrôlés aux paliers 1 et 2 des plans de prise en charge.
  • L’utilisation de cahiers d’enregistrement des débits de pointe et de plans d’actions améliorent la prise en charge de l’asthme.
  • Pour la majorité des patients insuffisamment contrôlés avec une dose modérée de corticostéroïdes inhalés, l’ajout de Béta-2 mimétique longue durée d’action est plus efficace qu’une augmentation de la dose des stéroïdes.
  • L’association de stéroïdes et d’un Béta-mimétiques longue action dans un dispositif d’inhalation est aussi efficace que l’utilisation de deux inhalateurs séparés et améliore probablement l’observance.

 Pour les exacerbations :

  • Les infections virales représentent la cause majeure, les bactéries atypiques sont probablement des cofacteurs.
  • Il y a probablement une déficience innée de la production d’interféron dans l’asthme, peut être en relation avec l’incapacité d’éliminer les virus et C.pneumoniae.
  • un antibiotique (ketolide) a montré des bénéfices significatifs dans le traitement des exacerbations mais des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats, préciser la population qui pourrait bénéficier de ce genre de traitement, pour comprendre les mécanismes de cette thérapeutique, et enfin, pour investiguer les autres antibiotiques.
Interdit aux allergiques

L’éventail des allergènes des plantes méditerranéennes.

Rosalia Rodriguez, Espagne.

La zone méditerranéenne mérite d’être individualisée. Les caractéristiques de la flore et les habitudes alimentaires de ses habitants ont en effet des conséquences particulières sur l’allergologie de cette région.

Au point de vue alimentaire :
 Les fruits des Rosaceae sont largement consommés dans la zone méditerranéenne.
 Les LTP sont des allergènes hautement pertinents dans cette zone.

  • La sensibilité aux LTP, non reliée à une pollinose, est associée à des symptômes systémiques et sévères.
  • Les LTP représentent un outil diagnostique pour l’allergie à la pêche qui est un des principaux aliments impliqués dans cette zone.
  • 90 % des patients allergiques à la pêche ont des tests cutanés positifs à Pru p 3, contrairement aux autres populations européennes.
  • Cor a 8 et Par j 2, qui sont eux des LTP, sont les principaux allergènes réactifs pour les populations méditerranéennes sensibilisées respectivement à la noisette et à la pariétaire.
  • les patients non méditerranéens sont sensibilisés principalement à d’autres allergènes de ces plantes.

Au point de vue pollinique :
 Le climat, caractérisé par des hivers doux et des étés secs, favorise la croissance de plantes allergéniques différentes de celles que l’on observe en Europe centrale et du Nord.

  • Pariétaire, Olivier en plus des Poacées.
  • Mais aussi : cyprès, armoise, plantain, ambroisie, platane, chêne.
  • Avec une mention particulière pour les Chénopodes et la soude (Salsola) en zone désertique.

 On peut prendre le pollen d’Olivier comme modèle pour l’étude des allergènes polliniques Méditerranéens.

Les allergènes du pollen d’Olivier.
 la réponse IgE étudiée en Immunoblot objective plusieurs bandes correspondant à différents allergènes :

  • un groupe d’allergènes d’environ 10 kDa :
    • Ole e 3 (Polcalcin)
    • Ole e 6 (allergène mineur)
    • Ole e 7 (LTP, allergène mineur)
    • Ole e 10 (allergène mineur).
  • Un groupe d’allergènes compris entre 16 et 20 kDa :
    • Ole e 1 (allergène majeur)
    • Ole e 2 (Profiline)
    • Ole e 5
    • Ole e 8
  • Ole e 4, d’environ 35 kDa.
  • Ole e 9 (1,3-β Glucanase, allergène mineur), de 46 kDa.

 Les variations de l’exposition aux pollens d’Olivier dans différentes régions conduit à de grosses différences dans les taux de sensibilisation vis-à-vis des allergènes mineurs.

  • Si l’on compare les expositions au pollen d’Olivier dans deux endroits différents comme Jaén (plus de 2000 grains par mètre cube et des pics à 14 000) et Madrid (200 à 300 grains par mètre cube) :
    • On observe une forte sensibilisation à Ole e 1 et à Ole e 9 à Jaén tandis que la sensibilisation à Ole e 9 est beaucoup plus faible à Madrid.
  • L’analyse des allergènes mineurs est essentielle :
    • Ces allergènes mineurs sont habituellement des protéines peu abondantes dans les extraits allergéniques (par exemple, dans un extrait de pollen d’Olivier, on a mesuré : Ole e 9 < 0.1%, Ole e 1 : de 5 à 20%, Ole e 2 <0.2% et Ole e 7 < 0.1%)
    • La réponse IgE à ces allergènes mineurs peut donc être ignorée quand on emploie des extraits allergéniques classiques pour les tests cutanés. Or un allergène mineur peut être hautement pertinent pour un patient particulier.
    • La variabilité des allergènes mineurs peut faire passer à côté d’un diagnostic précis et influencer fortement la sécurité et l’efficacité d’une immunothérapie.

 Ole e 1, allergène majeur, marqueur de la sensibilisation aux Oléacées.

  • La prévalence de réactivité à Ole e 1 dépasse 80 %.
  • Ole e 1 est responsable de la plus grande partie des IgE spécifiques se liant au pollen d’Olivier.
  • On trouve des homologues de Ole e 1 dans le frêne, le lilas et le troène, avec une identité supérieur à 80 %.

 Ole e 9 est une 1,3-β Glucanase qui appartient la famille des PR-2. C’est une protéine constituée d’une séquence de 426 acides aminés avec un site glycosylé.

  • Cette protéine comporte deux domaines : un domaine N-terminal, NtD, (domaine catalytique) et un domaine C-terminal, CtD, (ligand).
  • La prévalence de liaison IgE-Ole e 9 dépasse 65 % dans les populations qui sont hautement exposées au pollen d’Olivier.
  • Production de recombinants de CtD et NtD par Pichia pastoris.
    • NtD, 36 kDa, possède une activité immunologique et enzymatique. La plupart des béta glucanases ne possèdent qu’un domaine catalytique.
    • Le Domaine NtD d’Ole e 9 peut avoir des homologues dans d’autres plantes allergéniques.
    • CtD, 10 kDa, possède une activité immunologique et se lie aux glycanes.

 Ole e 11 :

  • Il s’agit d’une Pectine-méthylestérase (PME).
  • On retrouve des pectine-méthylestérases dans le saule, l’Arabidopsis, la carotte et le maïs avec une identité d’environ 25 % et une similarité <45 %.

 Par j 1 et Sal k 1 :

  • Par j 1 présente une prévalence significative seulement dans les régions côtières.
  • Sal k 1 présente une prévalence élevée dans les régions désertiques.

Conclusions :
 Il y a des allergènes majeurs que l’on peut utiliser comme marqueurs de sensibilisation d’une espèce biologique ou d’une famille taxonomique, comme Ole e 1 pour la famille des Oléacées et Sal k 1 pour Salsola kali.
 L’analyse des allergènes mineurs est nécessaire, principalement au niveau de régions spécifiques.
 Les variations de l’importance des allergènes mineurs dépendent du gradient d’exposition aux pollens : de longues périodes d’une exposition massive conduisent à une forte pénétration de la pollinose et augmentent la réponse aux allergènes mineurs.
 Les allergènes mineurs peuvent être des marqueurs de pénétration de pollens spécifiques : Ole e 9 / Ole e 7 pour les pollens d’Olivier et les profilines pour les pollens de graminées.
 Des tests moléculaires sont nécessaires : ils devraient améliorer le diagnostic allergique et contribuer à l’élaboration d’une immunothérapie plus sûre et plus efficace.

Les allergènes des arbres et des Graminées.

Ines Swoboda, Autriche.

Généralités :
 Les pollens dont des cellules sexuelles mâles des plantes à fleurs.
 Parmi les 250 000 plantes qui produisent du pollen, une centaine sont des productrices d’allergènes pertinentes.
 La pollinisation Anémophile est un prérequis ; la sensibilisation requiert une quantité minimale d’allergènes : une mesure faible correspondra à 0-14 grains de pollen par mètre cube tandis qu’une mesure forte correspondra à plus de 1000 grains de pollen par mètre cube.
 Les allergies saisonnières :

- Arbres Graminées
prévalence 25 % 40 %
exposition printemps été

 Les arbres des Fagales :

  • Les arbres de l’ordre des Fagales représentent une source majeure d’allergènes dans l’hémisphère nord.
  • La dimension de leurs pollens est d’environ 25 microns.
  • Il y a une forte homologie de séquence et des IgE-réactivités croisées fréquentes entre les allergènes des différentes espèces.
  • Parmi les représentants de l’ordre des Fagales :
    • L’Aulne glutineux, Alnus glutinosa (Alder).
    • Le noisetier, Corylus avellana (Hazel).
    • Le chêne blanc, Quercus alba (White oak).
    • Le châtaignier, Castanea sativa (Chestnut).
    • Le bouleau, Betula verrucosa (Birch).
    • Le charme, Carpinus betulus (Hornbeam).

 Les Poacées :

  • La répartition de cette famille est mondiale et les quantités de pollens libérées sont énormes.
  • Les Poacées représentent la cause principale du rhume des foins.
  • Les Poacées comprennent 9000 espèces réparties en cinq sous familles.
  • Un nombre limité d’espèces est identifié en tant que cause majeure d’allergie.
  • La similarité allergénique entre les espèces des Poacées dépend des relations phylogéniques entre ces espèces.
  • La dimension des grains de pollen des Poacées varie de 30 à 50 microns.
  • Quelques espèces :
    • Dactyle, Dactylis glomerata (Orchard grass).
    • Phléole, Phleum pratense (Timothy grass).
    • Paturin, Poa pratensis (Kentucky bluegrass).
    • Ivraie, Lolium perenne (Rye grass).
    • Chiendent pied de poule, Cynodon dactylon (Bermuda grass).
    • Riz, Oryza sativa (Rice).

Les allergènes polliniques :
 Intracellulaires pour la plupart, ce sont des protéines hautement solubles dans l’eau, localisé dans différents compartiments du pollen.

  • cytoplasme : Bet v 1, Phl p 1, Phl p 5.
  • Granules d’amidon : Phl p 5.
  • Particules P : Phl p 6.
  • Exine (couche externe de la paroi cellulaire) : Phl p 1.

 Les allergènes sont rapidement libérés par contact avec un milieu humide.

  • Dissolution des allergènes à la surface des muqueuses.
  • Expulsion des particules contenant les allergènes après contact avec de l’eau de pluie.
  • Les allergènes n’ont pas de caractéristiques biochimiques communes (il existe des différences en regard du poids moléculaire, du point isoélectrique, de l’activité enzymatique, etc.).
  • Les allergènes n’ont pas de caractéristiques biologiques communes : ils sont impliqués dans les régulations de la structure cellulaire (profilines) dans la défense contre les agents pathogènes (PR-protéines) dans l’expansion des parois cellulaires (expansines).
  • Les allergènes n’ont pas non plus de motifs structuraux commun.

 Allergènes des pollens de bouleau :

AllergènePMFonction biologiqueIgE-réactivité
Bet v 1 17 PR, transport de stéroides, RNase 90-95%
Bet v 2 14 Profiline, Actin-binding 20%
Bet v 3 23.7 Ca++ binding proteins  ?
Bet v 4 9.3 Ca++ binding protein 10%
Bet v 5 35 Isoflavone reductase  ?
Bet v 6 33.5 Isoflavone reductase 10%
Bet v 7 18 Cyclophilin 20%
Bet v 8 66 Pectinesterase  ?

 Allergènes des pollens de Poacées :

AllergènePMFonction biologiqueIgE-réactivité
Phl p 1 31-35 Similaire aux expansines 96%
Phl p 2+3 11 inconnue 60%
Phl p 4 50-60 inconnue 80%
Phl p 5 27-38 RNase ? 65-80%
Phl p 6 12 inconnue 75%
Phl p 7 8 Ca++binding protein 10%
Phl p 10 12 Cytochrome c  ?
Phl p 11 14-18 Similaire à inhibiteur trypsine 65%
Phl p 12 14 Profiline, actin binding 20%
Phl p 13 55-60 Polygalacturonase 50%

 Allergènes majeurs, , c’est à dire reconnus par plus de 50% des patients.

  • Bet v 1 pour les pollens d’arbres.
    • Reconnu par 95% des individus allergiques aux pollens des Fagales.
    • C’est d’ailleurs le seul allergène reconnu pour plus de 65% des patients.
    • 17 kDa, 159 acides aminés, Glycoprotéine.
    • Un des premiers allergènes cDNAs isolé.
    • Plusieurs isoformes (avec différentes IgE-réactivités).
    • Transporteurs de stéroides, RNase.
    • Pathogenesis Related protéines (PR-protéines).
    • Bet v 1 est au centre de nombreuses réactivités croisées (autres pollens d’arbres, épices, fruits, légumes, noisettes).
  • Phl p 5 : 65-80% des patients allergiques aux pollens des Poacées. Forte activité allergénique.
  • Phl p 7 : 10% des patients allergiques aux pollens des Poacées. Forte activité allergénique.
  • Phl p 4 : 80% des patients allergiques aux pollens des Poacées. Faible activité allergénique.
  • Phl p 1 :
    • Reconnu par plus de 90% des patients allergiques aux pollens des Poacées.
    • C’est l’allergène le plus en avant des Poacées.
    • Ne se rencontre que chez les Poacées.
    • Se rencontre dans toutes les espèces de Poacées.
    • C’est donc un marqueur véritable de la sensibilisation aux pollens de Poacées.
    • 31-35 kDa, 240 acides aminés, glycoprotéine.
    • Extrémité C-terminale : 40% d’identité de séquence avec Phl p 2 et Phl p 3, mais pas de réactivité croisée.
    • Fonction : similaire des expansines.
  • Phl p 5 :
    • Reconnu par plus de 65-85% des patients allergiques aux pollens des Poacées.
    • Forte IgE réactivité.
    • Seulement dans la sous-famille des Pooideae ( Phléole, Ivraie).
    • Absente chez le Maïs et les Poacées tropicales (Chiendent pied de poule, Cynodon dactylon).
    • 27-33 kDa, 260-300 acides aminés, non glycosylée.
    • Structure et fonction inconnues.
    • Plusieurs isoformes avec des variations de séquences qui ont pour conséquences des différences en IgE réactivité.
    • Extrémité C-terminale : 60% d’identité de séquence avec Phl p 6.
    • IgE réactivité croisée avec Phl p 6.

 Réactivités croisées des allergènes :

  • Des anticorps IgE synthétisés en réponse à un allergène reconnaissent des protéines similaires provenant d’autre source.
    • Ce phénomène est responsable d’un large spectre d’IgE-réactivité vis-à-vis d’allergènes issus de différentes sources.
    • Exemple des Profilines Bet v 2 et Phl p 12 et des protéines liées au Calcium : Bet v 4 et Phl p 7.
  • Les Profilines (Bet v 2 et Phl p 12) :
    • Ce sont des allergènes marqueurs de polysensibilisation (pollens des Poacées, d’arbres, d’herbacées, de fruits, de légumes, de noix).
    • Reconnus par 15-30% des patients polliniques.
    • 14 kDa, 131 acides aminés, non glycosylés, protéines acides.
    • Présents dans toutes les cellules eucaryotes.
    • Structurellement conservées.
    • Il y a plus de 80 % d’identité de séquence parmi les profilines des plantes.
    • 35 à 40 % d’identité de séquence avec les profilines des mammifères.
    • Actin-binding protéines.
  • Les Protéines liées au calcium des allergènes polliniques :
    • Bet v 4 et Aln g 4 pour les Fagales, Ole e 3 pour les Scrophulariales, Phl p 7 et Cyn d 7 pour les Poacées et Art v 5 pour les herbacées.

Implications cliniques, diagnostiques et thérapeutiques :
 Les connaissances sur les relations entre les allergènes (homologies de séquence, similarité de structure) et les IgE-réactivités croisées permettent :

  • De comprendre les profils de réactivité des patients.
  • De déterminer les sources d’allergène à l’origine du déclenchement du trouble.
  • De comprendre le processus de sensibilisation.
  • De faire la différence entre une co-sensibilisation et une sensibilisation croisée.

 Les allergènes marqueurs :

  • Les allergènes réagissant de façon croisée, comme Bet v 2 et Phl p 12 : ils prédisent des sensibilisations croisées (polysensibilisation).
  • Les allergènes marqueurs spécifiques du pollen, comme Phl p 7 et Bet v 4 : ils prédisent la sensibilisation aux pollens.
  • Les allergènes marqueurs spécifiques d’une famille, comme Phl p 1 : ils prédisent une sensibilisation véritable aux pollens de Poacées.

 Implications pour le diagnostic et le traitement :

  • L’utilisation d’allergènes marqueurs permet une détermination précise du profil de sensibilisation des patients.
  • Ces allergènes marqueurs constituent également la base de d’une sélection appropriée pour les formes de traitements les plus adéquats : traitement symptomatique ou immunothérapie spécifique.

Biologie des allergènes des acariens de la poussière de maison.

Susanne Vrtala, Autriche.

Généralités :
 Sujet d’importance majeure, mais les allergènes des acariens sont moins caractérisés que ceux des pollens. La source allergénique est en effet complexe et plusieurs questions restent sans réponse.
 50 % des patients allergiques sont sensibilisés aux acariens de la poussière de maison.
 80 % des enfants asthmatiques sont sensibilisés à ces mêmes acariens.

Quelles espèces représentent les principales sources sûres d’allergie aux acariens dans les différents pays ? Y a-t-il des réactivités croisées entre ces espèces ?
 Les réactivités croisées sont en fait limitées entre les acariens de la poussière de maison et les acariens de stockage.
 Entre les acariens du genre Dermatophagoides et Blomia tropicalis (zones tropicales et sub-tropicales), il a été trouvé des réactivités croisées modérées, aussi bien au niveau des recombinants que des extraits
(étude de Chew, Clin. exp. Allergy, 1999).
 Des réactivités croisées limitées ont été mises en évidence entre les allergènes du groupe de des acariens de stockage et les allergènes du groupe de deux Dermatophagoides pteronyssinus (étude de Gafvelin, JACI 2001).

 Tableau des allergènes des acariens :

GroupeFonction biochimiquekDaFréq. de la liaison IgE
1 Cystéine protéase 25 80-100
2  ? 14 80-100 3 Trypsine 25 10-100
4 Amylase 60 30-70
5  ? 14 20-70
6 Chymotrypsine 25 40-70
7  ? 24-29 30-60
8 Glutathione-S-transferase 26 10-80
9 Collagenolytique sérine protéase 24 90
10 Tropomyosine 37 10-60
11 Paramyosine 103 50-80
12  ? 14 50
13 Protéine se liant aux acides gras 15 10-20
14 Vitellogenin/apolipophorin-like 177 90
15 Chitinase 60 70
16 Gelsolin 55 50
17 Ca binding protein 53 35
18 Chitinase 60 70
19 Antibacterial peptide homologue 7 10
20 Arginine kinase 40 20-40
21  ? 14 30

 un nouvel allergène, Der p 21, a été caractérisé, qui ne croise pas avec Der p 5 malgré quelques similarités. Der p 21 est spécifique des acariens de la poussière de maison.
 un deuxième allergène a été isolé dans une librairie cDNA, le clone 30, qui n’a pas encore de nom officiel, mais qui paraît important, présentant 55 % d’IgE réactivité.
 Une combinaison de Der p 1 et Der p 2 permet le diagnostic de pratiquement tous les patients allergiques aux acariens.

 Proposition d’un arbre de décision :

  • SPT et/ou RAST positifs aux extraits d’acariens (confirmation d’une allergie aux acariens IgE médiée)
  • Dans le cas d’une forte réactivité aux acariens de stockage, on en reste là.
  • Dans le cas d’une forte réactivité à Der p (RAST de niveau deux à trois), on passe à l’étape suivante :
  • Diagnostic moléculaire avec Der p 1 ou rDer p 2 (allergènes majeurs) et rDer p 10 (allergène croisant).
    • Der p 1,2 + et Der p 10 - : indication forte pour ITS (immunothérapie spécifique).
    • Der p 1,2 + et Der p 10 + : indication moyenne
    • Der p 1,2 - et Der p 10 +/- : indication faible
    • Der p 1,2 +/-, Gly d +, Lep d +, Tyr p + : indication faible
  • Mais moins de 50% de patients sont sensibilisés exclusivement à Der p 1 et Der p 2 : la question de la pertinence clinique de chaque allergène individuel reste posée.

Conclusion :
 Dermatophagoides ssp. sont présents dans le monde entier mais d’autres espèces d’acariens présentant peu de réactivités croisées avec Dermatophagoides sont importants dans certains environnements.
 Les allergènes recombinants sont des outils adéquats pour le diagnostic et immunothérapie dans l’allergie aux acariens. Der p 1 et Der p 2 sont des allergènes marqueurs pour la prescription une immunothérapie spécifique.
 Un nombre limité des allergènes d’acariens semble suffisant pour le diagnostic et immunothérapie de l’allergie aux acariens.
 La pertinence clinique d’allergènes des acariens au niveau individuel nécessite d’être étudiée.

Allergènes des animaux : focus sur le chat.

Hans Grönlund, Suède.

Généralités :
 La fréquence de l’allergie au chat et d’environ 10 %.
 Les allergènes du chat sont une des causes d’asthme les plus fréquentes.
 Les phanères de chat sont une source allergénique ubiquitaire.

Les allergènes connus :
 Fel d 1, sécrétoglobine.

  • C’est un allergène majeur, reconnu par plus de 90 % des patients allergiques au chat.
  • Composé de deux chaînes, son poids moléculaire moyen est de 21 à 22 kDa (35-38 kDa) .
  • Les réactivités croisées ont été peu étudiées.
  • Les IgE spécifiques de Fel d 1 pourraient constituer un marqueur de risque de l’asthme.
  • Bibliographie des études consacrée à Fel d 1 :
    • Ohman, J Immunol, 1974.
    • Chapman, J Immunol, 1988.
    • Duffort, O.,A., Mol Immunol, 1991.
    • Morgenstern, PNAS, 1991.
    • Griffith, Gene, 1992.
    • Kristensen, Biol Chem, 1997.
    • Van Ree, JACI, 1999.
    • Keating, Mol Immunol, 1995.
    • Bond, JF, Mol Immunol, 1993.
    • Slunt, J.,B.,JACI, 1995.

 Fel d 2, sérum albumine. (cf Ohman, JACI, 1973, Spitzauer, JACI, 1995, Van Ree JACI, 1999, Reininger CEA, 2003).

  • C’est un allergène mineur, reconnu par 10 à 30 % des patients allergiques au chat.
  • Son poids moléculaire est de 66 kDa.
  • Cet allergène réagit de façon croisée avec les albumines de divers animaux.
  • S’agit-il d’un marqueur diagnostic de prédiction d’une progression de l’atopie sévère ?

 Fel d 3, cystatine. (Ichikawa, CEA, 2001).

  • Il s’agit d’un allergène mineur, reconnu par au moins 10 % des patients allergiques au chat.
  • Son poids moléculaire est de 11 kDa.
  • Il s’agit d’inhibiteurs de protéase endogènes.
  • Cet allergène montre 80 % d’identité de séquence à la cystatine A d’origine bovine et humaine.

 Fel d 4, Lipocaline : (cf Smith et al. CEA, 2004)

  • Ce sont des allergènes majeurs du chien, du cheval, des lapins et des rongeurs.
  • Son poids moléculaire est de 19 kDa.
  • Ces petites protéines sont produites par le foie où les glandes sécrétoires.

Que dire des immunoglobulines de chat ?
 Dans la salive de chat, on trouve :

  • IgG : 0.10 mg/ml.
  • IgA : 0.54 mg/ml.
  • IgM : 0.13 mg/ml.

 Les IgA de chat peuvent être un nouvel allergène se liant aux IgE et réagissant de façon croisée avec des structures carbohydrates comme commun dénominateur.

Rechercher

En bref

categories

  Allergenes

  Maladies

  Fonctionnel