Existe-t-il un lien entre la description qualitative de la dyspnée et sa perception quantitative dans l’asthme ? : Claudia Coli, MD ; Monica Picariello, MD ; Loredana Stendardi, MD ; Michela Grazzini, MD ; Barbara Binazzi, MD ; Roberto Duranti, MD and Giorgio Scano, MD, FCCP
* From the Department of Internal Medicine (Drs. Coli, Picariello, Scano, and Duranti), Section of Immunology and Respiratory Medicine, University of Florence ; and Fondazione Don C. Gnocchi (Drs. Stendardi, Grazzini, and Binazzi), Section of Respiratory Rehabilitation, Pozzolatico (Firenze), Firenze, Italy.
dans Chest. 2006 ;130:436-441
– Contexte :
- Chez les patients atteints d’asthme, il n’y a aucun lien évident entre la description qualitative de la dyspnée et son intensité globale au cours d’une bronchoconstriction.
– Buts :
- Déterminer si la perception qualitative et quantitative de la bronchoconstriction méthacholine-induite contribue indépendamment à caractériser l’asthme stable clinique.
– Matériel et méthodes :
- Nous avons évalué chez 49 asthmatiques les changements induits par une chute de VEMS de 20 à 30 % après inhalation de métacholine sur :
- la capacité inspiratoire
- la dyspnée quantitativement (échelle de dyspnée de BORG) et qualitativement (panel de 8 caractéristiques descriptives de dyspnée).
- De plus, nous avons calculé le niveau de perception de la bronchoconstriction à 20% de chute du VEMS (appelé « PB20 » - voir note dans commentaires)
– Résultats :
- Les caractéristiques de description sélectionnées pendant l’inhalation de métacholine nous ont permis de regrouper les patients en 3 groupes de « langage » de dyspnée :
- groupe A « oppression thoracique » (n = 21)
- groupe B « effort/travail pour respirer » ( n = 7)
- groupe C « double description A et B » (n = 13)
- 8 patients sur 49 (groupe D) n’étaient pas capables de définir distinctement les caractéristiques de leur dyspnée.
- Les différents groupes avaient le même type de fonction respiratoire en base et après inhalation de métacholine.
- Les patients sélectionnaient plus souvent « oppression thoracique » (42.85%) que « effort/travail pour respirer » (14.3%) et « double description A et B » (26.5 %) autant au niveau le plus bas de bronchoconstriction (Chute de VEMS < 10%) qu’au niveau d’une chute de VEMS de 20 %.
- 32 patients étaient des normo-percepteurs (1.4 ua < PB20 < 5 ua ; [ua] = unité arbitraire), 7 patients étaient des hyper-percepteurs (PB20 > 5ua), et 10 des hypo-percepteurs (PB20 < 1.4ua).
- les sous-groupes de « langage » étaient distribués de façon équivalente dans les sous groupes de percepteurs.
– Conclusion :
- Chez les patients avec asthme stable cliniquement, la PB20 et le « langage » de la dyspnée contribuent indépendamment à définir la condition de la maladie.
- Cependant, la possibilité que cette indépendance soit liée au risque β doit être prise en compte.