Prolongation de l’éviction alimentaire après test de provocation alimentaire négatif. : Philippe A. Eigenmann, Jean-Christoph Caubet and Samuel A. Zamora
University Hospital of Geneva, Department of Paediatrics, Geneva, Switzerland
dans Pediatric Allergy and Immunology 17 (8), 601-605
– Contexte :
- Un test de provocation alimentaire négatif dans le suivi de patients précédemment diagnostiqués en tant qu’allergiques alimentaires devrait logiquement entraîner le retour à un régime normal. Cependant, tous les patients ne réintroduisent pas ensuite le ou les aliments en question.
– Objectifs :
- Les objectifs de l’étude étaient de définir la proportion de tests de provocation alimentaire négatifs non suivie d’un régime normal, et d’identifier les raisons possibles à cette absence de réintroduction.
– Méthodes :
- Des patients présentant un test de provocation alimentaire négatif ont reçu un questionnaire par la poste.
- Les items du questionnaire incluaient les symptômes au moment du diagnostic, la durée du régime, la crainte d’une réaction accidentelle durant le régime d’éviction et comment celui-ci a influencé la vie sociale.
- Les patients ont été également interrogés pour savoir si l’aliment avait été réintroduit après le test de provocation alimentaire négatif, et sinon, pour quelle(s) raison(s).
– Résultats :
- Parmi les questionnaires remplis, 25,4% (18/71) des patients ont rapporté que l’aliment n’a pas été réintroduit.
- Les patients ayant eu antérieurement un diagnostic d’allergie à l’arachide ont eu tendance à réintroduire moins fréquemment que les patients allergiques à d’autres aliments.
- Nous avons constaté que les filles réintroduisaient de façon significative moins souvent que les garçons.
- Cependant, ni la sévérité de la réaction initiale, ni la crainte d’une réaction accidentelle pendant le régime d’éviction, ni la prolongation de celui-ci n’ont influencé la décision de réintroduction de l’aliment.
- Parmi les autres raisons listées, la crainte de la persistance de l’allergie, le prurit récurrent ou des éruptions cutanées non spécifiques apparues après avoir mangé de la nourriture, ont été rapportées dans 12,7% de l’ensemble des questionnaires.
- Les patients qui ont réintroduit l’aliment ont rapporté que leur vie sociale s’est généralement améliorée.
- Un quart des patients précédemment allergiques continuent un régime d’éviction alimentaire en dépit d’un test de provocation négatif.
– Conclusions :
- Nous suggérons de réévaluer la consommation alimentaire chez tous les patients ayant eu un test de provocation négatif, et chez ceux qui évitent toujours l’aliment spécifique pour considérer la répétition du test de provocation.