Allergie aux pénicillines : consulter son Zorro car le diagnostic se fait à la pointe de l’épée !!

mardi 16 janvier 2007 par Dr Stéphane Guez1634 visites

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Allergie aux pénicillines : consulter son  Zorro car  le diagnostic se fait à la pointe de l’épée !!

Allergie aux pénicillines : consulter son Zorro car le diagnostic se fait à la pointe de l’épée !!

mardi 16 janvier 2007, par Dr Stéphane Guez

L’allergie aux médicaments et en particulier aux antibiotiques de la famille des pénicillines est extrêmement fréquente. Si les tests cutanés sont performants, ils sont cependant longs à réaliser et désagréables pour les patients. Y a-t-il un dosage biologique fiable pour éviter ces tests cutanés ?

Intérêt de la détermination des IgE spécifiques sériques dans le diagnostic de l’allergie immédiate aux Bétalactamines. : C. Fontaine, C. Mayorga, P. J. Bousquet, B. Arnoux, M.-J. Torres, M. Blanca, P. Demoly (2007)

1Exploration des allergies - Maladies Respiratoires and INSERM U454 - IFR3, Hôpital Arnaud de Villeneuve, University Hospital of Montpellier, Montpellier Cedex 5, France ; 2Research Unit for Allergic Diseases, Carlos Haya Hospital, Malaga, Spain

dans Allergy
Volume 62 Issue 1 Page null - January 2007

 Introduction :

  • Les réactions allergiques aux bétalactames sont les causes les plus fréquentes de réactions indésirables aux médicaments médiées par un mécanisme immunologique.
  • Elles peuvent être explorées par des tests in vivo ou in vitro.
  • La mesure des taux d’IgE spécifiques dans le sérum (IgEs) présente de nombreux avantages : sécurité, simplicité et disponibilité par des médecins non allergologues.

 Objectif de l’étude :

  • Etablir la valeur diagnostic de la détermination des IgE spécifiques dans la procédure diagnostique d’une allergie immédiate aux bétalactames.

 Matériel et méthode :

  • La détermination in vitro des IgE spécifiques anti-bétalactames a été comparée dans 3 populations bien définies de patients (n=45) :
    • l’une avec des tests cutanés négatifs et un test de provocation médicamenteux positif,
    • une autre avec des tests cutanés positifs
    • et un troisième groupe de témoins exposés mais avec une bonne tolérance.
  • Deux techniques ont été utilisées :
    • le système CAP-FEIA (Phadia) disponible sur le plan commercial,
    • et un dosage de type RAST fait « maison ».

 Résultats :

  • La spécificité du CAP-FEIA varie de 83.3% à 100% et sa sensibilité de 0% à 25% selon les manifestations cliniques initiales.
  • La spécificité du RAST est de 66.7 à 83.3% avec une sensibilité variant de 42.9% à 75%.
  • Dans le sous-groupe de patients ayant fait un choc anaphylactique avec des tests cutanés négatifs, la sensibilité et la spécificité du RAST est de 75%.
  • Les valeurs prédictives positives et négatives sont respectivement de 45.5% et 77.1% avec le CAP-FEIA et de 33.5 et 81.5% avec le RAST.

 Conclusion :

  • Ces résultats indiquent que,
    • bien que la spécificité des dosages d’IgE spécifiques anti-bétalactames soit bonne,
    • la sensibilité est basse.
  • Le dosage des IgE devrait être limité aux patients ayant des antécédents de choc anaphylactique avec des tests négatifs, dans l’objectif d’éviter un test de provocation médicamenteux.
  • Des dosages plus sensibles doivent être développés.

Les auteurs ont testé la sensibilité et la spécificité de 2 techniques de dosage d’IgE spécifiques anti-bétalactames chez des patients allergiques et des témoins.

Les tests cutanés restent les plus performants, ces dosages n’ayant d’intérêt que pour les patients ayant fait un choc aux bétalactames mais avec de tests cutanés négatifs.

Ce travail est intéressant car en pratique allergologique quotidienne, l’allergie aux bétalactames est un motif fréquent de consultation. Le diagnostic repose actuellement seulement sur les tests cutanés qui sont bien validés, mais dont la réalisation est fastidieuse surtout chez l’enfant. Il est donc important de rechercher un dosage biologique qui puisse permettre de valider le diagnostic d’allergie en évitant les tests cutanés.

Ce travail, qui porte sur peu de patients, montre que malheureusement si la spécificité est bonne, la sensibilité est très faible. Le dosage biologique ne peut donc pas remplacer les tests cutanés.

Par contre dans un sous-groupe de patients caractérisés par des antécédents de choc avec tests cutanés négatifs, le RAST a une bonne valeur. Mais il s’agit d’une technique de dosage fabriquée par les auteurs et non d’un système de dosage disponible actuellement sur le plan commercial.

Les allergologues doivent donc pour l’instant poursuivre leurs explorations sous forme de tests cutanés en attendant la mise à disposition d’un dosage d’IgE spécifique anti-bétalactames ayant une bonne spécificité et une bonne sensibilité.

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