Être asthmatique : l’angoisse !

mardi 20 février 2007 par Dr Alain Thillay2723 visites

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Être asthmatique : l’angoisse !

Être asthmatique : l’angoisse !

mardi 20 février 2007, par Dr Alain Thillay

La maladie asthmatique est génératrice d’anxiété. Dans cette revue les auteurs analysent différentes sources sur la prise en charge par thérapie cognitive et comportementale des patients asthmatiques. Ces thérapies montrent-elles un intérêt ? Là est la question.

Anxiété, attaque de panique et asthme de l’adulte : une perspective cognitivo-comportementale. : Vandana M. Deshmukha, Brett G. Toellea, Tim Usherwoodb, Brian O’Gradyc and Christine R. Jenkinsa .

Woolcock Institute of Medical Research, Box M77 Missenden Road Post Office, Camperdown, NSW 2050, Australia ; Western Clinical School at Westmead Hospital, The University of Sydney, P.O. Box 154, Westmead, NSW 2145, Australia ; Westmead Anxiety Treatment and Research Unit, Locked Bag 7118, Parramatta, BC, NSW 2150, Australia

dans Respiratory Medicine
Volume 101, Issue 2 , February 2007, Pages 194-202

 Introduction :

  • Une revue de travaux antérieurs suggère une augmentation de la probabilité de la prévalence des désordres anxieux et, en particulier, les attaques de panique, chez les patients asthmatiques comparativement à une population normale.
  • La recherche indique également des niveaux significatifs de comorbidité d’asthme et d’anxiété mesurés sur des échelles analogiques de l’anxiété et de l’accès de panique.

 La revue :

  • Les manifestations cliniques d’anxiété et d’accès de panique affectent la perception des symptômes et la gestion de l’asthme par les effets des symptômes anxieux tels que l’hyperventilation et, indirectement, sur le comportement d’autogestion et la réponse du médecin.
  • Cependant, les données sont limitées concernant l’impact de cette comorbidité sur la qualité de vie de l’asthmatique.
  • Quelques études indiquent que des individus, ayant une comorbidité d’asthme et d’anxiété ou d’accès de panique, rapportent les plus mauvais scores de qualité de vie de l’asthmatique en général en rapport avec leur symptomatologie, le fait d’être limités dans leurs activités habituelles, d’être soumis aux stimuli environnementaux et au sentiment de détresse morale.
  • La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est un traitement efficace de choix de la prise en charge des désordres anxieux et des attaques de panique.
  • Cependant, des protocoles standards de TCC concernant l’anxiété et les accès de panique peuvent avoir besoin d’être spécifiquement orientés pour améliorer les résultats de l’asthme.
  • En outre, la littérature concernant la recherche sur l’asthme manque dans le cadre d’essais contrôlés et randomisés s’appliquant à la TCC des patients présentant la comorbidité asthme et manifestations cliniques de l’anxiété.

 Conclusion :

  • Des essais évaluant des interventions de type TCC chez des individus ayant des manifestations cliniques d’anxiété et d’asthme pourraient fournir la preuve que ces interventions complémentaires sont efficaces afin d’améliorer la gestion et le contrôle de l’asthme.

Les thérapies cognitives et comportementales se sont développées fortement dans les années 60 chez les américains. Ces thérapies se fondent sur des données scientifiques. Ce type de travail venait s’opposer à la psychanalyse qui, alors, avait le vent en poupe sans apporter la moindre preuve scientifique.

Heureusement, la science a poursuivi son œuvre, à présent, la psychanalyse ne trouve plus audience que dans deux pays, l’Argentine et évidemment...la France ! A ce sujet, il faut lire le Livre noir de la psychanalyse.

Les TCC sont efficaces sur de nombreuses névroses comme l’anxiété, les phobies, la dépression nerveuse et même sur l’autisme par exemple pour parler de pathologies psychiatriques plus lourdes.

On le rappellera l’asthme n’est pas une maladie psychique - j’écris cela car les patients et encore certains médecins me posent souvent la question - par contre, le psychisme peut retentir.

Le bon Allergologue praticien qui prend en charge un asthmatique et qui y réussit fait de la TCC sans le savoir. Il informe son patient de ce qu’est l’asthme, les mécanismes, la physiopathologie, l’inflammation chronique, etc.. Il l’informe des mesures à prendre sur le plan thérapeutique ; expliquer l’éviction des allergènes ; les mesures anti-tabac ; les différents traitements symptomatiques ; et enfin, l’immunothérapie allergénique sera expliquée en détail. Il rajoutera la notion d’observance du traitement pour faire bonne mesure.

Tout cela doit se faire dans une relation d’aide, comme disent les comportementalistes, c’est à dire dans une relation « empathique ». Ce n’est pas dans une relation de maître à élève, ni dans une relation « sympathique » où là le médecin comprend bien le patient mais pleure avec lui plutôt que de vraiment l’aider.

J’ai vu beaucoup d’asthmatiques arriver à mon cabinet dans un état anxieux important parce qu’ils n’avaient pas fait l’objet d’une prise en charge type TCC. Une ou deux consultations plus loin, en faisant simplement mon travail d’Allergologue, en répondant clairement au patient, les choses s’arrangent.

Oui, aux TCC, une arme hyper-efficace sur le plan thérapeutique et sur le plan « commercial », les patients cherchent ce type de relation. Cela ne prend pas plus de temps, tout est dans la manière de vivre la consultation.

La référence française en TCC, c’est COTTRAUX .

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