Qui croire ?

jeudi 22 mars 2007 par Dr Hervé Masson425 visites

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Qui croire ?

Qui croire ?

jeudi 22 mars 2007, par Dr Hervé Masson

Le corps humain est d’une complexité telle que nos pauvres petits cerveaux sont loin d’avoir compris son fonctionnement.

Quand il s’agit de résoudre les dysfonctionnements de cette merveilleuse mécanique, les médecins sont souvent confrontés à des incohérences qui les plongent dans des abîmes de perplexité.

Prenons l’exemple de cette étude d’une équipe madrilène qui porte sur une allergie dont on pensait qu’elle ne posait plus de problème : l’allergie au chat.

Les auteurs se sont intéressés à la valeur de la positivité des tests cutanés et de la biologie pour affirmer qu’une allergie au chat était responsable de la maladie asthmatique chez un patient.

Ils comparaient les résultats de ces examens au moyen diagnostique le plus indiscutable : le test de provocation bronchique à l’allergène.

Il est édifiant de voir que seuls 42 % des asthmatiques ayant une biologie ou un test cutané positifs pour le chat, ont réagi au test de provocation bronchique.

Cette notion était clairement installée dans les esprits avec l’allergie alimentaire et l’on commence à ne plus voir d’éviction alimentaire multiple basée uniquement sur des tests ou des dosages sanguins. Les allergologues savent qu’il est fondamental d’avoir un argumentaire clinique en plus des examens paracliniques pour envisager de supprimer un aliment de l’alimentation.

Mais pour les autres allergènes ?

Qui réalise des tests de provocation bronchique aux acariens chez les asthmatiques souffrant d’un asthme toute l’année et qui ont des tests cutanés ou sanguins positifs, avant de mettre en route une immunothérapie spécifique ?

Personne… évidemment.

Par contre, c’est là qu’intervient le sens clinique du spécialiste qui va s’appuyer sur les signes décrits par son malade pour vérifier que sa maladie asthmatique est réellement en relation avec cette allergie.

Il n’existe pas de test cutané ou biologique qui permette d’affirmer catégoriquement l’origine allergique de la maladie.

Seule la démarche intellectuelle de l’allergologue, aidée par les examens complémentaires, permet d’aboutir au diagnostic.

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