Qui peut détecter un asthme avant son apparition : l’allergologue ou Madame Irma ?

mercredi 12 mars 2008 par Dr Christian Debavelaere1477 visites

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Qui peut détecter un asthme avant son apparition : l’allergologue ou Madame Irma ?

Qui peut détecter un asthme avant son apparition : l’allergologue ou Madame Irma ?

mercredi 12 mars 2008, par Dr Christian Debavelaere

Détecter une maladie avant l’apparition des manifestations cliniques, voilà le rêve de tout médecin. Cette étude italienne nous offre des arguments permettant une détection préventive de l’asthme en cas de rhinite isolée.

Retentissement de la rhinite allergique sur l’asthme, effets constatés sur les paramètres spirométriques. : Ciprandi G, Cirillo I, Pistorio A.

Department of Internal Medicine, Azienda Ospedaliera Universitaria San Martino, Genoa, Italy.

dans Allergy. 2008 Mar ;63(3):255-60.

 Contexte

  • Une association étroite existe entre la rhinite allergique et l’asthme.
  • La rhinite allergique représente un facteur de risque important pour l’apparition de l’asthme chez l’adulte.
  • Cette étude avait pour objectif d’évaluer dans un groupe important de patients ayant une rhinite allergique persistante modérée à sévère mais isolée, la présence d’anomalies spirométriques et de les relier à un possible facteur de risque.

 Méthodes

  • Un total de 392 patients ayant une rhinite allergique persistante, sont évalués de manière prospective puis consécutive.
  • Un examen clinique, des prick tests d’allergie et une spirométrie sont réalisés chez tous les patients.

 Résultats

  • Il y avait 24 (6,1%) patients ayant une capacité vitale forcée(cvf<80%) des valeurs prédictives, 50(12,8%) avec un VEMS < 80% des valeurs théoriques, et 341(87%) ayant un débit expiratoire forcé médian entre 25 et 75% de la cvf (DEMM25-75) inférieur à 80% des valeurs prédictives.
  • L’analyse de régression logistique mit en évidence que la durée d’évolution de la rhinite(OR:1,9 années) et la sensibilisation aux acariens de la poussière de maison(OR:8,2) était significativement associé avec des valeurs altérées de 2 des 3 paramètres spirométriques.

 Conclusion

  • Cette étude met en lumière le lien étroit entre les voies respiratoires supérieures et inférieures et le rôle de certains facteurs de risques comme la durée d’évolution et la sensibilisation aux acariens considérés comme un marqueur précoce de l’apparition de complications bronchiques chez les patients présentant une rhinite allergique isolée persistante modérée ou sévère.

Cette étude Italienne est très intéressante car réalisée de manière prospective sur un large échantillon de patients (392), présentant une rhinite allergique isolée.

Elle recherche systématiquement des perturbations de l’exploration fonctionnelle respiratoire, par la mesure de la CVF, du VEMS et du DEMM 25-75.

Ces mesures sont fréquemment perturbées, surtout le DEMM 25-75, ce qui n’est pas surprenant chez ces patients asymptomatiques.

Les patients présentant ces perturbations souffrent le plus souvent de sensibilisation aux acariens et présentent une rhinite depuis 19 mois en moyenne.

Personnellement, je connais le lien et la filiation évidente entre rhinite allergique et asthme et recherche depuis bien longtemps des signes précurseurs d’apparition de l’asthme imminent comme l’asthme d’effort et les symptômes d’hyperréactivité bronchique non spécifique.

Dans le temps, j’hésitais à réaliser systématiquement une EFR chez les patients asymptomatiques de crainte de réaliser abusivement des examens paracliniques, cette étude nous encourage à réaliser systématiquement des EFR prédictives pour collecter des arguments en faveur d’une intervention active l’apparition imminente de la maladie allergique, chez un patient souffrant de rhinite allergique.

Qui mieux qu’un allergologue peut agir à un stade précoce voire précurseur d’une maladie asthmatique !

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