Nouvelle tendance en anaphylaxie : l’IgG bouscule les IgE.

vendredi 18 avril 2008 par Dr Stéphane Guez2395 visites

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Nouvelle tendance en anaphylaxie : l’IgG bouscule les IgE.

Nouvelle tendance en anaphylaxie : l’IgG bouscule les IgE.

vendredi 18 avril 2008, par Dr Stéphane Guez

On sait depuis longtemps que la réaction anaphylactique est secondaire à la libération d’histamine par les mastocytes sensibilisés en présence de l’allergène. Mais parfois, malgré une forte présomption d’anaphylaxie, toutes les explorations allergologiques restent négatives. Y aurait t-il une seconde voie de l’anaphylaxie ?

Les basophiles jouent un rôle central dans la réaction systémique anaphylactique IgG (et non IgE) médiée. : Tsujimura Y, Obata K, Mukai K, Shindou H, Yoshida M, Nishikado H, Kawano Y, Minegishi Y, Shimizu T, Karasuyama H.

Department of Immune Regulation and Tokyo Medical and Dental University Graduate School, Tokyo 113-8519, Japan

dans Immunity. 2008 Apr ;28(4):581-9.

 Introduction :

  • L’anaphylaxie est une réaction allergique aigüe sévère et potentiellement fatale.
  • Les IgE, les mastocytes et l’histamine sont depuis longtemps associés à l’anaphylaxie, mais une voie alternative médiée par les IgG a été évoquée comme pouvant être importante dans le développement d’une réaction anaphylactique.

 Résultats

  • Dans ce travail, les auteurs ont montré que le basophile, la cellule la moins fréquente des cellules sanguines, n’est pas indispensable à la réaction anaphylactique IgE médiée, mais joue par contre un rôle primordial dans la réaction allergique anaphylactique passive ou active médiée par les IgG chez la souris.
  • In vivo, la déplétion en basophiles, mais non en macrophages, neutrophiles ou cellules NK, améliore la réaction anaphylactique passive à IgG, et sauve les souris du décès dans l’anaphylaxie active.
  • Après capture des complexes allergènes-IgG, les basophiles libèrent du PAF (platelet activating factor), conduisant à une augmentation de la perméabilité vasculaire.

 Conclusion :

  • Ces résultats mettent en avant le rôle pivot des basophiles in vivo et montrent qu’il existe 2 voies distinctes conduisant à une réaction anaphylactique induite par les allergènes :
    • l’une médiée par les basophiles et les IgG avec libération de PAF
    • et une autre voie, classique, médiée par les mastocytes, les IgE et l’histamine.

Les auteurs démontrent que, chez la souris, à coté de la voie allergique classique à IgE, il existe une autre voie qui fait intervenir le basophile.

C’est la fixation d’IgG spécifiques liées à l’allergène qui active le basophile avec libération de PAF entraînant des manifestations d’anaphylaxie superposable à celle de l’histamine.

Ce travail est superposable à une étude précédente publiée en 2002 dans le JACI (J Allergy Clin Immunol 2002, 109 : 658-68) et qui a souligné également le rôle central des basophiles dans l’anaphylaxie médiée par les IgG spécifiques.

Il s’agit d’une voie démontrée chez la souris et de manière générale chez les rongeurs, mais qui n’a pas encore été démontrée chez l’homme.

Elle est donc supposée pouvoir se manifester dans la mesure où il existe des récepteurs de type III aux IgG à la surface des basophiles humains, qu’il existe également des IgG spécifiques et qu’enfin on sait depuis longtemps que des réactions allergiques peuvent produire la libération de PAF.

Le basophile étant une cellule circulante et non tissulaire, on pourrait par exemple expliquer en appliquant l’hypothèse que cette seconde voie de l’anaphylaxie existe chez l’homme, que des réactions allergiques ne puissent être mises en évidence ni par les tests cutanés ni par les dosages d’IgE spécifiques.

Seuls des tests d’activation des basophiles, en mesurant la libération de PAF en présence de l’allergène suspect, pourraient permettre de poser le diagnostic d’anaphylaxie et non de réaction anaphylactoïde.

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