Nez qui coule un jour, bronches qui toussent demain…

mardi 20 mai 2008 par Dr Clément FOURNIER1865 visites

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Nez qui coule un jour, bronches qui toussent demain…

Nez qui coule un jour, bronches qui toussent demain…

mardi 20 mai 2008, par Dr Clément FOURNIER

Le fait de présenter une rhinite allergique favoriserait la survenue d’une hyper-réactivité bronchique. Cette grosse étude épidémiologique a évalué la survenue d’une HRB sur 9 ans chez 3719 patients.

Rhinite allergique et survenue d’une hyper-réactivité bronchique = une étude épidémiologique. Shaaban R, Zureik M, Soussan D, Antó JM, Heinrich J, Janson C, Künzli N, Sunyer J, Wjst M, Burney PG, Neukirch F, Leynaert B.

INSERM U700, Epidémiologie des Maladies Respiratoires Faculté Xavier Bichat, BP 416, Paris, France

dans Am J Respir Crit Care Med. 2007 Oct 1 ;176(7):659-66. Epub 2007 Jul 5

 Rationnel :

  • Les patients avec rhinite allergique ont plus souvent une hyper-réactivité bronchique (HRB) dans les études épidémiologiques.

 Objectifs :

  • Evaluer les variations d’HRB chez des sujets non asthmatiques avec ou sans rhinite allergique sur une période de 9 années.

 Méthodes :

  • La survenue d’une HRB était évaluée chez 3719 sujets sans HRB de base, à partir des données de suivi de l’étude « ECRHS » (European Community Respiratory Health Survey).
  • Une HRB était définie par une chute d’au moins 20% du VEMS à une dose maximale de 1 mg de métacholine.
  • La rhinite allergique était définie par la présence de symptômes de rhinite allergique associée à des IgE spécifiques positifs soit aux pollens, au chat, aux acariens, à cladosporium (IgE ≥ 0,35 UI/ml).

 Résultats :

  • L’incidence cumulée d’HRB était de 9,7% chez les sujets avec rhinite allergique, de 7% chez les sujets avec atopie sans rhinite allergique, et de 5,5% chez les sujets sans rhinite allergique ou atopie (Odds Ratio respectifs et intervalle de confiance à 95% pour la survenue d’une HRB : 2,44 [1,73 – 3,45] ; et 1,35 [0,86 – 2,11] ; après ajustement sur d’éventuels facteurs confondants comprenant le sexe, le tabagisme, l’indice de masse corporelle, et le VEMS)
  • Les sujets avec rhinite allergique exclusive au chat ou aux acariens présentaient un risque accru de développement d’une HRB (Odds ratio = 7,90 [3,48 – 17.93] et 2,84 [1,36 – 5,93] respectivement).
  • Inversement, parmi les sujets avec HRB de base (n = 372), les sujets avec rhinite allergique ne présentaient pas plus d’HRB au cours du suivi par comparaison avec les sujets sans rhinite allergique (odds ratio = 0,51 [0,33 – 0,78]).
  • La rémission de l’HRB était plus fréquente parmi les sujets avec rhinite traités par naso-corticoides par comparaison aux sujets non traités. (odds ratio = 0,33 [0,14 – 0,75]).

 Conclusion :

  • La rhinite allergique était associée à un risque accru d’ HRB, mais avec une possibilité de rémission en cas de traitement de la rhinite.

De nombreuses études ont prouvé l’existence d’un continuum entre la rhinite allergique et l’inflammation bronchique de l’asthme. 10 à 30% des patients avec rhinite allergique présenteraient une inflammation bronchique.

Cette étude confirme qu’il existe une augmentation du risque de développement d’une inflammation bronchique responsable d’une HRB chez les patients présentant une rhinite allergique. Elle confirme également que le traitement de la rhinite par naso-corticoïdes améliore cette HRB.

L’hypothèse pour expliquer l’inflammation bronchique de la rhinite allergique est celle d’une propagation de l’inflammation nasale aux voies respiratoires basses par la circulation systémique. Cette propagation marcherait aussi en sens inverse puisqu’il peut exister une inflammation éosinophilique nasale chez des asthmatiques sans symptôme de rhinite chronique.

Quand autant d’études, d’une qualité scientifique indiscutable, vont dans le même sens, c’est qu’il faut arrêter de les faire… Il vaudrait mieux s’occuper activement des rhinites allergiques afin d’essayer de diminuer l’incidence de l’asthme allergique.

Il faut donc envoyer les rhinites allergiques à l’allergologue !

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