Étude rétrospective sur la prescription en première intention de l’association propionate de fluticasone et salmétérol chez des asthmatiques bénéficiaires d’une assurance maladie aux États-Unis. : Friedman H, Wilcox T, Reardon G, Crespi S, Yawn BP.
Analytic Solutions, Inc., New York, New York 10012, USA.
dans Clin Ther. 2008 Oct ;30(10):1908-17.
Le consensus international préconise la prise en charge médicamenteuse de l’asthme persistant modéré par une faible dose d’un corticostéroïde inhalé (CSI).
La prise simultanée d’un beta²-mimétique de longue durée d’action (B2L) doit être réservée aux patients dont l’asthme n’est pas contrôlé par le CSI seul.
On remarque cependant aux États-Unis que de nombreux patients présentant un asthme persistant modéré sont d’emblée traités par l’association propionate de fluticasone et salmétérol (SRTD).
– Objectif :
- Le but de cette étude était d’observer si les prescriptions de SRTD étaient en rapport avec les données du consensus de prise en charge de la maladie asthmatique.
– Méthodes :
- La base de données d’une assurance maladie privée a été analysée rétrospectivement afin d’étudier les patients (âgés de 12 à 62 ans) à qui une pharmacie a délivré au moins une fois du SRTD entre le 1er octobre 2004 et le 30 septembre 2006.
- La date de la première délivrance de SRTD a été associée à chaque patient.
- Les informations concernant les consultations et les délivrances médicamenteuses au cours des 365 jours qui ont précédé cette première délivrance de SRTD ont été colligées.
- Il a été ainsi possible d’estimer assez justement la sévérité réelle de l’asthme de chaque patient si pendant l’année précédant la délivrance initiale de SRTD ils ont eu recours à plus de 365 prises de beta 2 mimétique de courte durée d’action (B2C), ou à une corticothérapie orale (CO) délivrée en ville, ou ont été admis aux urgences pour asthme avec prescription d’une CO, ou enfin hospitalisés en raison de leur asthme.
– Résultats :
- Parmi les 87.459 patients ayant débuté un traitement de SRTD, 60,8% étaient des femmes d’un âge moyen de 37,3 ans.
- 60.453 patients parmi eux, soit 69,1%, n’avaient jamais eu de prescription d’un CSI ou ne présentaient d’élément permettant de suspecter un asthme modéré ou sévère.
- Durant l’année précédant la première prise de SRTD, seulement 6,3% avaient reçu un CSI, 7,4% avaient eu recours à plus de 365 doses de B2C, 22,7% avaient pris une CO, 1,1% avaient transité aux urgences et s’étaient vu prescrire une CO, et enfin 1,5% avaient été hospitalisés.
– Conclusion :
- Plus de 2/3 des patients ont reçu une prescription de SRTD sans traitement préalable par un CSI ni élément évocateur d’un asthme sévère justifiant la prescription de l’association CSI et B2L.