Manger plus pour faire le diagnostic d’intolérance alimentaire : les gourmands seront contents.

vendredi 20 février 2009 par Dr Stéphane Guez956 visites

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Manger plus pour faire le diagnostic d’intolérance alimentaire : les gourmands seront contents.

Manger plus pour faire le diagnostic d’intolérance alimentaire : les gourmands seront contents.

vendredi 20 février 2009, par Dr Stéphane Guez

A coté de l’allergie alimentaire qui n’est pas toujours simple à diagnostiquer, les intolérances alimentaires sont un vrai casse-tête. Les tests de provocation avec des mélanges d’additifs et de conservateurs sont décevants. Ces auteurs proposent un nouvel outil diagnostic qui semble donner de bons résultats.

Test de réintroduction alimentaire progressif : une nouvelle approche diagnostique pour évaluer les réactions pseudo allergiques dans l’urticaire chronique : une étude pilote (Epreuve de provocation par paliers dans l’urticaire chronique). : Bunselmeyer B, Laubach HJ, Schiller M, Stanke M, Luger TA, Brehler R.

Department of Dermatology, University Hospital Münster, Münster, Germany

dans Clin Exp Allergy. 2009 Jan ;39(1):116-26

 Introduction :

  • Le pourcentage de rémission des symptômes chez les patients qui présentent une urticaire chronique (UC) lors d’un régime d’éviction alimentaire varie de 31 à 71%.
  • Cependant, la valeur diagnostique des tests de provocations traditionnels avec des additifs alimentaires en gélules reste très insatisfaisante.

 Objectif de l’étude :

  • Il est proposé par les auteurs un nouveau test consistant en une augmentation progressive des réintroductions alimentaires (IBUF).
  • Ce test a été évalué dans une étude pilote auprès de patients présentant une UC.
  • L’objectif primaire de l’étude est :
    • la détermination du pourcentage de patients qui présentent une récidive d’urticaire à la fin d’un pallier de l’IBUF
    • après une rémission initiale complète réalisée par un régime d’éviction alimentaire éliminant toutes les pseudo-allergènes.

 Matériel et méthode :

  • Un total de 153 patients ayant une UC a été soumis pendant 5 semaines à un régime éliminant tous les pseudo-allergènes.
  • Tous les patients en rémission ont été inclus dans une étude de 6 semaines avec le protocole IBUF, comportant la réintroduction progressive et systématique de tous les pseudo-allergènes d’une façon standardisée.
  • La récidive et la sévérité de l’urticaire a été apprécié par un score d’urticaire.
  • Les effets sur la qualité de vie et sur les gênes subjectives ressenties ont été évalués pour chaque patient à l’aide :
    • d’un journal de bord quotidien,
    • d’une échelle visuelle de sévérité analogique
    • et avec un questionnaire de qualité de vie (CU-Q20L).
  • Enfin les patients ont été ensuite suivis de 3 à 24 mois après l’IBUF à l’aide d’un interrogatoire téléphoniques.

 Résultats :

  • Un total de 104 patients ont suivi le régime d’éviction des pseudo-allergènes avec en terme de rémission :
    • 51% de réponse partielle,
    • 17% complète,
    • et 32% aucune.
  • Tous les patients ayant répondu au régime d’éviction, objectivent une diminution de la gêne subjective, de l’urticaire et du score de qualité de vie (p<0.001) pour chaque item.
  • 86% des patients (12/14) ayant une rémission complète présentent une récidive d’urticaire lors des tests de réintroduction alimentaire.
  • 58% (7/12) de ces patients n’ont à nouveau plus de symptômes d’urticaire après élimination des aliments identifiés lors du test de réintroduction alimentaire progressif (IBUF) lors du suivi téléphonique.
  • Chez les patients ayant présentés une rémission partielle lors du régime initial, le test IBUF n’apporte pas d’information sur les causes des manifestations urticariennes.

 Conclusions :

  • Le nouveau protocole de réintroduction alimentaire développé par cette équipe (IBUF) semble être une méthode intéressante pour identifier les aliments à risque chez certains patients ayant une UC.
  • Cette nouvelle méthode doit maintenant être validée par des études randomisées contrôlées pour vérifier son aide au diagnostic étiologique dans l’UC.

Les auteurs proposent dans l’UC un nouvel outil permettant de repérer les pseudos allergènes alimentaires en cause.

Après un régime d’éviction strict de tous les conservateurs et autres additifs, ils proposent une réintroduction progressive. La réapparition de l’urticaire permet d’identifier les pseudos allergènes en cause.

Ce travail est intéressant sur le plan formel. Cependant il est relativement difficile à mettre en œuvre et impose un suivi très strict par une diététicienne avec des régimes successifs qui doivent être scrupuleusement respectés pour permettre une bonne interprétation.

Cette procédure ne se conçoit que pour les patients ayant une urticaire chronique et répondant totalement à un régime d’éviction strict éliminant tous les additifs et conservateurs.

Sur le nombre initial de patients, seulement 104 sur 153 ont suivi ce régime et seulement 14 ont eu une rémission et le test n’a été utile que pour 12 patients !!

Il est donc nécessaire de valider ce test sur un nombre plus important de patients et d’améliorer sa faisabilité.

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