Cool : je ne traite pas mon asthme alors je ne peux plus parler (je siffle). Je traite mon asthme et je ne peux toujours pas parler (je perd la voix) !!

lundi 2 mars 2009 par Dr Stéphane Guez1777 visites

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Cool : je ne traite pas mon asthme alors je ne peux plus parler (je siffle). Je traite mon asthme et je ne peux toujours pas parler (je perd la voix) !!

Cool : je ne traite pas mon asthme alors je ne peux plus parler (je siffle). Je traite mon asthme et je ne peux toujours pas parler (je perd la voix) !!

lundi 2 mars 2009, par Dr Stéphane Guez

La généralisation des recommandations conduit à une augmentation significative des prescriptions dans l’asthme, en particulier des associations (fixes ou non) des corticoïdes inhalés et des beta² longue durée d’action. Ces traitements ont peu d’effets secondaires, du moins d’après les études faites avant commercialisation…

Effets secondaires potentiels chez les patients traités par corticoïdes inhalés (CI) et beta² agoniste de longue durée d’action (LABA). : Korsgaard J, Ledet M.

Department of Chest Diseases, Aarhus University, Aalborg Sygehus, Denmark.

dans Respir Med. 2009 Jan 9.

 Introduction

  • LABA et CI sont largement utilisés chez les patients ayant une affection bronchique obstructive.
  • Les auteurs ont déterminé la fréquence de survenue des effets indésirables liés aux LABA et aux CI dans une étude ouverte observationnelle après commercialisation de ces produits.

 Matériel et méthode :

  • Un total de 158 patients traités par LABA et CI pour un asthme ou une BPCO ont été inclus de façon prospective dans une étude transversale de septembre 2004 à août 2005.
  • Un sous-groupe de 31 patients ayant une affection modérée a été prospectivement suivi après réduction de la posologie.
  • La fréquence et l’intensité des effets indésirables évalués à l’aide d’une échelle analogique de 0 à 10 a été estimée.

 Résultats :

  • Un total de 131 patients (83%) rapporte des effets indésirables liés aux corticoïdes inhalés.
    • Les plus fréquents sont : douleur et sécheresse de la gorge.
  • Un total de 114 (72%) patients décrit des effets secondaires liés au LABA.
    • Les plus fréquents sont les crampes musculaires (62%) et les fasciculations musculaires (39%).
  • Pour 5 effets indésirables potentiels sur 8, leur survenue augmente avec l’augmentation des doses.
  • Chez 31 patients la posologie moyenne des LABA et des CI a été réduite respectivement de 97.5% et 87%, avec une réduction des effets indésirables de 62% pour les CI (p<0.001 et de 91% (p<0.001) pour les LABA.

 Conclusion :

  • Les effets indésirables potentiels chez les adultes des CI et des LABA sont très fréquents avec une augmentation des doses lors de l’augmentation des posologies.
  • Les patients en majorité ne sont pas informés de ces possibles effets indésirables.
  • Les patients devraient donc être mieux informés, et ces résultats indiquent qu’il faut rechercher le traitement minium efficace.

Les auteurs ont étudié de façon systématique les effets indésirables éventuels de la prise au long cours de corticoïdes inhalés et de beta²-longue durée d’action.

Il y a un nombre important d’effets, certes mineurs, mais qui sont notés importants par les patients et qui doivent conduire à rechercher la plus petite dose efficace.

Ce travail souligne un problème qui devient récurrent actuellement.

Il y a une différence notable entre les effets indésirables annoncés d’après les études réalisées avant commercialisation des médicaments, et ceux qui sont observés ensuite dans la « vraie vie ».

Cela vient de plusieurs facteurs.

En général les études sont effectuées sur un laps de temps relativement court. Le devenir à long terme est donc mal connu.

Mais la différence la plus notable porte sur la qualité des patients étudiés. Dans les études il y a une sélection très rigoureuse des patients et le « profil moyen » du patient ainsi étudié ne ressemble que très vaguement à nos patients quotidiens. Ces travaux négligent les sous-populations qui ont la malchance de cumuler plusieurs affections : asthme et diabète, asthme et insuffisance rénale, asthme et inobservance, asthme et déficit enzymatique etc. Il n’est donc pas étonnant qu’un travail qui observe les effets des médicaments dans une population « normale » trouve des résultats totalement inattendus.

Ainsi on voit que, contrairement a une idée reçue, il y a bien des effets gênants pour les patients et qui sont dus aussi bien aux corticoïdes qu’aux beta²-longue durée d’action.

Les auteurs ont bien vérifié qu’il existe une relation de dose-dépendance ce qui permet d’être certain de l’imputabilité des médicaments dans ces symptômes.

Certes on peut dire que ces effets sont mineurs par rapport à une crise d’asthme. Mais est-ce qu’une extinction de voix liée aux corticoïdes est acceptable chez un enseignant ? Est-ce que des crampes musculaires fréquentes sont tolérables chez un patient travailleur manuel ? Ces effets peuvent conduire à un abandon du traitement de fond. Ils peuvent également conduire à des explorations inutiles car peu de patients, et donc de médecins, savent que ces effets indésirables sont possibles avec de tels médicaments.

Il est donc important dans la prise en charge d’un asthme d’évaluer régulièrement la nécessité ou non du maintien d’un traitement de fond et de rechercher de façon systématique la plus petite dose efficace.

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